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Les Jonas Brothers en interview : "On a appris à se donner de l'espace et à se faire confiance"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Les Jonas Brothers lancent leur tournée des 20 ans avec une surprise en poche : un nouvel album ! Depuis le New Jersey, Nick, Kevin et Joe font le bilan de deux décennies de succès et de défis dans un entretien accordé à Purecharts.
Polydor
Hello les garçons ! Merci de m'accorder un peu de temps dans votre planning bien chargé.
(Ensemble) Avec plaisir !

C'est un retour à nos racines musicales
Nick, je crois que c'est toi qui a décrit ce nouvel album "Greetings From Your Hometown" comme un retour aux sources. Par rapport à vos vies respectives et votre carrière, pourquoi maintenant ?
Nick : Cet album représente beaucoup de choses pour nous mais, et c'est le plus important, c'est un retour à nos racines musicales. Même physiquement ! Nous sommes retournés dans le New Jersey, où nous avons grandi, pour revivre certaines de ces expériences. La vie nous mène dans différentes directions, mais à chaque fois que l'on rentre chez soi, on a l'impression de revivre les moments qui nous ont construits. Lorsque nous avons commencé à assembler l'album et à choisir les chansons, le fil conducteur a été la connexion personnelle à nos histoires. Ce sont les titres qui se sont démarqués. Nous l'avons terminé il y a trois ou quatre mois, et maintenant il appartient au monde. C'est un sentiment très grisant, et j'espère que les gens s'y connecteront à leur manière et le relieront à leurs propres expériences.

Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance à Wyckoff, avant la célébrité et le succès ?
Kevin : L'un de nos souvenirs préférés de notre enfance là-bas est une boulangerie de bagels que nous adorons, qui s'appelle Goldberg's. À chaque fois que nous sommes en ville, nous y allons ! Nous avons même pris de nombreuses photos dans cette boutique pour la pochette de cet album. Je vis toujours dans le New Jersey, donc je la visite un peu plus souvent qu'eux, mais c'est toujours très agréable d'y retourner.

Notre premier concert ? Il a eu lieu dans le gymnase d'une église !
Vous souvenez-vous de vos tout premiers pas en tant que Jonas Brothers ?
Joe : Notre premier concert a eu lieu dans le gymnase d'une église, non loin de l'endroit où nous avons grandi. Nous avons invité toutes nos connaissances et encouragé chacun à inviter ses amis, pour être certain de ne pas jouer devant une salle vide. (Rires) Ce fut un concert vraiment mémorable pour nous. Je ne pense pas que le show était très bon pour être franc, mais les gens semblaient passer un bon moment.

Vous aviez quel âge à l'époque ?
Nick : J'avais 13 ans et Joe environ 15 ans.
Kevin : Moi j'en avais déjà 25 ! (Ils se marrent)



Je suppose que vous avez dû faire tous les trois beaucoup de sacrifices pour poursuivre votre rêve de devenir musiciens. Avec le recul, il y a quelque chose que vous auriez fait différemment ?
Kevin : Je pense que le sacrifice fait partie du voyage. Comme toute chose, notre métier demande beaucoup de travail et d'implication, mais en même temps, nous aimons ce que nous faisons ! Nous avons eu beaucoup de chance que cela marche et nous ne prenons aucun moment pour acquis. Des choses incroyables se sont produites au cours des 20 dernières années, et cela continue encore. Ce qui est génial, c'est qu'on a encore l'impression d'être au début de notre parcours.

