Crédits photo : Bestimage
« Belle, c'est un mot qu'on dirait inventé pour elle ». Depuis qu'elles ont été prononcées pour la première fois sur la scène du Palais des Congrès le 16 septembre 1998, les paroles de la chanson "Belle" tirée de la comédie musicale "Notre-Dame de Paris", n'ont plus jamais quitté le coeur des Français. A l'époque, la sérénade chantée par Garou, Daniel Lavoie et Patrick Fiori était restée 18 semaines sur la plus haute marche du Top Singles, s'arrachant à 2,5 millions d'exemplaires et offrant une vitrine hors-normes au spectacle qui, dès son lancement, a rencontré un succès sans précédent.

"Les gens se sont attachés à nous"

Avec sa résidence triomphale à Paris et la tournée des Zénith en province qui a suivie, le show créé par Luc Plamondon et Richard Cocciante a attiré 3 millions de spectateurs rien qu'en France. « Ça a été vraiment une spirale infernale, c'est-à-dire qu'on n'a pas vraiment vu le moment où on est passé de Quasimodo, Esmeralda, Fleur-de-Lys, Clopin à Julie, Patrick, Hélène etc. Au-delà de nos personnages, les gens ont commencé à s'attacher à nous. On sortait du Palais des Congrès et de plus en plus de monde nous attendait pour faire des photos et signer des autographes. Pour la première de la tournée à Lille, pour chaque personnage qui rentrait sur scène, on entendait : "Garou", "Julie", tout ça au milieu des chansons, comme si on était à un concert de rock ! C'était fou » se souvient Julie Zenatti dans un nouveau format "Raconte" pour Pure Charts.

A LIRE - Julie Zenatti "ingérable" dans Notre Dame de Paris ? "On m'a virée plusieurs fois"

Dans la célèbre comédie musicale, où elle incarnait l'un des deux rôles féminins avec Hélène Ségara, Julie Zenatti donnait vie à Fleur-de-Lys, un personnage qui, au départ, ne devait pas prendre autant d'importance dans le récit. La chanteuse, âgée de 16 ans à l'époque, lui a donné avec l'aide de Luc Plamondon une autre épaisseur, plus complexe qu'une simple femme bafouée. « Ce n'était pas un personnage très gentil, ce n'était pas un personnage très bienveillant, c'était un personnage assez intelligent et assez sombre sous ses airs de petite princesse, avec sa robe rose et son chignon » décrypte l'interprète de "La monture", très fière d'avoir participé à cette aventure malgré le stress qui lui avait fait perdre tous ses moyens le soir de la première : « Je pense que Notre-Dame fait partie du patrimoine et quelque part, je suis un petit bout de ce patrimoine. Je trouve ça trop classe. (...) Cette troupe, c'est comme une famille. Même si on ne se voit pas tous les jours, quand on se voit, c'est comme si c'était hier. On était tous très purs ».

"Il faut laisser la place aux autres"

D'ailleurs, Julie Zenatti pourrait-elle un jour reprendre le rôle qui l'a révélée au grand public dans une nouvelle adaptation de "Notre-Dame de Paris", avec le casting d'origine ? « On a déjà rechanté ensemble en version symphonique, il y a quelques années. On a fait trois concerts à Bercy et c'était dingue » se remémore-t-elle, de belles images en tête : « On était tous émus de se regarder chanter. La musique a un pouvoir assez fort ». L'artiste émet toutefois ses réserves. « Si on me redemandait aujourd'hui de mettre ma robe de Fleur-de-Lys et de jouer une fille qui a 14 ans ? Bon, je suis pas mal conservée mais quand même, à un moment, il faut laisser la place aux autres ! » estime-t-elle, amusée, avant de conclure : « Et puis de toute manière, on a commencé ensemble, on a terminé cette aventure ensemble, on a toujours fait ça tous les sept. Donc s'il en manquait un, on ne referait pas. Alors si tout le monde disait "Allez on y va, on est fous", j'irai ! Mais de réintégrer une troupe et de rejouer Fleur-de-Lys avec peut-être pas les six autres, non, jamais ». Le message est passé !