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L'émergence des réseaux sociaux et la place qu'ils ont prise dans l'espace médiatique est à double tranchant pour les célébrités. Alors que les nouvelles mesures de restriction concernant les spectacles, instaurées pour contrer l'épidémie de Covid-19 qui repart à la hausse, font sortir de leurs gonds les stars de la musique, Benjamin Biolay, d'ordinaire très cash, a pris le parti de rester sobre pour annoncer au public l'annulation de ses prochains concerts. « Une fois encore, personne n'a été concerté. Si je disais ce que je pense des dernières trouvailles du gouvernement, les sites relous feraient du buzz alors je me contente de ce petit message » a-t-il indiqué à ses fans sur Instagram, ne souhaitant pas ajouter de l'huile sur le feu avec des déclarations à chaud.

"Ces outils-là sont malsains"

Frileux, Benjamin Biolay ? Le musicien n'est pas vraiment le seul à penser que l'époque actuelle met à mal la liberté d'expression. Dans une interview accordée au magazine Notre Temps, Florent Pagny, qui vient de fêter ses 60 ans, admet ne pas être féru des nouvelles technologies. « J'ai commencé à m'intéresser à Instagram, mais j'ai très vite mesuré l'intrusion, l'addiction aussi, tout ce que je n'aime pas. Je pense que ces outils-là sont malsains et d'autant plus pour les artistes » estime le coach de "The Voice All Stars", qui considère que les chanteurs, pour durer, doivent « rester un peu inaccessibles ». « Le voyeurisme, l'obsession du nombre de followers, c'est assez pathétique. Et puis cela ne fait pas vendre de disques ni des places de concert » lâche-t-il avec assurance, lui qui a délégué l'usage de ses pages et comptes officiels à son entourage professionnel. « J'ai la chance de ne pas appartenir à cette époque. Mon public et moi, on s'est connu avant tout ce cirque » se félicite l'interprète de "L'instinct".

"Vu l'époque, heureusement que je me suis calmé"

Il n'y a qu'à regarder les chiffres de ventes de son dernier album pour prendre la mesure du lien privilégié qui unit Florent Pagny et les Français. Entré numéro un des ventes en septembre dernier, "L'avenir" affiche aujourd'hui 78.000 ventes au compteur, un score qui devrait s'accroître avec sa tournée anniversaire des Zénith prévue jusqu'à l'été prochain. Si l'artiste a toujours été connu pour son franc parler, il a appris, au fil des années, à adoucir ses prises de position. « Avec le temps, je suis un poil moins rebelle, mais j'ai de beaux restes ! À mon âge, tu te dis qu'une petite phrase bien placée percute mieux qu'une grande envolée pétaradante. Vu l'époque, heureusement que je me suis calmé » souligne le ténor, atterré de la "cancel culture" qui sévit en permanence au tribunal populaire : « Avec les réseaux sociaux et les chaînes d'info, un mot de travers et tu es mort ». Et d'ajouter, en clin d'oeil à son ancien tube : « Aujourd'hui, la liberté de penser, tu la gardes pour toi. Il n'est vraiment pas bon de l'exprimer ». Le message est passé !