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La fête devait être belle ce week-end à Palau-del-Vidre, une commune près de Perpignan, où se tenait la troisième édition du Greenland Festival. Un événement écoresponsable et inclusif qui n'aura finalement pas lieu. En cause ? Des annulations en cascade. Ces dernières 48 heures, le rappeur Ninho, le duo électro Trinix, le groupe Superbus ou la révélation Zaho de Sagazan, récompensée de quatre Victoires de la musique en février, ont tous décommandé leur venue, à contrecoeur. « Au regard des contrats signés avec le promoteur, nous sommes au regret de constater que les engagements ne sont pas respectés. Nous ne pouvons donc pas maintenir ces dates » indique l'association Wart, qui gère l'agenda de l'interprète de "La symphonie des éclairs".
Même son de cloche du côté de L Productions, le tourneur de la musicienne Hoshi. « Les organisateurs du festival ne respectent pas leurs obligations contractuelles, et restent silencieux depuis des mois face aux relances et demandes d'explications » est-il avancé dans un communiqué, qui déplore une « communication tardive » : « Nous avons tenté jusqu'au bout de tout faire pour maintenir cette date et honorer la présence d'Hoshi qui se réjouissait de retrouver les festivaliers ». Sur ses réseaux sociaux, l'artiste, « dégoutée », va même plus loin. « J'avais trop envie de jouer. Franchement les agissements du programmateur sont honteux pour le public et les artistes. On s'est fait arnaquer » fustige-t-elle.
"On passe pour des arnaqueurs"
Que s'est-il réellement passé en coulisses ? Dans leur publication annonçant l'annulation pure et simple du rendez-vous, les organisateurs du Greenland Festival évoquent une « zone de turbulence » et des « règles » ayant amené « son lot de déboires ». « La déception est telle qu'il est encore difficile pour nous de croire à ce que nous vivons. Il vient le temps pour nous de faire le point sur ce que nous avons traversé » écrivent-ils. En réalité, si les musiciens ont annulé les uns après les autres leur participation à l'événement, c'est parce que « le Greenland festival s'est retrouvé dans l'incapacité de payer le dernier tiers du cachet des artistes » précise France 3. « On a voulu monter un festival différent, avec le coeur. On a cru que d'autres personnes avaient le coeur comme nous, et aujourd'hui on s'aperçoit que ce n'est pas la réalité » a indiqué David Alvarez, l'un des organisateurs du festival, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue vendredi matin. « On passe pour des arnaqueurs. Mais le combat de rendre la culture accessible à tous, c'est nous qui le menons toute l'année » se désole-t-il.
"On a dû se plier à leurs conditions"
S'il ne précise pas les raisons qui ont conduit au blocage financier de la rémunération des artistes, le festival blâme certains chanteurs programmés qui n'auraient pas respecté les engagements promis. Le rappeur Ninho, suivi par 5 millions d'abonnés sur Instagram, n'a par exemple pas assuré la promotion de l'événement sur ses réseaux sociaux. « On est jeunes, on a dû se plier à leurs conditions » avancent les organisateurs, qui se focalisent désormais sur le « remboursement des festivaliers et des prestataires ». Après ce fiasco, une nouvelle édition pourrait-elle voir le jour en 2025 ?