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« Un magazine atypique, des rencontres et des questions inattendues ». Depuis septembre, France 2 propose à ses téléspectateurs d'assister aux "Rencontres du Papotin", des interviews à coeur ouvert durant lesquelles des personnalités répondent aux questions des rédacteurs du journal Le Papotin, composée de journalistes non professionnels porteurs de trouble du spectre autistique. Les règles du jeu ? « On peut tout dire au Papotin, mais, surtout, tout peut arriver ! ». Après Julien Doré, le président Emmanuel Macron ou l'actrice Virginie Efira, c'est la chanteuse Angèle, l'un des premières artistes à avoir été contactés par la production, qui s'est rendue le week-end dernier à l'Institut du monde arabe à Paris pour prendre part à l'émission. « Je suis très, très heureuse d'être ici aujourd'hui » a confié d'emblée la lauréate du prix de l'Artiste féminine de l'année aux Victoires de la Musique 2023, confrontée à la spontanéité parfois désarmantes de certaines interrogations sur ses phobies (« J'ai peur des limaces et des nombrils »), sa vie privée (« Je suis pansexuelle, je peux tomber amoureuse d'un garçon, d'une fille, d'une personne non binaire, d'une personne transgenre ») ou son frère Roméo Elvis, pour lequel une des interlocutrices semble avoir un petit coup de coeur !

"Tu es un peu triste ?"

Au détour de la discussion, Angèle s'est vue proposer de lire un poème rédigé par Rudy, l'un des journalistes les plus actifs de la rédaction du Papotin pour qui l'écriture est devenue une véritable passion. « Il m'envoie presque une dizaine de textes par semaine » a précisé le psychologue Julien Brancilhon, rédacteur en chef du journal, lui confiant alors une transcription de l'une de ses oeuvres. « J'ai écrit. J'ai écrit une lettre en chantant. J'ai écrit sur le sable mon nom. J'ai écrit un texte sur mes échecs. J'ai écrit la mort. J'ai écrit l'article de moi » a commencé à lire à voix haute l'interprète du "Temps fera les choses" avant de s'interrompre, brusquement saisie par l'émotion. « Oh, elle pleure ! » a noté une jeune femme assise à sa droite. Après quelques instants de silence, Angèle a repris le cours de la lecture. « J'ai écrit mon enfance. J'ai écrit sur la tête de ma mère. J'ai écrit sur ma vie. J'ai écrit sur mon autisme. J'ai écrit pour rester un enfant » a-t-elle énoncé d'une voix tremblante, applaudie par l'auditoire lui faisant face.

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« Tu es un peu triste ? » lui a demandé sa voisine après cette interaction. « Je ne suis pas triste mais je trouve ça touchant. C'est ça qui est beau aussi avec le fait d'écrire, c'est que parfois on écrit pour marquer dans le temps des pensées, des choses qu'on ne sait pas forcément dire. Et quand on lit un texte qu'on a écrit, ça permet de dire des choses qu'on ne pourrait pas dire autrement. On peut transmettre, on peut se comprendre aussi » a expliqué l'autrice-compositrice de ses propres chansons, voyant dans l'art d'écrire une mise à nu, un moyen d'expression très personnel. « J'ai déjà dit à des gens "L'écriture c'est ma femme" » lui a confirmé le dénommé Rudy. Une séquence pleine de sensibilité.