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Anne Sila en interview : "Ce que je pouvais gagner grâce à The Voice, je l'ai eu"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Demi-finaliste de "The Voice All Stars" dans l'équipe de Florent Pagny, Anne Sila se confie en interview à Pure Charts depuis les coulisses de l'émission. Son retour à zéro, son statut de favorite, ses chances de gagner cette édition anniversaire ou son nouvel album "A nos coeurs"... L'artiste se raconte avec humilité et douceur.
Crédits photo : Bureau233
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Comment tu te sens à quelques heures de la demi-finale de "The Voice All Stars" ?
Stressée mais je suis vraiment de plus en plus reconnaissante. Ce que je n'avais pas l'année où j'ai fait "The Voice", c'est la sensation de profiter de ce que je vis. Je ne connaissais pas la télé, je ne connaissais pas le programme. J'avais vraiment l'angoisse qui prenait le dessus sur tout. Là je suis évidemment angoissée parce que j'aimerais trop continuer mais j'arrive beaucoup plus à me rendre compte de la chance que j'ai d'être là. Ce n'est même pas un concours de chanteurs, c'est un concours d'artistes. Tout le monde est incroyable. Tout de suite, là, mon ressenti c'est que j'ai de la chance. Après, j'espère que ça va bien se passer. (Sourire)

Avoir le statut de favorite, ça me fait peur
Est-ce que tu penses à la finale comme une revanche, après ta défaite en finale de la saison 4 ?
Je ne sais pas trop, c'est difficile de me projeter. Je sais que c'est un programme télé, tout est possible. J'ai vu que je parais parfois comme l'une des favorites... Moi ça me fait plus peur qu'autre chose. J'ai l'impression que je peux décevoir. Les gens ne se rendent pas compte à quel point tout peut arriver. Moi ce que je voudrais, c'est juste faire la meilleure presta possible. Ensuite, ce n'est plus moi qui décide. Si je vais au bout, je serais la plus heureuse. Je suis sincèrement comblée, là tout de suite, je n'ai rien de plus à demander. J'aimerais juste être capable de mettre mon stress de côté, de prendre plus de plaisir sur le moment. En prime, je suis très très stressée.

Le fait qu'il n'y ait pas de contrat à la clé pour le gagnant, ça enlève une pression ?
C'est mieux... Après, on est pas mal à être déjà signés, à avoir nos projets. Grâce à cette émission, à l'audition à l'aveugle, j'ai la chance d'avoir signé avec un super label, je vais sortir mon album. Je ne crois pas que pour un artiste le but c'est d'avoir un label, le but ultime c'est de se sentir là où il faut être. J'ai l'impression que pour une fois j'y suis. Tout est cohérent avec ce que je veux vivre dans la vie. J'ai une équipe qui me soutient. Quand j'ai fait le choix de faire l'audition à l'aveugle, je n'avais plus rien. Peu de gens le savent mais je n'avais plus de label, plus de tourneur, plus de manager...

Mon but, c'était de continuer en indépendant
C'est aussi pour ça que tu as fait la saison "All Stars" ?
Je me suis dit : "Est-ce que c'est un énorme danger ?". Mais, j'avais aussi fait le choix de partir... Il y a eu le confinement et je me suis dit que j'allais partir en indépendant. C'était ça mon but donc "The Voice", c'était exclu. Après, j'ai préparé tout mon projet... Le bon côté de cette émission c'est qu'on a la chance d'être beaucoup mis en lumière. Finalement, je me suis dit que ça pourrait me redonner mon lien avec le public. Je pense que les gens sont là et restent, c'est juste qu'ils ne sont pas au courant, il se passe tellement de choses... Finalement, j'ai fait tout mon projet et après l'audition à l'aveugle, j'ai rencontré ce label qui y a cru, tel qu'il est.

Sans vouloir transformer les choses, c'est ça ?
Presqu'en me disant l'inverse, en fait ! On m'a dit : "Anne, pourquoi tu te mets des limites ?". C'est pour ça que je suis super heureuse. Ce que je voulais me prouver, que j'en étais capable, ça je l'ai fait. Maintenant, j'espère juste pouvoir dire aux gens merci, c'est ce que je fais avec les prestations. C'est grâce au public, aux médias... J'ai conscience de ça.

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Avant de revenir dans la saison "All Stars", tu avais saisis à quel point tu avais pu marquer les gens ?
Non... Je reconnais que lors de cette nouvelle audition à l'aveugle [sur "Je reviens te chercher", il s'est passé quelque chose... Je ne pensais pas que ça aurait cet impact, je n'en avais pas du tout conscience sur le moment. Pendant le tournage, je ne voyais pas que Florent [Pagny] pleurait. On est tellement loin. En sortant de plateau, on m'a dit : "Mais qu'est-ce que tu lui as fait ?". Je n'avais pas compris. Personne se souvient de ces auditions car c'est une angoisse qui est plus forte que tout au monde. On a peur que ça gâche tout. Et puis, c'est un concours télé donc on se dit que les gens oublient... Ça fait trop plaisir que les gens soient encore là. Ça rassure.

