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"Il faut créer des liens sincères" : Sor4, le groupe gagnant de "Popstars", en interview

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Orisha, Mia, Regina et Yasmeen sont les quatre gagnantes de "Popstars" sur Prime Video et forment désormais le groupe Sor4. En interview pour Purecharts, le quatuor livre ses impressions sur cette expérience hors-normes, ses premiers pas dans le métier, les tensions, ses craintes pour la suite et la sortie de son premier single "Comment on s'aime".
Crédits photo : Purecharts
Propos recueillis par Yohann Ruelle.

Avant de parler de l'aventure "Popstars", pouvez-vous faire les présentations ?
Orisha : Bien sûr ! Je suis Orisha, j'ai 25 ans, je suis scorpion et je fais de l'afropop.
Mia : Enchantée moi c'est Mia, j'ai 21 ans. Je suis la plus jeune ! Je suis gémeaux et mon style de musique, c'est un mélange entre la folk, la neo soul et un peu de reggae aussi.
Regina : Moi c'est Regina, alias Gina ! J'ai 26 ans, je suis vierge, le meilleur signe au monde (Ses comparses désapprouvent du regard) et je fais de la soul et de la pop.
Yasmeen : Et enfin je suis Yasmeen, j'ai 21 ans, je suis balance et je fais du R&B, de la neo soul et de l'afro.

Le jury a bien fait son choix
Au moment où Alonzo, Louane et Eddy de Pretto annoncent que vous faites partie du groupe gagnant, que se passe-t-il dans votre tête ?
Orisha : Explosion !
Regina : C'est le mot. (Rires)
Orisha : C'est plus dans le coeur je crois que dans la tête. Moi j'ai vraiment eu le sentiment qu'il...
Mia : s'arrêtait.
Orisha : ...sortait de moi !
Mia : Et une part de déni aussi j'ai l'impression. On a mis du temps à se rendre compte que vraiment, on l'avait fait, et que là on allait entrer dans le monde sérieux de la musique.

Aucun garçon ne fait partie du groupe final. Ça vous a déçues ?
Orisha et Regina : Pas forcément.
Yasmeen : Déçues, non. Je pense qu'on ne s'attendait à rien. On attendait juste de voir si on allait gagner, c'était notre première préoccupation. (Rires) Je pense que le jury a bien fait son choix, dans le sens où on s'entend super bien. Ils avaient un peu capté l'alchimie.

On a dû faire des petits réglages pour dissiper les tensions
Pourtant, vous ne vous connaissiez pas du tout avant ! Et vous avez quatre individualités très fortes. Comment s'est passé la cohabitation ?
Regina : Alors...
Orisha : Très bien dans l'ensemble !
Regina : Très bien dans l'ensemble, oui ! Mais évidemment au début, un peu complexe parce qu'on ne se connait pas. Donc on apprends à connaître, on a dû faire des petits réglages et au final, tout se passe très, très bien. On est une famille.

C'est une expérience sociale aussi.
Yasmeen : Totalement !

On a vu durant les épisodes quelques tensions apparaître. Ça fait partie du jeu ?
Regina : Ah oui.
Yasmeen : Mais totalement. Ça fait même partie de l'humanité j'ai envie de dire ! Créer des liens aussi rapidement et au début qui sont quand même un peu fabriqués, c'est compliqué. Il faut apprendre à connaître la personne, apprendre à se construire. Il faut créer des liens sincères et ce n'est pas facile avec la tension, la pression, le travail à faire. On a du mal à faire la part des choses. Donc ouais, c'était compliqué, mais ça va beaucoup mieux.
Regina : On l'a fait !
Orisha : Il faut se regarder soi-même, aussi. Je trouve que c'est ça qui est dur.

C'est quoi la clé pour désamorcer des situations ?
Yasmeen : La communication et la compréhension. C'est la clé de tout.

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L'époque des groupes préfabriqués, ça n'existe plus !
Vous écrivez et composez des chansons toutes les quatre. L'époque des groupes préfabriqués à qui on imposait toutes les décisions créatives, c'est terminé ?
Regina : C'est terminé.
Orisha : Terminé !
Regina : Ça n'existe plus. On a décidé de prendre les choses en main et de montrer à quel point on est des artistes ancrées. Et je pense qu'on a réussi notre job. Ils nous ont fait confiance. J'ai hâte que le public puisse découvrir l'entièreté de tout ce qu'on est.

C'est essentiel pour vous d'imposer votre couleur artistique ?
Mia : C'est clair et je pense que c'est un peu notre but dans Sor4 : mélanger nos quatre univers et créer quelque chose de nouveau. On a envie de surprendre les gens.

