Bestimage
Un voyage à 100 kilomètres de la Terre, oui, mais à quel prix ? Après une annonce en grande pompe et des semaines de battage médiatique, Katy Perry a effectué lundi 14 avril un vol touristique dans l'espace à bord de la fusée Blue Origin du milliardaire Jeff Bezos, propriétaire d'Amazon. C'est à 8h30 heure locale de Corn Ranch, une ville de l'ouest du Texas, que la capsule "Tortoise" a décollé vers le ciel avec, à son bord, la popstar américaine et cinq autres passagères : Lauren Sanchez, la fiancée de Jeff Bezos, la productrice Kerianne Flynn, l'activiste Amanda Nguyen, l'ancienne scientifique de la Nasa Aisha Bowe et l'animatrice Gayle King. Il s'agit du tout premier vol spatial 100% féminin depuis celui de la cosmonaute soviétique Valentina Terechkova en 1963. « Je suis tellement impatiente de voir l'inspiration et la lumière dans les yeux de ma fille Daisy lorsqu'elle verra la fusée partir et qu'elle retournera à l'école le lendemain en disant : "Maman est allée dans l'espace". Je l'ai fait pour elle, pour l'inciter à ne jamais fixer de limites à ses rêves » a déclaré la chanteuse avant le début de cette mission historique certes, mais surtout polémique.
"C'est au-delà de la parodie"
La fusée Blue Origin n'a voyagé que durant 11 minutes en orbite avant son atterrissage, les images de Katy Perry embrassant la terre en sortant de l'engin ayant fait le tour du monde. Seulement, ces 11 minutes dans l'espace auraient consommé 27,2 tonnes de CO2. « C'est-à-dire plus de 10 ans de repas avec du boeuf tous les jours, 11,5 millions de kilomètres en TGV, 54 années de consommation électrique pour un foyer, 10 ans de chauffage, 14 ans de conduite en voiture thermique, 111 ordinateurs portables, 500.000 heures de streaming vidéo » s'insurge Isabelle Saporta sur RTL, qui qualifie l'opération de « quintessence de l'égoïsme rapace d'une élite d'ultra-riches ».
A LIRE - Katy Perry : son nouvel album "143" est-il vraiment une catastrophe ? Notre avis !
Si Jeff Bezos jure oeuvrer « pour le bien de la Terre » et a vanté les prouesses écologiques de sa fusée, qui n'émet pas directement de gaz à effet de serre, le coût environnemental de l'opération reste colossal, et le chiffre avancé serait d'ailleurs incomplet car il ne prend pas en compte les émissions indirectes comme la construction du pas de tir ou l'extraction des matériaux nécessaires pour construire la fusée. D'après l'économiste Lucas Chancel, cité par le vidéaste Hugo Décrypte, chaque passager du vol Blue Origin aurait en réalité généré l'équivalent de 429 tonnes de CO2, soit « plus de 200 fois ce qu'une personne devrait émettre en 1 an pour respecter les objectifs de l'Accord de Paris sur le climat ». La facture est salée.
Si Katy Perry veut vraiment "protéger cette magnifique Terre", elle peut commencer par arrêter de faire la promo de la boîte de tourisme spatial (je passe sur les émissions astronomiques de CO2) d'un milliardaire qui détruit la planète en question.
C'est juste une idée comme ça.
— Marine Tondelier (@marinetondelier.bsky.social) Apr 15, 2025 at 10:33
Alors que la journaliste Gayle King a rapporté que Katy Perry a fredonné "What a Wonderful World" de Louis Armstrong au cours du vol, les retombées médiatiques de l'affaire ne sont pas si wonderful. « Cette mission spatiale ? C'est au-delà de la parodie. Vous vous souciez de la planète et vous montez dans un vaisseau spatial construit et payé par une entreprise qui la détruit à elle seule ? Regardez l'état du monde et pensez à combien de ressources déployées pour envoyer ces femmes dans l'espace... Et dans quel but ? Je suis écoeurée » dénonce le top model Emily Ratajkowski dans une vidéo visionnée 2 millions de fois sur TikTok, alors que de nombreuses voix s'élèvent. Katy Perry doit désormais faire face à des appels au boycott de ses chansons et de sa nouvelle tournée "The Lifetimes Tour" sur les réseaux sociaux. Aïe !