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Le monde du zouk est inconsolable depuis la mort de l'un de ses plus fidèles représentants : Jacob Desvarieux. Le chanteur du groupe Kassav', à qui l'on doit les tubes "Syé Bwa" ou "Zouk la sé sèl médikaman nou ni", est décédé le 30 juillet dernier à l'hôpital de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe des suites du Covid-19. Une épreuve difficile à traverser pour Jocelyne Béroard, l'autre membre emblématique de Kassav', qui vient de publier son livre "Loin de l'amer" dans lequel elle revient sur sa carrière, aussi bien au sein de la formation zouk qu'en solo. Et celle qui a débuté comme choriste de Bernard Lavilliers se dit déçue que Kassav' ait été souvent réduit à une musique dansante malgré des textes parfois sombres : « La musique est gaie, énergisante, vous éloigne de la déprime. Mais beaucoup de textes sont assez profonds. Un titre de Jean-Philippe Marthely, "Zou", parle de la mort. Il l'a écrit en hommage à son petit frère décédé et le public danse sur cette chanson ».

"Je me sentais impuissante"

Mais surtout, celle qui chantait "Kolé Séré" avoue avoir été « extrêmement en colère » après la mort de Jacob Desvarieux. « Je me sentais impuissante » confesse Jocelyne Béroard à Télé Loisirs, elle qui dédie la dernière page de son livre à l'artiste disparu l'été dernier : « Je n'ai donc pas voulu parler de sa mort et de ce qu'elle peut représenter mais plutôt, dans cette dernière page, avoir une conversation avec lui. Il n'est pas là mais il est quelque part ». Au fil des pages de son livre, l'artiste martiniquaise évoque son comparse musical comme quelqu'un de très « fort » et de très travailleur. Et ce même dans les moments les plus durs : « On ne peut donc pas se permettre d'être faible, on doit au contraire puiser dans cette énergie qu'il avait en lui. On peut avoir des moments de déprime mais on doit tout faire pour se relever. Il avait subi une greffe en 2008 ». Elle précise d'ailleurs qu'au moment de son décès, Jacob Desvarieux était en attente d'une « nouvelle greffe », a fait deux dialyses et que « tout cela lui a fatigué le coeur »

Sans son leader emblématique, dont la voix a rythmé le groupe pendant 42 ans, Kassav' pourra-t-il continuer sa carrière ? « On peut toujours tout faire, car l'âme de Kassav' sera toujours là avec toutes les chansons. On peut en créer de nouvelles. Mais pour beaucoup, Kassav' sans Jacob, ce n'est plus Kassav' » avoue Jocelyne Béroard. La chanteuse confirme d'ailleurs qu'une tournée hommage sera organisé en 2023. L'été dernier, elle confiait au Parisien son indécision quant à l'avenir de la formation zouk : « Continuer sans Jacob, cela ne va pas être possible. On a déjà perdu un chanteur, Patrick Saint-Éloi, en 2010. Sans Jacob, est-ce qu'on a le droit d’appeler encore le groupe Kassav’ ? Je ne sais pas, on va y réfléchir. Je crois qu'il est peut-être bon de penser autrement aujourd'hui ».