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« Mettre à l'honneur la gent féminine, ça fait du bien ». Pour son nouvel album "Mesdames", Grand Corps Malade a décidé de braquer les projecteurs sur les femmes en 10 chansons enregistrées avec 10 artistes féminines de générations différentes. Alors que le monde du rap est actuellement secoué par des affaires d'agressions sexuelles, le slameur de 43 ans dit avoir suivi avec intérêt l'émergence des mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc. Et ressenti le besoin d'exprimer par le biais de la musique les interrogations qui l'ont fait réfléchir, lui en tant qu'homme. « A quel moment ? Qui a décidé que les femmes étaient moins bien que les hommes ? Voilà, il y a beaucoup de choses que je trouve aberrantes. J'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup de travail à faire pour qu'on arrive à cette fameuse égalité » explique Fabien Marsaud, de son vrai nom, à France Info.

"C'est une chanson qui écorche bien comme il faut"

Épaulé par Mosimann à la production, Grand Corps Malade partage le micro avec Véronique Sanson, Laura Smet, les soeurs Julie et Camille Berthollet, Manon, Alicia et Amuse-Bouche sur ce beau projet qui a déjà donné naissance au tube surprise "Mais je t'aime", partagé avec l'humoriste et chanteuse Camille Lellouche, dont le clip dépasse les 30 millions de vues sur YouTube. Dans "Derrière le brouillard", c'est avec Louane qu'il raconte sur quelques touches électro comment la musique a sauvé son existence. Toutefois, une autre révélation l'accompagne sur le single "Pendant 24h", officiellement choisi comme nouvel extrait : Suzane. Dans cette chanson énergique, Grand Corps Malade échange son corps avec la gagnante des dernières Victoires de la Musique pour mieux tordre le cou aux préjugés. « Moi, je me mets dans la peau d'une femme et Suzane dans la peau d'un homme. C'est une chanson qu'on aime bien parce qu'à la fois elle dit des choses, et en même temps on s'amuse aussi à se jouer des clichés. Elle écorche bien comme il faut certains beaux travers de la gent masculine et moi, je m'amuse aussi à dire que les femmes ne savent pas faire de créneaux » décrypte le slameur.

Cette collaboration est comme une suite logique pour Suzane, qui dénonçait le harcèlement de rue dans son morceau "SLT". « Il a été super bienveillant et c'est vrai qu'on nous retrouve tous les deux, dans nos styles, sur ce titre » explique à l'AFP celle qui a fait de ses textes percutants sa marque de fabrique. Le concept du clip de "Pendant 24h" réalisé par Mehdi Idir, l'acolyte de Grand Corps Malade sur ses films "Patients" (2016) et "La vie scolaire" (2019), est donc celui d'une inversion des rôles - avec une bonne dose d'humour ! Pour mettre leur plan à exécution, Grand Corps Malade et Suzane consulte un étrange chaman et amateur de chorba qui va leur permettre d'échanger leurs corps. Le musicien va alors faire la curieuse expérience de comprendre « la charge mentale », se faire alpaguer en pleine rue et « critiquer les gens avec [ses] copines du matin au soir » pendant que la chanteuse, sous ses traits, va pouvoir s'éclater avec ses potes et se libérer de la pression sociétale de l'horloge biologique : « Si je veux pas d'enfant / Personne en fera tout un cirque ». Une vidéo amusante pour un vrai sujet de fond !

Regardez le clip de "Pendant 24h" par Grand Corps Malade et Suzane :