Ce single, c'était la meilleure option
Parmi les cinq chansons que vous avez enregistrées pendant l'émission, vous avez donc choisi "Comment on s'aime" comme premier single. Pourquoi ce titre-là en particulier ?
Orisha : Déjà, il est assez nouveau dans le paysage musical français, au-delà du fait qu'on est un groupe de quatre femmes. Il a une couleur un petit peu particulière et on l'a tout de suite vu en termes d'images de clip. On a direct pensé que c'était la meilleure option parmi les cinq.
Regina : Il y a un superbe beau message aussi derrière, un message d'amour, d'acceptation de soi et de l'autre, ça va parler aux gens. C'est génial !
Mia : Un premier single, c'est une porte d'entrée.

La drum and bass est un genre assez peu répandu en France. C'est quand même risqué !
Yasmeen : Ça pouvait être un risque sous un certain prisme, mais nous, on l'a plus pris comme de l'innovation. La drum and bass ça existe, dans notre pays ce n'est pas autant écouté et apprécié [que d'autres styles] mais c'est quelque chose qui peut être beaucoup plus médiatique. C'est vraiment un super style musical, surtout dans un girls band avec plusieurs voix, des harmonies... Quand la musique est bien faite, c'est beau !

Regardez le clip "Comment on s'aime" de Sor4 :



On est conscientes qu'il y a des règles
Avec cette émission, vous allez gagner en notoriété, le feu des projecteurs peut être parfois éblouissant. Vous redoutez ?
Regina : Un peu !
Mia : Oui...
Orisha : En fait, il y a certains aspects qu'on appréhende, d'autres qu'on a hâte de vivre forcément. On est conscientes qu'il y a des règles, que tout ça est presque un jeu avec plein d'étapes. Donc ouais, on appréhende beaucoup de choses mais on a aussi beaucoup de chance. C'est un juste milieu à trouver.

Comment on fait pour gérer cette médiatisation soudaine ?
Mia : Notre atout, c'est d'être quatre. C'est vraiment notre force ! On arrive à discuter, on se fait des débriefs après chaque journée, on fait des méditations... (Sourire)
Yasmeen : Vraiment !
Mia : On pense à notre bien-être et pour l'instant, ça marche très bien.

En 2024, il y a une nouvelle donnée qui n'existait pas à l'époque des L5, Linkup ou Sheryfa Luna, ce sont les réseaux sociaux. C'est un atout ou un fardeau ?
Regina : Je trouve que c'est un atout mais ça peut être un peu dangereux, dans notre génération à nous, au vu de tout ce qu'on délivre. Mais on est bien entourées et on s'en parle beaucoup sur ce sujet. On va se protéger mais évidemment que c'est un atout considérable pour partager avec notre public, c'est sûr.

On se détache émotionnellement des critiques
Comment vous vous préparez aux inévitables critiques qui vont surgir ?
Mia : On sait qu'il y en aura.
Yasmeen : Le détachement. On se détache émotionnellement de voir les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, parce que ce n'est pas ce qui nous définit. Nous on se sait, on se connaît, on sait qu'on veut partager notre musique, notre art. On se détache de toute critique.

Il faut réussir à mettre une distance et ne pas le prendre personnellement...
Yasmeen : Totalement ! Il ne faut jamais prendre les choses pour soi, totalement.
Mia : Surtout que le cerveau humain se concentre souvent sur les choses négatives. Il oublie qu'il y a peut-être une critique négative sur des milliers de messages positifs. En fait, il faut qu'on essaie de mentir à notre cerveau pour se focaliser sur le positif.




Votre premier EP est déjà disponible. Un premier album est-il en préparation ?
Orisha : Alors çaaaaa...
Regina : Ecoutez, c'est confidentiel !
Yasmeen : Peut-être, peut-être pas...
Regina : Restez branchés !

Mon rêve, ce serait de faire un feat avec...
Avez-qui vous aimeriez travailler, que ce soit en auteur ou pour un feat ?
Yasmeen : J'en ai tellement en tête !
Regina : J'en ai un là déjà : Josman. Josman, s'il vous plaît ! Il a une plume de dingue, je peux mourir pour cette plume.
Yasmeen : J'aimerais bien que vous me laissiez faire un feat avec Monsieur Nov. Qu'on fasse Sor4 x Nov, pitié !
Orisha : Ce serait incroyable.
Mia : Mon rêve ce serait qu'on fasse un feat avec Aurora.
Les trois autres : Oh, wooooooow !
Mia : Je suis fan de cette dame.
Orisha : Moi vraiment le goal des goals, c'est Hamza. Je pense que je tombe par terre. J'me relève plus.

Tout s'est passé hyper vite pour vous dans "Popstars". Vous vous sentez prêtes ?
(D'une même voix) Ouais.
Yasmeen : On est nées prêtes.
Mia : On a tellement évolué depuis le début du tournage, depuis la fin de l'émission. Il y a eu du changement !
Orisha : On n'est plus les mêmes personnes. Là ce que vous allez voir à l'antenne, c'est un peu un bout de nous qui a vraiment évolué depuis. On sait que pour la suite, ça n'annonce que du bon. On va continuer dans cette voix-là.

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