samedi 19 septembre 2020 12:55

Grand Corps Malade, AaRON, Ava Max : 3 albums au banc d'essai

Pure Charts passe en revue trois albums de la rentrée musicale. Grand Corps Malade rend un joli hommage à la gente féminine sur "Mesdames", Aaron envoûte avec "Anatomy of Light" tandis que Ava Max tente de s'imposer dans l'univers pop. Critiques, en quelques lignes.
Crédits photo : Pochette de l'album / AaRON / Charlotte Rutherford

Grand Corps Malade | "Mesdames"


Femmes, je vous aime. Un an après avoir fait sa rentrée des classes avec "La vie scolaire", Grand Corps Malade fait désormais sa rentrée musicale avec "Mesdames". Un septième album assez particulier sur lequel le slameur rend hommage à la gent féminine, celle « qui crée en chaque homme un orage », en partageant le micro avec de nombreuses chanteuses de tous horizons comme Suzane, Véronique Sanson, la rappeuse Alicia ou les soeurs Camille et Julie Berthollet. Et le chanteur a réservé quelques surprises. Alors qu'on pouvait s'attendre à un album de ballades, à l'instar du tube surprise "Mais je t'aime" avec Camille Lellouche, Grand Corps Malade remplit son album de sonorités électroniques que l'on doit au producteur Mosimann, à l'instar de "Derrière le brouillard" ou "Un verre à la main", magnifiques duos avec Louane et Laura Smet. Ne tombant jamais dans le pathos ou la facilité, Fabien Marsaud offre un album aux thématiques variées, toujours sur le fil entre légèreté et gravité, évoquant tour à tour le sexisme sur le drôle et engagé "Pendant 24h", les rencontres d'un soir ("Un verre à la main"), la jeunesse difficile ("Enfants du désordre") ou les forts liens familiaux ("Une soeur"). Grand Corps Malade se permet même une chanson sur la période du confinement, le très drôle "Confiné", sur lequel il raconte avoir été à la fois « coiffeur, animateur, cuistot, inventeur, conteur, un peu menteur » face à ces « deux mois fermes » que la France a pris. Jamais monotone et finalement assez dense, musicalement et thématiquement, Grand Corps Malade opère une jolie dédicace au beau sexe avec cet album choral à la fois simple et émouvant. Une vraie réussite ! TB

Ça ressemble à la palette de toutes les émotions sur un seul et même album
A écouter : les frissonnants "Derrière le brouillard" et "Un verre à la main", le drôle et actuel "Confinés", "Pendant 24 heures" avec Suzane
A zapper : "Une soeur", plus faible que le reste




AaRON | "Anatomy of Light"


Nocturama. Il aura fallu cinq années à AaRON pour disséquer les tréfonds de l'âme et offrir un successeur à l'excellent ''We Cut The Night''. Toujours réfugiés dans le confort de la nuit, Simon Buret et Olivier Coursier en dessinent avec ''Anatomy of Light'' les deux visages. Aux hédonistes imprudents la préférence des hymnes fiévreux, des mélodies dansantes, de la sueur et des pulsations électroniques décapantes ! C'est sous les éclats d'une boule à facettes que les deux comparses nous invitent à s'époumoner dans le clip ''The Flame'', soupape de décompression chargée d'enclencher cette ''Odyssée'' d'une classe folle, qui flatte les tympans à coups de sonorités industrielles, de variations de rythmes, de guitares élégantes et d'éléments hip-hop glissés ça et là avec la précision d'un horloger suisse. En naviguant entre ''Ultrarêve'', ''Sauvages'' et ''Minuit'', le bonheur de ré-entendre AaRON chanter sa poésie des mots en français est indéniable. Mais qu'elle s'exprime dans la langue de Molière ou celle de Shakespeare, la voix doucereuse de Simon nous transporte sans détour vers une autoroute de mélancolie et de sensations. Car la nuit, propice au spleen, à l'introspection, se fait toujours plus délicate avec le duo franco-américain, qui n'a pas son pareil pour marier puissance et fragilité. Le récit de cet album de 11 titres s'achève ainsi sur une note grandiose, celle des ''Rivières'' dont on aimerait ne jamais quitter les berges. YR

Ça ressemble à l'échappée belle d'un tandem magnétique
A écouter : ''The Flame'', ''Odyssée'', la ballade contemplative "Apollo", ''Ultrarêve'', la merveille ''Les Rivières''
A zapper : ''Fastlane''




Ava Max | "Heaven & Hell"


Sweet but... Ava Max se sait attendue, du moins en France, avec son premier album "Heaven & Hell", annoncé depuis près de deux ans. Alors, qui est-elle réellement ? La petite soeur de Lady Gaga et Katy Perry ? Un pâle produit pop ? Une popstar en devenir ? Un peu de tout ça. La chanteuse de 26 ans a eu le temps de penser à ce disque, mais son concept n'est finalement pas très original : deux parties, l'une pour le le paradis, l'autre pour l'enfer. Niveau sonorités, on ne discerne pas trop la différence, d'autant que l'on connaît déjà sept pistes parmi les 15 proposées. L'album n'arrive-t-il d'ailleurs pas trop tard ? Sans être révolutionnaire, le premier essai d'Ava Max est pourtant convaincant. Un peu long, il renferme un nombre conséquent de titres pop, génériques mais efficaces, calibrés pour les radios, même si les plus percutants sont déjà sortis ("Kings & Queens", "Sweet But Pyscho", "Torn"). Les chansons manquent globalement de personnalité et les sujets abordés ont des airs de poncifs (féminisme, harcèlement scolaire, amour...), mais elles remplissent souvent leur rôle : nous donner envie de danser, de les chanter, en bref nous divertir. Entourée de Cirkut, RedOne, Shellback, Tove Lo, Charlie Puth, Desmond Child et autres talents suédois, Ava Max distille ici et là quelques bonnes idées, de belles surprises (l'excellent "Born to the Night","Take You To Hell") et n'a finalement pas à rougir de son premier album. Mais elle a le talent pour faire bien mieux. L'avenir nous le dira !

Ça ressemble à un premier album sans risques
A écouter : le futur hit disco "Born to the Night", "Kings & Queens", "Torn", "Take You To Hell", "Who's Laughing Now"
A zapper : "Tattoo", mille fois entendu, "Rumors", "Salt"


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