Abaca
Il aura donc fallu attendre sa reformation, sept ans après le décès tragique de son leader Chester Bennington, pour voir Linkin Park être au sommet de sa popularité. Numéro un dans le monde entier, l'album "From Zero" a permis à la formation californienne d'organiser sa toute première tournée des stades européens. Dernière étape estivale ce samedi soir dans un Stade de France plein comme un oeuf. Une date pour l'histoire, là où le groupe s'était contenté au mieux de Bercy dans ses grandes années. Une revanche aussi pour la bande, dont le virage électro-pop avait énervé les puristes et mené à un concert sous les sifflets au Hellfest en 2017. Point de huées hier soir, mais une clameur générale lorsque les six musiciens débarquent sur scène, en toute simplicité, au son d'un de leurs plus gros tubes, "Somewhere I Belong". Premier classique, première claque !
Une première heure en dents de scie
Avec Linkin Park, pas de débauche d'effets scéniques à la Coldplay ou Beyoncé. Un simple écran et deux cubes suspendus suffisent. Pas de danseurs, d'énormes décors mais de simples jets de fumées et quelques confettis qui viennent accompagner les riffs acérés de Mike Shinoda. Lunettes noires sur le nez, la nouvelle venue Emily Armstrong entre dans l'arène, assurant fièrement et efficacement son rôle de leader avec une énergie communicative. Et achève de convaincre les derniers sceptiques en donnant de la voix (et quelle voix !) sur les récents "The Emptiness Machine" et "Up From The Bottom", déjà des classiques en live. Seulement voilà, alors que le public en redemande, le groupe se met en retrait le temps d'un interlude, le premier d'une longue série, voyant notamment Emily Armstrong se promener d'un bout à l'autre de la scène sans trop savoir quoi faire.
Car là réside le point noir de la soirée : le concert manque cruellement de rythme sur sa première moitié. À chaque fois que Linkin Park fait monter la sauce, celle-ci s'effondre immédiatement. Ainsi, après avoir retourné littéralement le stade sur la bombe "Two Faced", meilleur morceau du dernier album, les Américains s'éclipsent en coulisses pour une nouvelle pause. Idem quelques minutes plus tard après un "One Step Closer" des plus endiablés, avec Taka du groupe japonais One Ok Rock, qui ouvrait le soirée en invité surprise, suivi de cinq minutes à filmer les fans du premier rang sur grand écran. On s'en serait passé. De même pour les enchaînements parfois balbutiants, ou quelques interactions au goût de private joke entre les six musiciens, laissant parfois les 80.000 parisiens sur le bord de la route.
Emily Armstrong impressionne !
Malgré tout, le groupe prend un plaisir indéniable à savourer son succès retrouvé. Tandis que Mike Shinoda va dessiner le tatouage d'une fan, rapper accroché à la barrière ou donner sa casquette à une spectatrice aux anges, Emily Armstrong est acclamée comme la véritable nouvelle icône qu'elle est. Après un ventre mou, le show repart de plus belle pour une deuxième moitié sensationnelle. "What I've Done", que se réapproprie magnifiquement Armstrong, n'a pas pris une ride et les inusables "Numb" et In The End", les deux plus gros tubes du groupe chantés à la suite, transforment le stade en chorale géante. « Vous avez encore un peu d'énergie ? » lance le guitariste. La foule exulte. "Faint" déclenche de nouveaux pogos avant un rappel explosif au son de "Heavy is the Crown" et "Bleed It Out". Dave Farrell, Joe Hahn, Alex Feder rejoignent Mike Shinoda et Emily Armstrong sur l'avancée avant de laisser cette dernière seule un moment, se délecter d'une dernière salve d'applaudissements devant 80.000 adorateurs. Une (rock)star est née.
.@linkinpark a fait vibrer le @StadeFrance hier soir avec son tube "Numb", repris en choeur par 80.000 fans 🖤 #LinkinPark pic.twitter.com/chebHdybfH
— Purecharts (@purecharts) July 12, 2025
Setlist du concert de Linkin Park au Stade de France
Somewhere I Belong
Crawling
Up From the Bottom
Lying From You
The Emptiness Machine
The Catalyst
Burn It Down
Stained
Where'd You Go
Waiting for the End
Castle of Glass
Two Faced
Joe Hahn Solo
When They Come for Me / Remember the Name
Casualty
One Step Closer
Break/Collapse
Lost
Over Each Other
What I've Done
Kintsugi
Overflow
Numb
In the End
Faint
Rappel :
Papercut
A Place for My Head
Heavy Is the Crown
Bleed It Out