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Entre Etienne Daho et Jane Birkin, c'est une amitié qui a duré pendant des décennies. Et qui s'est concrétisée sur "Oh ! Pardon tu dormais...", ultime album de Jane Birkin sorti en 2020. Forcément, le décès de l'icône des sixties mi-juillet a bouleversé le chanteur français. « Jane. Inimaginable de vivre dans un monde sans ta lumière » écrivait-il rapidement après sa disparition, avant d'en dire plus avec émotion : « Grâce à ton talent, ton élégante beauté libre, ton humour piquant, macabre et britannique, tu as accompagné nos adolescences moroses. Nous voulions être toi, ou Serge, ou Françoise, ou Jacques ». L'interprète de "Week-end à Rome" s'était également confié sur l'enregistrement de ce disque avec Jane Birkin : « Défiant toutes les lois de la médecine, guerrière devant l'éternel, tu as surmonté tes souffrances, sans une plainte et avec le sourire, pour remporter chaque soir de triomphales victoires, devant un public ému aux larmes. Une leçon (...). Tu vas retrouver tes parents, Kate, Serge, tes amis et tes chiens. Et tu vas terriblement nous manquer ».

"Elle a tellement défié les lois de la médecine"

Une émotion toujours aussi vive, deux mois après la disparition de Jane Birkin. Invité de l'émission "La Ballade" sur France Inter, Etienne Daho a tenu à rendre un nouvel hommage à celle qui chantait "Je t'aime... moi non plus". Il est revenu sur la conception de l'album "Oh ! Pardon tu dormais..." durant laquelle il était « très inquiet » : « Je ne savais pas du tout comment ça allait se passer. Je lui ai proposé de mettre en musique sa pièce "Oh ! Pardon tu dormais...". Déjà de mettre en musique une pièce de théâtre qui est un dialogue et d'en faire des chansons, c'était un peu complexe. J'avais envie d'avoir ce challenge ». Décrivant Jane Birkin comme « une artiste à part entière », il avait envie « qu'elle sorte de son rôle de Muse » à travers ce projet. « J'en avais marre de son rôle de Muse » poursuit-il, parlant de ses textes « très culottés, très libres » : « Le fait que ce ne soit pas sa langue l'autorise des saillies poétiques pas du tout dans les clous de la grammaire française ».

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Pourrait-il écrire bientôt une chanson sur Jane Birkin, à l'instar de MIKA ? « C'est trop frais » répond-t-il du tac au tac : « Pour moi, elle est toujours là. Je ne me résous pas à l'idée qu'elle soit partie. Elle a tellement défié les lois de la médecine. On est partis en tournée ensemble après cet album, souvent elle était très fatiguée. C'était une leçon, elle ne s'est jamais plainte. Parfois, on se demandait si elle allait pouvoir faire le concert et elle a toujours remporté des victoires ». Sa mort, survenue le 16 juillet dernier, « ne pouvait pas arriver » selon Etienne Daho, qui a été en contact avec elle 15 jours avant son décès : « Ça a été un choc, je ne m'y attendais pas du tout. (...) Lorsqu'elle s'est éteinte, il y a eu cette déflagration de tristesse générale. C'est comme si elle avait toujours été là pour tout le monde. Vraiment, je ne réalise pas encore, ça ne passe pas ». Un hommage touchant.