Crédits photo : Frank Ockenfels
Les groupes emblématiques des années 80 savent faire patienter leurs fans. Alors que The Cure devrait dévoiler l'an prochain son premier album depuis 2008, ce sera également le cas de Tears For Fears. 17 ans après "Everybody Loves a Happy Ending", le duo emblématique derrière les tubes "Shout" ou "Everybody Wants to Rule The World" publiera son nouvel album "The Tipping Point" le 25 février prochain. Si le public a dû attendre de longues années, c'est en raison du deuil qu'a vécu le chanteur et guitariste Roland Orzabal suite au décès de sa femme Caroline en 2017, survenue après plusieurs années compliquées marquées notamment par une grande consommation d'alcool et des périodes de démence. « Pendant cinq années infernales, je suis devenu son aide-soignant. (...) J'avais également une entreprise de soins pour me soulager, et nous étions là dans notre grande maison de campagne, avec un cercle d'amis de plus en plus restreint et c'était assez déchirant » raconte-t-il dans les colonnes du Guardian.
"Nous nous sommes sentis soudainement libérés"
C'est pourtant à ce moment difficile qu'il s'est mis à écrire de nouveaux morceaux : « J'avais besoin d'un peu de répit face à cette constante maladie, à ce dysfonctionnement et, comme d'habitude, tout ça [a donné lieu] à des paroles et à des chansons ». 13 morceaux (dont trois sur une édition bonus) composent l'album "The Tipping Point" dont le premier single éponyme est un titre convaincant qui rappelle le Tears For Fears de la grande époque. Désormais, le duo ralentit l'allure sur "No Small Thing", un morceau aux influences country et folk. C'est d'ailleurs cette chanson qui a donné l'impulsion aux deux chanteurs anglais pour mettre en forme ce nouvel album : « Nous étions à la recherche d'un peu de profondeur, de coeur et d'âme avec lesquels compléter notre album. Curt a trouvé ce riff simple, folk/country (...) et c'était parti. Tout le contraire de ce que nous avions essayé de faire pendant de nombreuses années, à savoir chercher l'insaisissable tube moderne. Nous nous sommes sentis soudainement libérés, ne nous préoccupant plus du marché, du succès, mais puisant dans les influences de notre enfance ».
Regardez le clip "No Small Thing" :
Avec une atmosphère qui n'est pas sans rappeler Bob Dylan ou Johnny Cash, "No Small Thing" a été conçu comme « s'il s'agissait d'une chanson d'un album de folk des années 70 ou 60 » avoue Curt Smith. Et son clip en noir et blanc se compose d'images diverses et variées représentants les meilleurs et les pires aspects de notre planète, qu'il s'agisse de la nature, de chevaux galopants en liberté, mais aussi de la pollution ou des violences dans les manifestations.