Le sacrifice fait partie du voyage
Vous étiez adolescents lorsque vous êtes devenus des stars de la pop. Avez-vous le sentiment d'avoir manqué quelque chose en grandissant ?
Nick : Nous avons peut-être manqué certaines expériences, mais nous avons aussi eu l'occasion de faire bien plus que la plupart des gens. Nous avons échangé une chose contre une autre, et je ne le regrette absolument pas ! Notre parcours, le fait que nous soyons encore jeunes et que cette folle aventure continue, c'est extraordinaire. C'est une vraie preuve de la force de nos fans. Ils sont les meilleurs au monde et ils ont vraiment porté ce groupe. Ce nouveau cycle d'album et sa promotion ont vraiment mis en lumière nos fans, que ce soit dans le clip vidéo de "Love Me to Heaven" ou lors d'une collaboration avec Stand Up To Cancer, où nous avons pu surprendre des fans en rémission ou en traitement contre le cancer. Entendre leurs histoires sur ce que cette musique représente pour eux, et l'importance de l'aspect familial de ce que nous faisons, était vraiment une expérience spéciale pour nous.

Parlons plus en détails de cet album. Il dégage beaucoup de vibrations pop-rock qui vont des années 80 aux années 2000. Qu'est-ce qui vous attire dans cet univers ?
Joe : Il y a beaucoup de groupes punk rock emo que nous avons écoutés en grandissant. C'est à cette période que nous avons cessé d'écouter ce que notre père nous jouait - désolé papa - et que nous avons commencé à graviter vers ce genre de musique. C'était l'humeur musicale que nous aimions à l'époque et dont nous nous sentions proches. C'est assez fou, nous lançons notre tournée dans le New Jersey et un autre groupe du New Jersey, My Chemical Romance, que nous écoutions beaucoup, joue le samedi alors que nous jouons le dimanche ! Des groupes comme All-American Rejects et Boys Like Girls, qui sont d'ailleurs sur les premières parties de notre tournée, ont structuré notre parcours.

La musique de Bruce Springsteen fait partie de notre enfance
J'ai entendu dire que "The Boss" himself, Bruce Springsteen, a été une grande source d'inspiration pour ces nouveaux morceaux. C'est le cas ?
Nick : Absolument ! Bruce Springsteen est évidemment une légende dans le New Jersey. Sa musique a toujours fait partie de notre enfance là-bas. En vieillissant, nous en sommes tombés encore plus amoureux et avons découvert des morceaux moins connus. Des chansons comme "Love Me to Heaven" sont clairement inspirées par Bruce Springsteen et quelques autres. Cet album est une lettre d'amour à notre ville natale et à ces expériences, mais aussi à la musique qui nous a façonnés.

En parlant d'un autre héros de votre enfance, vous êtes parvenus à obtenir l'approbation de Barry Gibb des Bee Gees d'inclure "Staying Alive" dans votre single "No Time to Talk", ce qui semble fou à dire. Comment avez-vous réussi cet exploit ?
Joe : C'est absolument, absolument fou, vraiment je n'ai pas les mots. Nous avons toujours grandi en écoutant leur musique. Il se trouve que Barry Gibb a amené sa famille à certains de nos concerts. Nick avait écrit une chanson il y a plusieurs années samplée sur un extrait de "Staying Alive". Nous avons donc osé contacter la famille des Bee Gees pour leur demander : "Hey, je ne sais pas si ce serait possible un jour, mais on adorerait pouvoir collaborer avec vous sur cette chanson". Et ils ont dit oui ! Nous avons donc une chanson en collaboration avec les Bee Gees sur notre album, intitulée "No Time to Talk", ce qui est assez époustouflant. Elle a d'ailleurs reçu de super réactions de la part des fans, et les gens ont même créé des danses dessus ! (Sourire)

La focus track de cet album est "Loved You Better", en collaboration avec le chanteur australien Dean Lewis derrière le tube "Be Alright". Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Joe : Dean et moi sommes devenus amis, comme on rencontre les gens de nos jours, via Instagram. Nous avons échangé des messages privés, et je lui ai dit : "Je sais que tu écris des chansons pour d'autres artistes". Et nous n'en avons pas honte ! Après 20 ans de carrière, la plus grande leçon que nous avons apprise, pour les jeunes artistes qui nous regardent, est de ne jamais croire que vous êtes la meilleure personne pour ce que vous faites. Nous l'avons donc contacté pour lui dire qu'on aimerait travailler avec lui. Il nous a envoyé une chanson, en précisant que ce serait son premier single. J'ai pensé : "Oh mon Dieu, ce serait incroyable si tu pouvais le garder en réserve. Est-ce qu'il y aurait un monde où ce serait possible ?". Il a eu la gentillesse de retarder la sortie de ce titre pendant près de deux ans. Et c'est maintenant le nouveau single de notre album qui vient de sortir.




