Crédits photo : Bestimage
L'horreur a frappé la ville de Conflans-Sainte-Honorine, située dans les Yvelines. Samuel Paty, un professeur d'histoire-géographie qui avait montré début octobre des caricatures de Mahomet à ses élèves dans le cadre d'un cours sur la laïcité, a été décapité vendredi à proximité du collège où il exerçait par un terroriste russe tchétchène de 18 ans, abattu par les policiers après son acte de barbarie lié à la mouvance islamiste. Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur les faits et déterminer l'implication d'un père de famille qui s'était indigné contre l'enseignant dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, et qui a échangé avec le terroriste présumé via la messagerie WhatsApp dans les jours précédant l'attentat selon BFM TV.
Perçu comme une atteinte à la liberté d'expression, alors que le sujet du droit au blasphème en France refait fréquemment surface, le drame a suscité une vive émotion partout dans le pays. « Notre compatriote a été victime d'un attentat terroriste islamiste caractérisé. L'obscurantisme et la violence qui l'accompagne ne gagneront pas. Tous et toutes nous ferons bloc. Ils ne passeront pas. Ils ne nous diviseront pas. C'est ce qu'ils cherchent et nous devons nous tenir tous ensemble » a réagi le président Emmanuel Macron, devant les grilles de l'établissement scolaire, en apportant son soutien à « tous les enseignants de France » qui forment « des citoyens libres ».
"La pire barbarie"
Profondément ému par cette tragédie comme chacun des Français, Gauvain Sers a attendu plusieurs jours avant de coucher sur papier sa détresse. Dans un texte dédié à Samuel Paty qu'il partage sur ses réseaux sociaux, le chanteur s'émeut du schéma qui se dessine avec la multiplication des attaques terroristes depuis l'attentat de Charlie-Hebdo en janvier 2015. « Parait qu'on s'habitue / Aux larmes de la nation / Ce matin, j'me suis tu / Sous l'coup de l'émotion » débute l'interprète des "Oubliés", répétant la formule "Parait qu'on s'habitue" pour témoigner de son effroi face à « tous ces hommes abattus pour les traits d'un crayon », avant de rendre un poignant hommage au « professeur d'histoire » qui comble notre « manque de savoir ». « Parait qu'on s'habitue / A la pire barbarie / Mais jamais j'n'y ai cru / Et pas plus aujourd'hui / Parait qu'on s'habitue / Aux horreurs qu'on vit là / Mais l'innocent qu'on tue / Je ne m'habitue pas » conclut-il avec gravité. Quelques mots empreints de douleur qui ont touché ses fans en plein coeur, à en croire les nombreux commentaires émus laissées sous la publication Instagram.
