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mercredi 22 août 2018 17:14

"Queen" : Nicki Minaj ternit sa couronne avec un album enragé (CRITIQUE)

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Alors qu'elle clame avoir sorti le meilleur album de l'année, Nicki Minaj est-elle réellement à la hauteur des attentes sur "Queen" ? Pure Charts a mûri sa réflexion depuis la sortie du projet. Critique !
Crédits photo : Pochette de Queen
On ne parle que de ça. Nicki Minaj n'est pas parvenue à classer son nouvel album "Queen" en tête du Billboard 200, face à Travis Scott. Furieuse, la rappeuse s'est emportée sur Twitter, en dénonçant la stratégie de son rival et en accusant Spotify de boycott. Dans sa dernière émission de "Queen Radio", Nicki Minaj a enfoncé le clou en affirmant avoir sorti « le meilleur album de l'année ». Mais qu'en est-il vraiment ? Force est de constater que pour la première fois de sa carrière, l'artiste s'est vue menacée par plusieurs facteurs. Par l'usure logique, après trois albums intéressants : celui de la révélation "Pink Friday", puis de l'ouverture au plus grand public avec des sons commerciaux comme "Starships" sur "Pink Friday : Reloaded", avant de se recentrer sur "The Pinkprint", le plus abouti de sa discographie sur lequel elle est parvenue à montrer une facette plus complète de sa personnalité artistique. Et puis il y a eu Cardi B (et ses deux numéros un aux US), sorte de nouvelle Nicki Minaj, plus accessible, dotée d'un bagout désarmant, d'un talent brut et d'un naturel rafraîchissant de girl next door que Nicki n'avait jamais eu.

"They know I'm the queen"


Le succès de Cardi B mériterait d'ailleurs un autre article. Mais il est évidemment crucial dans l'analyse de ce "Queen", tout comme dans son processus créatif. Sur ce quatrième album, plus hip-hop que jamais, Nicki Minaj ne s'impose pas comme le pilier du rap féminin pour rien. Sentant son trône menacé, la rappeuse a décalé sa sortie, travaillé d'arrache-pied sur ses chansons jusqu'à la dernière minute et sorti l'artillerie lourde pour anéantir sa rivale, ancienne strip-teaseuse. « I ain't ever have to strip to get the pole position » : tout est dit ! Là est d'ailleurs la principale erreur de Nicki. Pourquoi les femmes dans le rap ne pourraient pas cohabiter en harmonie ? Sur "Queen", on ne peut pas dire que la rappeuse n'a pas lésiné sur les moyens pour s'imposer. Quitte à en faire trop. Avec les feats d'abord. En invitant Lil Wayne, The Weeknd, Future (avec qui elle devait partir en tournée commune), la vétérante Foxy Brown, Ariana Grande et évidemment Eminem, Nicki Minaj savait bien que les compteurs de streaming allaient s'affoler. Mais, globalement, ces titres ne sont pas à la hauteur des attentes. Le problème avec Nicki Minaj ? Tout est trop calculé.

Nicki, entre fulgurance et paresse


Bouillonnant, sans être aussi explosif qu'attendu, son feat "Majesty" avec Eminem n'est finalement qu'un prétexte pour relancer l'intérêt autour de leur potentielle idylle, relayée dans les pages des magazines people. Dommage car le refrain au piano opéré par Labrinth est une formidable idée de départ, d'autant que le passage percutant d'Eminem est impressionnant de maîtrise. Paresseux, les duos "RichSex" avec Lil Wayne ou "Bed" avec Ariana Grande - loin de "Side to Side", tout comme "Thought I Knew You" avec The Weeknd, évidemment très attendus, déçoivent. Heureusement, "Sir" avec Future, avec sa production sombre et la nette alchimie entre les deux, le dancehall "Coco Chanel" avec Foxy Brown, ou l'hypnotique "Chun Swae" avec Swae Lee - clairement la collaboration la plus solide et la plus authentique du projet - tirent leur épingle du jeu.

Si elle tourne en rond niveau paroles, entre clash, ego trip, références, sexe et name dropping, renforçant son image de bad girl menaçante, Nicki Minaj n'a pas franchement besoin des autres pour briller. C'est en solo qu'elle emporte tout sur son passage. Difficile de résister à l'envoûtant "Ganja Burn", la piste d'ouverture, où le contraste est saisissant : les couplets atomisent la concurrence (Cardi B ?) avec des punchlines puissantes comme "Yo, you can't wear a Nicki wig and then be Nicki" ou "You got a nigga named JAY, now you 'Yoncé?", tandis que le refrain, littéralement planant, fait la part belle à son beat afro. Forcément, le freestyle "Barbie Dreams", où Nicki rend hommage à Notorious B.I.G. (samplant "Just Playing (Dreams)") tout en balançant sur DJ Khaled ou Drake est une fulgurance du genre. A l'image de Nicki : couillu ! Mais ailleurs aussi, malgré les oubliables "Run&Hide", "Hard White" ou "Miami", Onika sort les griffes et impressionne : "Chun-Li" avec son flow incisif et refrain féroce (du grand Nicki Minaj), l'uppercut "Good Form", clairement le meilleur son de "Queen", ou encore le solide "LLC". Preuve qu'elle peut encore faire de nombreuses étincelles.

Avec ses 19 pistes, mais aucun hit en vue, Nicki Minaj a voulu remettre les choses au clair et conserver le pouvoir face à la concurrence. Si elle excelle parfois, la fascinante rappeuse s'enlise souvent dans un ego trip vaniteux, devenant alors un personnage détestable. A force de jouer la baddest bitch, Nicki Minaj l'est-elle clairement devenue ?
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