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Actuellement de retour avec l'album "Aile-P", Zazie propose le single "Couleur", en écho aux bavures policières, dénonçant ainsi le racisme et toutes les discriminations. A 58 ans, cette artiste engagée a une sacrée panoplie de tubes, de "Zen" à "Je suis un homme" en passant par "Rue de la paix", "À ma place" ou "Speed". Pour les autres, elle a aussi signé des titres comme avec Christophe Willem, Calogero, Florent Pagny, Pascal Obispo, Julie Zenatti, David Hallyday, Isabelle Boulay, Jane Birkin, Alizée, Lilian Renaud, et évidemment Johnny Hallyday. Car oui, c'est à elle que l'on doit les paroles du tube "Allumer le feu", sorti en 1998. D'ailleurs, Zazie a refusé de partager la scène avec lui lors de ses concerts au Stade de France cette année-là. « Il m'avait proposé de chanter pour le Stade de France. Je lui ai dit "Johnny, ne sois pas ridicule ou alors il faut que tu sois dans une autre salle, à 3 kilomètres au niveau de la puissance vocale" » a révélé l'interprète de "Let It Shine" dans l'émission "En aparté" sur Canal+, se sentant incapable de faire face au Taulier.

"Grosse excitation, grosse pression"

Pourtant, Johnny Hallyday a insisté. « Il est revenu, têtu, en me disant : "Si tu veux, tu fais Nathalie Baye, la voix d'avant "Quelque chose de Tennessee". J'adore cette chanson... Mais alors, comment vous dire ? Quand je travaille avec les gens pour leur faire un texte, en l'occurrence là "Allumez le feu", je ne me vois pas forcément sur scène avec eux » a expliqué Zazie, en toute transparence. Mais l'a-t-elle regretté ? « Non pas du tout » a-t-elle rétorqué, assurant avoir été « fière » en découvrant "Allumer le feu" en live depuis les gradins du Stade de France. La chanteuse a d'ailleurs raconté l'histoire de cette chanson mythique. « Ça s'est passé tellement vite. Pascal Obispo m'appelle. J'étais à Paris en train de m'emmerder un soir, au mois d'août. Il me dit : "Tu fais quoi ? Si tu t'ennuies ça tombe bien, est-ce que tu peux me faire un texte pour demain ? Voire hier". Je lui dis : "Pfff, pour qui ?". "C'est pour Johnny et c'est pour l'ouverture du Stade de France, allez salut !" » s'est souvenue Zazie, encore émerveillée par ce coup du destin.

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Seule dans son appartement, elle a alors oscillé entre « grosse excitation » et « grosse pression » : « Je commence mon texte de gladiateur. J'ai déambulé (chez moi, ndlr), j'avais un chat à l'époque, qui me regardait en se disant "Cette fille est folle", j'essayais de faire Johnny, les tatouages... ». Zazie a alors dressé « une liste de trucs un peu forts (...) représentatifs de Johnny, de foule, d'un gladiateur qui rentrait dans une arène, gentil mais électrique ». Et ça n'a pas été si simple car elle ne l'avait rencontré qu'une seule fois : « Il m'a dit "Salut Zazie", mais c'est tout quoi ! ». N'y croyant pas vraiment après avoir envoyé ses paroles, l'artiste n'était même pas présente à l'écoute : « Je n'étais pas là, moi c'était tellement improbable... Je fais le texte, je m'invente une musique, Pascal Obispo et Pierre Jaconelli font très vite la musique. Je me suis dit que c'était une sacrée balle à lancer mais je n'en attendais pas trop ».

En réalité, Johnny Hallyday et ses équipes approuvent la chanson, qui sera le clou de ses concerts au Stade de France en 1998. Un jour dont se rappelle très bien Zazie, tant il a marqué sa vie et sa carrière : « Au Stade de France, j'étais venue toute seule, avec une tête d'enfant de huit ans et demi, je regardais les gens en disant : "C'est moi qui ai fait le texte !". J'étais pas sûre tellement ça s'était passé vite... Hyper fière, mais comme un enfant : "C'est moi qui ai fait ce dessin !" ». Mais si "Allumer le feu" est entré dans la légende, Zazie assure que c'est « grâce à Johnny » : « Il l'a défendue comme jamais, c'était vraiment une chanson pour lui ».