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"Ça fait mal" : Dorothée revient sur l'arrêt brutal du "Club Dorothée"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
À l'honneur d'une émission spéciale, ce soir sur TF1, présentée par Nikos Aliagas, Dorothée a marqué toute une génération avec le "Club Dorothée". Un programme jeunesse pourtant décrié à l'époque, et qui a essuyé de virulentes critiques : "Le pire c'est...".
Laurent Vu / TF1
Dorothée est la vedette ce vendredi soir d'un prime spécial animé par Nikos Aliagas en son honneur. « Cette idée de TF1 était si touchante que j'ai craqué. Comme on avait déjà fait deux documentaires, c'était l'occasion de proposer autre chose au public. (...) Lors du tournage, j'étais très émue et mon coeur a failli sortir de ma poitrine plusieurs fois ! » assure la célèbre animatrice de 71 ans, qui s'est entretenue avec les journalistes lors d'une conférence de presse organisée fin décembre. Alors que des invités exceptionnels comme Hélène Rollès ou les Musclés vont la rejoindre en plateau, Dorothée se dit toujours très surprise de voir qu'elle continue d'occuper une place spéciale dans le coeur du public : « Nous avons toujours fait des émissions de façon responsable et sérieuse, tout en s'amusant. Mais à l'époque, nous n'aurions jamais imaginé que nous marquerions autant nos téléspectateurs. C'est incroyable ».

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"Tous ceux qui ont dit que c'était nul se sont trompés"


Ayant débuté sa carrière dans les années 80, Dorothée a rapidement mené une double casquette d'animatrice et de chanteuse, s'imposant comme l'idole de toute une génération avec des chansons cultes comme "Hou ! La menteuse", "Allô allô monsieur l'ordinateur" ou "Tremblement de terre". Elle a rempli 59 fois Bercy (un record !), et marqué l'histoire de la télévision du "Club Dorothée", un programme jeunesse diffusé chaque mercredi puis tous les jours sur TF1 entre 1987 et 1997. « Cette émission représentait une série d'aventures et l'opportunité de faire des émissions à but caritatif afin d'aider les autres, sans pour autant tomber dans le misérabilisme. Le "Club Dorothée" était aussi un moyen d'être là pour les enfants qui ne pouvaient pas partir en vacances. Ça comptait énormément pour moi » confie l'artiste de 71 ans, entourée dans cette épopée par une joyeuse bande composée de Jacky, ou encore les regrettés Ariane et Corbier.

Pour autant, la programmation du "Club Do", qui a amorcé la révolution des mangas en France, a valu à Dorothée de s'attirer les foudres de la frange politique, et notamment d'une certaine Ségolène Royal. Farouchement opposée à l'émission, celle-ci l'avait accusée de véhiculer des valeurs violentes. « C'est l'apologie du meurtre » avait-elle clamé en 1989, remontée comme un coucou. Des accusations que Dorothée a mis du temps à digérer. « Ça fait mal quand on a des mauvaises critiques, mais ça permet peut-être d'aller autrement. Regardez, tous ceux qui ont dit que les mangas c'était nul, ne se sont-ils pas un peu trompés ? » a-t-elle clamé hier soir sur le plateau de "Quotidien", ajoutant avec ironie : « Le pire, c'est que ses enfants regardaient ».

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Sans cesse pointé du doigt, le "Club Dorothée" a finalement mis la clé sous la porte en 1997 après dix années de bons et loyaux services. Une période teintée de contrastes pour Dorothée. « Je m'y préparais un peu donc je l'ai bien pris. En débutant ce métier, je me suis toujours dit que ça s'arrêterait un jour » analyse-t-elle avec le recul. L'animatrice dit avoir reçu à l'époque « beaucoup de messages de soutien du public » qui l'ont aidée à accepter cette décision : « Le lien ne s'est jamais brisé. Une fois le choc passé, je me suis dit qu'il fallait en profiter pour faire autre chose car la vie continue ». Aujourd'hui justement, Dorothée mène une existence « plus calme ». « J'ai le temps de voir mes proches. Avant, tout le monde savait que je ne viendrais pas si on m'invitait » sourit-elle.

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