Cette année est très particulière pour vous et vos fans puisqu'il s'agit du 20ème anniversaire des Jonas Brothers. Avec le recul, de quoi êtes-vous le plus fiers ?
Nick : Tu sais, je crois que je suis surtout fier d'avoir réussi à maintenir une bonne relation entre nous tout en travaillant et en vivant toutes ces expériences ensemble. Nous sommes également fiers d'avoir tissé cette relation incroyable avec nos fans. Nous ne serions pas là sans eux et leur soutien.

Notre séparation nous a appris qu'il fallait se faire confiance
J'ai l'impression que vous avez enfin trouvé le parfait équilibre entre cette machinerie qu'est le groupe, vos projets personnels et vos vies de famille respectives. C'est comme ça que vous le ressentez ?
Nick : Oui, nous avons définitivement le sentiment d'être dans une meilleure position que dans le passé. Le fait que nous puissions tout faire ensemble, tout en ayant des projets parallèles et en faisant nos propres activités au théâtre ou dans le cinéma, rend ce groupe unique et nous maintient inspirés. Ouvrir ce flux créatif et collaborer avec d'autres personnes est très important pour revenir vers le groupe avec autant d'énergie et d'enthousiasme.

Quelles leçons avez-vous tirées de votre séparation en 2013 ?
Nick : Nous avons appris qu'il fallait se donner de l'espace et se faire confiance, en veillant d'avoir toujours à coeur les meilleurs intérêts de chacun. Nous avons aussi appris à trouver des façons de profiter davantage de ce que nous vivons, et de nous amuser plus ! Tout ne peut pas être uniquement très sérieux ou relatif au travail. Il faut trouver un moyen de s'éclater en cours de route.

Amener cette tournée dans le monde entier, c'est l'objectif
Vous lancerez votre nouvelle tournée dimanche soir au MetLife Stadium. Comment allez-vous faire pour condenser 20 années de Jonas Brothers en un seul spectacle ?
Kevin : C'est tendu. (Rires) C'est une tâche difficile ! Nous venons de sortir des répétitions et nous avons beaucoup de surprises en réserve, en particulier pour cette soirée. Nous allons faire de notre mieux. Nous préparons la meilleure version possible d'une setlist pour inclure nos anciens morceaux et les nouveaux. Il y a tellement de musiques ! (Rires) Hier encore, nous avons trouvé une autre façon de jouer des chansons que nous n'avions pas jouées depuis un moment et qui ne sont peut-être pas sur la setlist, en débarquant sur un ferry et en surprenant des fans. C'était vraiment merveilleux. Donc qui sait ? Nous comprenons ce que c'est d'aller à un concert et de vouloir entendre toutes ses chansons préférées... mais chaque personne a parfois une chanson préférée différente. Alors on essaye de faire de notre mieux.

Pour le moment, il s'agit uniquement d'une tournée nord-américaine. Peut-on s'attendre à une tournée mondiale l'année prochaine ? Et viendrez-vous en France ?
Nick : Probablement ! C'est l'objectif. Nous terminons cette tournée, puis nous planifions de rencontrer nos fans partout en Europe et en Amérique latine. Nous avons hâte de revenir jouer là-bas. Nous serons en tournée aux États-Unis jusqu'en novembre, donc nous espérons lancer cette tournée internationale l'année prochaine. Merci à tous les fans pour leur soutien, où qu'ils soient.