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A 94 ans, Line Renaud est en forme. La comédienne, décorée de la Grand-croix de la Légion d'honneur, s'est remise de son AVC survenu en avril 2019 alors qu'elle se trouvait dans son lit, et c'est son chien qui l'a d'ailleurs sauvée. « J'ai mis un pied sur le frein, je me repose. Il était temps ! » explique-t-elle aujourd'hui dans "Paris Match", dont elle fait la Une, révélant cependant avoir été « un peu flemmarde pour la rééducation ». Au passage, elle rassure sur son état de santé : « Quelques gestes sont plus lents qu'avant mais tout va bien, le moral est intact ». Alors qu'elle jouera prochainement dans le téléfilm "Le prochain voyage", évoquant « l'histoire d'un couple qui décide de mourir, ensemble, dans l'hôtel où ils ont vécu leur première nuit d'amour », Line Renaud se confie sur son combat pour la légalisation de l'euthanasie, elle qui milite pour une loi sur la fin de vie assistée en France.

"Pourquoi se battre encore ?"

« On ne nous apprend pas assez à penser à la mort. (...) N'oublions pas que nous sommes en danger de mort au premier jour de notre existence ! La mort est la compagne de la vie, cela devrait être enseigné à l'école. Ce combat que je mène, et mènerai jusqu'au bout, ne date pas d'aujourd'hui ! J'ai vu partir tant d'amis dans d'atroces souffrances, alors qu'ils étaient condamnés par la médecine et que les soins palliatifs n'avaient plus aucun effet sur eux. Pourquoi ? » déplore Line Renaud, qui avoue avoir quelques baisses de moral parfois : « Il y a des moments dans la vie, surtout lorsqu'on atteint un âge certain, où on se demande : "Pourquoi se battre encore ? Je laisse tomber..." ». Mais sa soif de vie est « intacte, immense » : « J'aime la vie et elle me le rend, j'aime les gens et ils me le rendent (...) Finalement, on devient vieux quand on le décide ».

"Je serai entourée de tous mes proches"

Aujourd'hui, Line Renaud veut se battre pour que cette loi pour le droit à mourir dans la dignité soit adoptée. « Cette loi est un droit, pas une obligation, elle respecte toutes les consciences. Elle ne relève pas du crime mais du choix. (...) C'est le choix de la personne qui va mourir » souligne l'actrice, dénonçant l'hypocrisie actuelle puisque l'on estime que 2.000 à 4.000 euthanasies clandestines sont pratiquées à l'étranger. Son but est clair : « Qu'on ne laisse plus souffrir les malades condamnés. On ne doit plus souffrir ». Interrogée sur sa propre fin, Line Renaud révèle ses dernières volontés : « Je veux bien partir mais sereinement, entourée de ceux que j'aime. (...) Ici, à la Jonchère, dans mon lit avec mon chien Pirate à côté de moi... s'il est encore en vie ! Je le caresserai, je lui demanderai de venir plus près de moi et il viendra plus près. Je serai entourée de tous mes proches, avec qui je parlerai. Il faut que ce soit joyeux. J'ai envie de laisser une image apaisée. Mes amis souhaitent que je parte sans souffrir ».

Line Renaud révèle d'ailleurs que si sa santé se dégrade avant que la loi ne soit adoptée en France, elle n'aura d'autre choix que de tomber dans l'illégalité : « Si la souffrance arrive, je contournerai la loi. C'est décidé : sans loi, je mourrai en résistante ». Le message est passé !