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Une casquette rouge rentrée dans la poche arrière d'un Jean Levi's, un t-shirt blanc et les bandes rouges et blanches du drapeau américain. Cette pochette, l'une des plus cultes des années 80, c'est celle de "Born in the U.S.A.", l'album mythique de Bruce Springsteen qui fête actuellement son 40ème anniversaire. Déjà une véritable star dans son pays grâce à "Born to Run" (1975) et "The River" (1980), le rockeur va acquérir une renommée mondiale avec ce septième opus studio, sorti le 4 juin 1984, dont les chiffres tutoient alors ceux de Michael Jackson, Madonna, Prince ou David Bowie. L'album se vend à plus de 30 millions d'exemplaires dans le monde tandis que les sept singles, parmi lesquels les tubes "Born in the U.S.A.", "Glory Days", "I'm On Fire" ou "Dancing In the Dark", se classent tous dans le top 10 américain.

"Je n'étais pas à ma place"

Mais c'est probablement "Dancing In the Dark" qui marque le plus les esprits. Devenue aujourd'hui sa chanson la plus populaire en streaming, elle sort en single en mai 1984, un mois avant l'album. Et dénote très rapidement des précédents albums du Boss, les synthés à la mode remplaçant les guitares électriques d'antan. Passé l'étonnement, le succès est immédiat (numéro un au Canada et aux Pays-Bas, numéro 2 aux Etats-Unis) et, en cette période faste pour la chaîne MTV, Bruce Springsteen filme rapidement le clip de "Dancing In the Dark" qui va passer en boucle : celui-ci est tourné en juin 1984 au Saint Paul Civic Center de Saint Paul (Minnesota), pour le lancement de sa grande tournée "Born in the U.S.A. Tour", par un certain Brian De Palma alors auréolé du succès de "Scarface".

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Le clip illustre la fureur des concerts de Bruce Springsteen et se termine sur un moment inoubliable. Entonnant « Hey baby », le chanteur invite une jeune fan au premier rang à venir le rejoindre sur scène pour entamer quelques pas de danse. Si cette séquence a depuis lieu dans (quasiment) tous ses concerts, la fan en question est devenue une véritable star d'Hollywood. En effet, il s'agit de Courteney Cox ! A l'époque, la comédienne en herbe n'a que 20 ans et est appelée à passer un casting sans savoir qu'il s'agit d'un tournage avec la star américaine. « Moi, je pensais que c'était une audition pour une pub mais c'était pour un clip de Bruce Springsteen. J'y suis allé, le réalisateur était Brian De Palma. Je suis entrée dans cette grande salle de casting, il y avait toutes ces filles en train d'étirer leurs jambes. Je me disais que je n'étais pas à ma place » rappelait-elle en 2017 pour The Off Camera Show : « Brian de Palma m'a demandé si je pouvais danser (...) et puis j'ai eu le job. J'étais si nerveuse et embarrassée ».

"Je ne voulais pas danser devant 30.000 personnes"

L'inoubliable Monica Geller de "Friends" et Gale Weathers de "Scream" a d'ailleurs révélé que le clip, vu plus de 372 millions de fois sur YouTube, devait être à l'origine bien plus long : « C'était moi et deux autres filles, on achetait des t-shirts, on se maquillait dans la salle de bains. On était excitées et c'est une fois dans la salle pendant le concert qu'il me choisissait. Ils ont filmé tout ça mais ils ne l'ont pas inclus ». Et Courteney Cox de poursuivre : « En y allant, je me souviens que quelqu'un a expliqué que Bruce Springsteen allait choisir quelqu'un dans le public. Je me suis dit "pas moi", je ne voulais pas me retrouver à danser devant 30.000 personnes. On a fait la chanson deux fois, à la suite ». Et le reste appartient à l'histoire : cette furtive apparition lui a permis de lancer une carrière jalonnée de succès et suivie avec passion par des millions de fans.