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Alors que la guerre fait rage en Ukraine depuis l'offensive de l'armée de Vladimir Poutine le 24 février dernier, les artistes du monde entier s'engagent pour venir en aide au peuple meurtri, entre des appels aux dons, les envois de matériel médical ou de colis alimentaires, et autres messages de soutiens relayés sur les réseaux sociaux. D'ailleurs, lors d'un concert organisé sur France 2, Pascal Obispo et Florent Pagny ont chanté en duo "Y'a pas un homme qui soit né pour ça" tandis que Clara Luciani a repris "Imagine" de John Lennon pour un appel à la paix, quelques minutes avant que Nolwenn Leroy ne revisite "Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux", aidant ainsi à lever 8 millions d'euros pour la Croix-Rouge française.



Actuellement en tournée, Gauvain Sers a lui aussi eu à coeur d'évoquer la guerre en Ukraine lors de ses concerts. Inspiré par l'atrocité qui se déroule à 2.000 kilomètres de la France, le chanteur de "Elle était là", qui avait déjà pris la plume après le meurtre de Samuel Paty, lit chaque soir sur scène un texte puissant, aussi cynique que tragique, baptisé "J'y suis pour rien", dans lequel il se met dans la peau de cinq personnages : un marchand d'armes, un soldat, un dirigeant politique, un dictateur et un enfant, qui tente de survivre sous les bombes. Gauvain Sers a écrit ce « texte aux couleurs de la résistance ukrainienne, le bleu du ciel sur les champs tapissés de blé d'or » avec sincérité et une grande lucidité : « Ces quelques lignes ne changeront peut-être pas le monde de barge dans lequel on vit mais c'est la seule arme que j'ai pour faire face à cette tragédie humaine ».

"C'est toujours les plus innocents qui partent en premier"

Dans les premiers paragraphes, le soldat, le marchand d'armes et le dirigeant se dédouanent de toute responsabilité de cette guerre à travers la voix de Gauvain Sers. « J'obéis quand ça vient d'en haut et pour tout vous dire, moi j'sais pas, qui sont les bons et les salauds » lance le premier, là où le second ne voit pas le mal de son métier (« C'est vrai que j'me suis enrichi avec du sang et puis des larmes mais il faut bien gagner sa vie ») et que le dirigeant, qui a toujours invité le dictateur « par pure diplomatie » dans son pays, joue l'étonné : « On n'a pas l'habitude de voir quelqu'un qui fait tout ce qu'il dit ». Un « bouton rouge à (ses) côtés », le dictateur, lui, le concède : « Mon obsession c'est le pouvoir ». Pour l'enfant, l'issue sera fatale. « J'me demande pourquoi l'humain en grandissant perd ses neurones » lance-t-il, avant de regretter que « c'est toujours les plus innocents qui partent là-haut en premier ». Son texte, publié sur Facebook, a déjà été partagé plus de 15.000 fois.

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« Jamais de ma vie je n'aurais pensé vivre ça au XXIe siècle. Cette guerre me paraît surréaliste. Pourtant, tous les signaux étaient au rouge, les discours politiques, le rejet de responsabilité. On se demande chaque jour quel sera le niveau de barbarie. Je pensais que l'être humain devait s'améliorer, tirer les leçons de ses erreurs. Mais la folie d'un homme peut mener au chaos » déplore Gauvain Sers auprès du Parisien, totalement « impuissant, désemparé » : « Ma meilleure arme c'est l'écriture. Je suis quand même satisfait de voir toute cette solidarité ».