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Ambassadrice de la chanson française à l'étranger, Patricia Kaas est une vedette en Russie depuis de nombreuses années. Aussi, la très discrète chanteuse française a accepté l'invitation du journal Izvestia à livrer son point de vue sur cette période très particulière, entre pandémie, crise sanitaire et confinement. Dans cet entretien-fleuve, l'interprète de "Madame tout le monde" admet avoir très mal vécu ces deux mois de quarantaine forcée en France, synonymes pour elle de solitude. « La chose la plus difficile est le manque de communication. Vous n'invitez personne, vous ne visitez personne. D'ailleurs, je vis seule. Vous vous sentez mal à l'aise lorsque vous vous asseyez à table pour le déjeuner ou le dîner. Pour ne pas être complètement seule, je m'installe devant un miroir et mange en me regardant. L'homme, comme vous le savez, s'habitue à tout » confie l'artiste, qui explique n'être sortie de chez elle qu'à de très rares reprises : « Je suis restée chez moi pour ne pas être contaminée ni infecter les autres. Pendant deux mois, je suis sortie trois fois pour acheter le plus nécessaire. J'essaie de commander tous les produits. Une fois, je suis allée dans une boucherie, j'ai fait la queue et, en observant la distance, j'ai attendu patiemment ».

"Les gens n'ont pas compris le danger"

De brefs moments de liberté qui n'ont fait que renforcer l'inquiétude de Patricia Kaas, particulièrement choquée du comportement des Français que l'on a parfois vu danser en pleine rue sur des chansons de Dalida. « Je vois autour de moi des gens insouciants qui n'observent aucune discipline. Ils n'ont pas compris le danger et se comportent comme s'ils ne l'étaient pas. Si tout le monde acceptait de se mettre en quarantaine, nous survivrions à cette catastrophe avec un nombre de victimes beaucoup plus faible (...) Beaucoup n'ont pas compris que l'évolution de l'épidémie en dépendait » estime celle qui dénonce un « manque de discipline » et se dit « terriblement inquiète pour [ses] proches » : « J'en connais beaucoup qui ont contracté cette infection et tout le monde n'a pas réussi à en échapper. D'une manière ou d'une autre, une terrible catastrophe nous a frappés. On ne sait ni comment ni quand elle se terminera ».

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"Peut-être qu'ils nous cachent quelque chose ?"

Soucieuse du monde d'après, alors que les gestes barrières et le port du masque sont désormais la norme, Patricia Kaas garde une rancoeur contre le gouvernement d'Edouard Philippe, qu'elle accuse de ne pas su anticiper l'ampleur de l'épidémie. « Il est déroutant que les politiciens disent aujourd'hui une chose, demain une autre. Au début, ils ont affirmé que les masques n'étaient pas nécessaires. Ensuite, ils ont annoncé que le virus n'était dangereux que pour les personnes d'un certain âge, puis ils ont commencé à argumenter le contraire. Certains dirigeants demandent d'ouvrir des écoles plus rapidement, tandis que d'autres considèrent cela comme insensé. Peut-être qu'ils nous cachent quelque chose ? » s'interroge la musicienne, méfiante.

Alors que son retour avec un nouvel album a été retardé compte tenu de la situation, Patricia Kaas craint un relâchement à l'arrivée de la saison estivale. « Les gens oublient rapidement tout, rêvent juste de vacances, se précipitent vers la mer et s'allongent en rangée sur la plage, comme des sardines » déplore-t-elle, en affirmant préférer « Paris en août, quand la capitale est vide et ressemble à une ville fantôme ».