J'ai du mal à avoir la rage de gagner
D'ailleurs, gagner "The Voice All Stars", ça ne doit pas avoir tant d'importance pour toi vu que ton album sort ?
Evidemment, je serais contente de gagner. Parfois, j'ai la sensation que j'ai tellement de chance d'avoir ce que j'ai que, finalement, quelqu'un d'autre mériterait plus la victoire. J'essaie d'avoir envie de cette victoire, je bosse là-dessus en ce moment mais j'ai du mal à avoir la rage de gagner. Je ne sais pas comment dire, mais c'est difficile en fait. Et puis ça va tellement mieux... Et le niveau est tellement haut. Là quand je vois ce que font Dominique, Terrence, Manon... Honnêtement, et je ne dis pas ça pour faire la meuf gentille, mais tout le monde a une place de gagnant. On est tous artistes, on a tous des choses à dire, à faire. Ce que je pouvais gagner grâce à l'émission, je l'ai vraiment eu. D'être bien entouré, pour un artiste, dans une carrière, c'est le graal. Je touche du bois !

Et donc ce nouvel album "A nos coeurs", comment est-il né ?
L'album est né pendant le confinement. J'ai commencé à écrire des chansons, et je n'étais pas très sûre de moi, parce qu'il y avait de la pop, du jazz... Je me disais que les gens allaient encore dire que c'est entre les deux. C'est vrai que moi, je suis entre les deux de tout. Donc j'ai continué en me disant que je le faisais à ma sauce et qu'au pire, j'en vendrais deux, c'est pas grave. Je me disais que je serais plus heureuse si c'est un échec et que je l'assume à 100%, que si j'ai un peu vendu mon âme et qu'en plus c'est un échec.



En interview, pendant la conférence de presse de "The Voice All Stars", Florent Pagny disait que c'était dur pour toi de faire des compromis...
Oui, c'est difficile. Mais à un moment donné, on est dans un métier d'art. L'art, c'est tout sauf objectif. Si moi j'aime le bleu et toi le rouge, si c'est mon album il sera bleu et le tien rouge. Je ne vais pas t'expliquer que tu dois faire un album bleu, et inversement... Donc, à la fin, qui décide, surtout quand il y a 50 personnes ? C'est compliqué.

C'est dur de tenir quand tu n'assumes pas ce que tu fais
Oui et puis c'est ton nom qui est mis en avant, c'est toi qui le défends...
Oui, donc c'est difficile à assumer, à sortir, et c'est dur de tenir quand tu n'assumes pas ce que tu fais. Et puis moi, je n'étais pas prête non plus, je n'étais pas bien. C'est arrivé d'un coup, je ne connaissais pas la télé, je ne savais pas que c'était aussi fort, je ne savais pas qu'il fallait sortir un album direct. Donc là j'ai pu me préparer, et j'ai eu la chance de rencontrer Julien Godin, le patron du label Play Two. Il m'a demandé ce que je faisais, je lui ai parlé de mon album et il m'a dit : "Ok je te le fais !". C'est ça le vrai rêve de l'artiste. Enfin, de certains artistes. Il y en a plein qui ne rêvent pas du tout de cette vie-là... Mais le rêve ne commence pas quand tu signes, il commence quand les gens te respectent. C'est comme les gens qui cherchent à tout prix à se marier, les emmerdes commencent. C'était mon rêve d'être signée à l'époque. Mais en fait, c'est que le début. En tout cas, aujourd'hui, je suis comblée.

Qu'est-ce tu as voulu exprimer sur ce disque ?
C'est un album qu'on a fait assez rapidement. On l'a enregistré tout l'été. Le mot est moche mais c'est un pot-pourri de tout ce que j'aime. On a fait une journée au Studio Ferber avec plein de musiciens jazz, j'ai fait de la pop avec Olivier Schultheis [directeur musical de "The Voice", ndlr], on a enregistré à Londres... Je voulais faire du français, eh bien on a fait du français, je voulais du jazz, on a fait du jazz... C'est un album qui me ressemble, dans le sens où c'est n'importe quoi. Ce n'est pas un mauvais n'importe quoi mais j'ai envie d'emmener les gens là.

Qu'est-ce que tu attends de cet album ?
J'aimerais qu'il marche évidemment. Mais de toute façon, je suis tellement contente du chemin, que même si ça prend pas... Encore plus que du projet, je suis contente du chemin parcouru.
Retrouvez l'actualité d'Anne Sila sur son compte Instagram officiel !

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