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Queen vient de terminer sa tournée mondiale "The Rhapsody Tour", avec notamment un concert à l'Accor Arena de Paris. Toujours aussi populaire, le groupe est au coeur d'un nouveau documentaire "L'adieu à Freddie Mercury", récemment diffusé sur Arte. Au lieu d'une rétrospective classique sur la carrière du quatuor rock, le docu se concentre sur les dernières années de la vie de Freddie Mercury, son combat contre le Sida et la façon dont cette maladie a été perçue et traitée au Royaume-Uni dans les années 80 et 90. Contrairement à ce que l'on voit dans le biopic "Bohemian Rhapsody", ce n'est pas dans les coulisses du concert Live Aid en 1985 que Freddie Mercury a annoncé sa maladie à ses collègues mais quelques années plus tard. Dans le documentaire, Brian May révèle qu'il se doutait déjà que le chanteur n'allait pas bien : « On n'abordait pas ces sujets-là, mais bien sûr on lisait les journaux et on savait ce qui était arrivé à Freddie. Il avait disparu et il était revenu avec des sortes de brûlures sur la peau. Je crois qu'on n'aimait pas trop poser de questions, peut-être parce qu'on ne voulait pas savoir ».

"Il ne pouvait plus tenir debout"

« Freddie était encore plein d'énergie, mais on voyait qu'il y avait quelque chose qui l'attaquait parce qu'on voyait que sa peau était marquée. Et il disparaissait régulièrement pour ses traitements » se désole le guitariste de Queen. C'est en studio à Montreux que Freddie Mercury décide de leur annoncer la terrible nouvelle : « Il nous a dit "Bon vous savez sûrement ce qui m'arrive, vous savez sûrement ce que j'ai, je ne veux pas en parler, je ne veux rien changer du tout, je veux juste continuer à faire de la musique aussi longtemps que j'en suis capable" ». Très touchés, Brian May, Roger Taylor et John Deacon prennent alors la décision de protéger Freddie Mercury et de « nier en bloc » toute question sur le sujet dans la presse.

"Il savait ce qui l'attendait"

L'autre entretien émouvant du documentaire est sans conteste celui de Kashmira Bulsara, la soeur de Freddie Mercury. Elle aussi a rapidement vu que quelque chose avait changé, alors que son célèbre frère a préféré se taire sur l'origine de sa maladie : « Il m'a parlé d'une maladie incurable du sang. Je lui ai demandé : "Ce n'est pas le Sida ?", et il m'a soutenu que non. Je savais que c'était le Sida, mais il ne voulait pas en parler alors j'ai respecté sa décision ». Et Kashmira Bulsara ajoute avec émotion : « Quand il voyait un de ses clips, Freddie disait : '"J'étais beau à l'époque". C'est terrible de se dire qu'il était conscient de ce qui arrivait. A mes yeux, mon frère était très beau, je le pense toujours. Je trouvais ça vraiment très triste... ».

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En 1990, Queen reçoit un prix d'honneur aux Brit Awards et accepte de venir chercher son trophée. Ce soir-là, le groupe apparaît rapidement et le public découvre un Freddie Mercury aux traits très creusés, ce qui a encore plus accentué les rumeurs autour de sa maladie dans les tabloïds. Le documentaire "L'adieu à Freddie Mercury" revient également sur le tournage du clip "These Are The Days Of Our Lives", le dernier tourné par le chanteur en mai 1991. « Je trouve "These Are The Days Of Our Lives" particulièrement poignante à cause du clip. C'est le dernier clip qu'a tourné Freddie (...) parce qu'il ne pouvait plus rester debout très longtemps. Il souffrait beaucoup » explique sa soeur Kashmira. L'actrice Anita Dobson, proche de l'artiste, indique de son côté que sur le tournage l'artiste était « très amaigri et décharné » : « Ses joues semblaient encore plus creuses. Il savait ce qui l'attendait, il le voyait dans le miroir ».

Regardez le documentaire "L'adieu à Freddie Mercury" :

"C'est un immense gâchis"

Les dernières années de la vie de Freddie Mercury sont donc marquées par son combat contre le Sida, une maladie que le Royaume-Uni voyait encore d'une très mauvais œil. Dans le documentaire, un médecin raconte notamment qu'à l'époque, dès qu'il appelait un hôpital pour essayer de trouver une place pour un patient séropositif, on lui répondait automatiquement qu'il n'y avait plus aucun lit de libre. « C'était un immense gâchis parce que Freddie avait du talent. Mais aussi pour tous les gens morts à la même époque que lui parce qu'il y avait tellement d'opprobre et de honte derrière tout ça, que beaucoup de familles ne comprenaient pas. Les gens mouraient seuls. C'était terrible » analyse aujourd'hui Kashmira Bulsara.

"Il ressemblait à un squelette à la fin"

Les derniers moments de la vie de Freddie Mercury ont été aussi très douloureux pour ses parents, comme Kashmira le raconte aujourd'hui : « Ma mère est allée le voir plus souvent que mon père. Je crois que c'était trop dur pour mon père car il ressemblait à un squelette à la fin. Je me souviens qu'un jour, alors qu'il lisait l'un des nombreux articles sur lui, tout en inondant le journal de ses larmes, mon père a dit : "Ça aurait dû être moi à la place de Freddie". Je m'en souviens très bien, c'était si triste ». Freddie Mercury disparaît finalement le 24 novembre 1991 à 45 ans, 24 heures seulement après avoir publiquement confirmé qu'il était atteint du Sida.

Si la deuxième partie du documentaire se concentre sur le célèbre concert hommage donné en avril 1992 au Wembley Stadium de Londres avec David Bowie, Guns N' Roses ou George Michael, "L'adieu à Freddie Mercury" se finit sur "A Winter's Tale", dernière chanson enregistrée par Freddie Mercury. « Ça doit être tellement dur de savoir qu'on va mourir. Comment fait-on pour le supporter ? Peut-être en écrivant une belle chanson ? Et c'est un héritage merveilleux qu'il nous a laissés à tous » conclut alors sa soeur Kashmira, toutefois heureuse que sa musique ait traversé les générations.