Crédits photo : Bestimage
C'est peu dire qu'IAM est contre le pass sanitaire. Depuis plusieurs mois, le groupe de rap marseillais multiplie les coups de gueule contre le pass vaccinal devenu obligatoirement pour assister à l'un de ses concerts. Hospitalisé après avoir été testé positif au coronavirus, Akhenaton a tenu à indiquer qu'il n'était toujours pas vacciné : « Être antivax, il faut déjà avoir un vaccin et la loi européenne ne reconnaît pas cette thérapie-là comme étant un vaccin, c'est une thérapie hygiénique. Je ne suis pas antivax, je ne veux pas me faire ce vaccin-là, c'est très différent ! ». Selon l'artiste phocéen, l'instauration de ce pass est purement « politique » : « Notre pays a été un phare dans le monde, le phare est éteint. Le pays des lumières, c'est le pays des lumières éteintes. Comment vous appelez un endroit où les droits de l'Homme, du travail et les règles européennes sont bafoués ? ».

"On n'est pas antivax mais pour la liberté individuelle"

Une situation délicate alors même qu'IAM lancera la semaine prochaine sa tournée "Warrior Tour". Une série de concerts maintenue, malgré les décisions gouvernementales concernant une jauge à 75% dans les salles de certaines villes, en fonction du taux d'incidence. Ce qui oblige le groupe, comme bon nombre d'artistes actuellement en tournée, à prendre une décision radicale : « Nous serons malheureusement contraints de limiter les ventes de billets à 75 % de la capacité de la salle. Pour les dates déjà complètes, nous allons être "contraints" dans le cas où le taux d'incidence de la ville n'est pas atteint, de rembourser 25 % des billets en fonction de la capacité de la salle, pour les autres dates dont le taux d'incidence est faible, les 25 % des billets seront remis en vente quelques jours avant le concert ». Toutefois, IAM s'apprête à faire un beau geste puisque les rappeurs s'engagent à payer les tests antigéniques des spectateurs qui s'apprêtent à venir les voir sur leurs prochains concerts. En effet, depuis ce vendredi, les tests de dépistage du Covid-19 deviennent payants (44 euros pour le PCR, 22 euros pour l'antigénique) et cela pourrait mettre un frein à la venue de certains fans.

View this post on Instagram

Une publication partagée par IAM (@iam.officiel)

"On va au bout de nos convictions"

Pas de problème pour IAM, qui ne compte laisser aucun spectateur sur le bas-côté et proposera donc des tests gratuits aux fans à l'entrée des salles. Des tentes seront installées devant les lieux de concerts ou des pharmacies partenaires pourront réaliser les tests. « Nos concerts sont ouverts à tous, sans distinction de couleur, de sexe, de religion ou de niveau social. On a décidé de prendre en charge les test antigéniques à l'entrée de nos concerts » indiquent Akhenaton, Shurik'n et leurs comparses dans une vidéo sur Instagram : « On rappelle encore une dernière fois, on n'est pas des antivax, on est juste pour la liberté individuelle, le choix. Pas de pass sanitaire pour aller travailler en transports en commun mais pass sanitaire pour les loisirs ».

Sur l'antenne de BFMTV, Akhenaton explique pourquoi lui et son groupe ont pris cette décision : « Sur les grands monuments français, il y a marqué "liberté, égalité, fraternité". Les décisions gouvernementales actuellement vont à l'encontre de la liberté et de l'égalité. On voulait qu'il y ait l'égalité d'un point de vue financier entre les gens qui viennent et qui sont vaccinés, qui payent leurs places uniquement, et pour ceux qui ne sont pas vaccinés qui devaient payer la place plus le test PCR ou antigénique ». Pour lui, ce choix tend à mettre en lumière une industrie du spectacle toujours aussi fragilisée par la crise sanitaire : « On demande aussi à beaucoup de gens dans la population de comprendre ce que vivent nos métiers, notamment les métiers du spectacle et du privé et de comprendre l'initiative ». Si le groupe se dit prêt à aller « au bout de [ses] convictions, quitte à perdre de l'argent sur une tournée », le rappeur marseillais indique que les problèmes « sociaux et économiques » liés à la crise du Covid « vont arriver maintenant ».