Crédits photo : Bestimage
De son propre aveu, Julie Zenatti n'a jamais eu comme rêve de devenir chanteuse. Mais le destin a frappé à sa porte lorsqu'une voisine l'a entendue chanter dans sa salle de bains et l'a présentée au beau monde de la profession. Parmi eux ? Jean-Louis Foulquier, l'ancien patron des Francofolies de la Rochelle aujourd'hui décédé, et Luc Plamondon. Alors qu'elle n'est âgée que de 15 ans, le parolier et producteur canadien lui propose d'incarner Fleur-de-Lys dans le spectacle qu'il est en train de monter avec Richard Cocciante, une certaine comédie musicale nommée "Notre-Dame de Paris". Du jour au lendemain, la lycéenne est propulsée sous le feu des projecteurs et se produit dans des Zénith pleins à craquer au moment où la chanson "Belle", interprétée par Garou, Daniel Lavoie et Patrick Fiori, caracole en tête des ventes. Le phénomène est tel qu'il s'exporte à l'international, et la jeune femme est alors prise dans un tourbillon qui lancera sa carrière. Mais à l'époque, en coulisses, tout ne se déroule pas comme prévu pour Julie Zenatti, qui a failli être congédiée...

"Mais ça ne va pas ou quoi ?"

L'interprète de "Si je m'en sors" dévoile l'envers du décor de sa participation à "Notre-Dame de Paris" dans le podcast "La Leçon" de Pauline Grisoni, disponible sur Spotify et Apple Music. Alors qu'elle sera en concert au Trianon le 6 février, Julie Zenatti raconte notamment qu'une grande anxiété s'est emparée d'elle au moment où les préparatifs du spectacle ont débuté, un mois avant la première au Palais des Congrès le 16 septembre 1998. « Je commence à perdre une forme de naïveté. Tout d'un coup, je me rends compte de l'ampleur de l'histoire, je vois la grande salle qui peut contenir 4.000 personnes, les enjeux autour, le stress. (...) Moi j'étais là en touriste. Je voulais chanter, je voulais qu'on m'entende, je ne voulais pas qu'on me voie » explique aujourd'hui la musicienne de 40 ans, qui refusait de se joindre au reste du casting et préférait répéter... au sous-sol ! « J'avais honte » se rappelle Julie Zenatti. Entre frustration et colère, le trac a complètement pris le dessus sur elle. « On m'a virée plusieurs fois de Notre-Dame de Paris. L'habilleuse qui confectionnait les costumes m'avait fait une robe empire, serrée sous la poitrine, plissée au-dessus du genou avec des épaulettes. Je ne ressemblais à rien. Je lui ai dit : "Mais ça ne va pas ou quoi ? Tu as cru que j'allais porter cette merde ?" Toute la production a pensé que j'étais quelqu'un d'ingérable » se remémore-t-elle.

A LIRE - Luc Plamondon se confie : "Les spectacles d'aujourd'hui sont mal racontés"

"Je ne trouvais pas ma place"

Pour Julie Zenatti, qui était encore mineure au moment de grimper sur scène et ne connaissait rien de ce monde, contrairement à ses camarades Patrick Fiori ou Hélène Ségara, s'adapter à cet environnement a été particulièrement difficile. « Je ne trouvais pas ma place. Je n'étais qu'une enfant. Je ne me sentais pas légitime. Je ne me sentais pas bien. C'était très écrasant de ressentir la pression de cette grosse machine, d'en être l'un des rouages. (...) J'avais un énorme syndrome de l'imposteur » analyse-t-elle avec le recul. Fort heureusement, Julie Zenatti a fini par gagner en confiance et s'habituer à se produire chaque soir devant des milliers de spectateurs. Elle a même, durant quelques mois en 1999, endossé le rôle d'Esmeralda en alternance avec Hélène Ségara !