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Les artistes s'engagent. Après la dissolution de l'Assemblée Nationale par Emmanuel Macron après les élections europénnes, et alors que le Rassemblement national est donné favori aux élections législatives organisées à la hâte, avec le Nouveau Front Populaire en outsider, les voix s'élèvent. Ainsi, Clara Luciani, Eddy de Pretto et 500 artistes dont Miossec, Shaka Ponk ou November Ultra ont signé une tribune dans les Inrocks pour appeler à faire « barrage contre l'extrême droite », et Soprano a également pris la parole en ce sens. Alors que de nombreux internautes déplorent que les figures populaires, des rappeurs aux footballeurs, ne prennent pas la parole publiquement pour inciter la jeunesse à aller aux urnes afin de faire entendre leur voix face à la montée de l'extrême droite, aux portes du pouvoir, l'un d'entre eux a reçu l'appel cinq sur cinq. Il s'agit d'Oli, membre du duo Bigflo & Oli, frères et rappeurs à succès qui sont écoutés par plusieurs générations.
"Si le FN avait été au pouvoir à cette époque..."
« Je suis fils d'immigré. 50% argentin, 50% algérien. 100% français et fier de l'être. Descendant de grands-parents musulmans algériens et de grands-parents argentins catholiques » écrit d'abord Oli dans une publication sur Instagram, rappelant que son père « quitte l'Argentine pour l'Europe et arrive dans les années 80 en France » : « Si le FN avait été au pouvoir à cette époque, je pense que je n'aurais pas pu écrire ces lignes ». L'occasion pour lui de revenir sur ses jeunes années à Toulouse « dans le partage et la curiosité » : « Mon enfance ? Des dimanches avec les mamies à l'accent toulousain du quartier, avec qui j'allais faire les marchés et regarder le rugby, des soirées à écouter les amis cubains de mon père jouer des congas dans le salon, des après-midis au centre aéré du quartier nord avec ceux qui ne pouvaient pas partir en vacances, à jouer au foot sur du bitume ».
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Ainsi, Oli se veut très clair sur ses intentions quant à l'extrême droite. « À travers nos textes, nous avons toujours défendu ces valeurs de mixité de paix et de tolérance. Je me rappelle du choc et des larmes de mon père en 2002 devant les résultats de Le Pen » continue Oli, conscient de la portée de ce message : « Même si s'exprimer au premier degré sur les réseaux, c'est forcement affronter les insultes et les jugements, même si je ne suis pas le plus grand spécialiste et que comme beaucoup je suis "soulé" du monde politique et médiatique de ces dernières années. J'appelle les gens qui me suivent à aller VOTER et à faire barrage contre le RN qui joue avec le feu, détourne les doutes d'une partie de la population et nourrit la division de notre beau pays ». Celui qui se dit « humain avant d'être artiste » peut compter sur le soutien d'autres artistes comme Mosimann, Barbara Pravi ou Julien Granel dans les commentaires.