Bestimage
Elle était une figure importante de l'histoire de Charles Aznavour. Sa soeur Aïda, de 17 mois son aînée, a rendu son dernier souffle à l'âge de 102 ans, comme l'annonce la fondation Aznavour. « C'est avec une profonde tristesse que la famille Aznavour et la Fondation Aznavour annoncent le décès d'Aïda Aznavour-Garvarentz, la soeur bien-aimée de Charles Aznavour. Aïda s'est éteinte paisiblement à l'âge de 102 ans, laissant derrière elle une vie empreinte d'amour, de force, de grâce et de dévouement envers sa famille et son héritage » indique un communiqué publié ce mercredi 22 octobre. « Nos coeurs sont lourds de chagrin, mais emplis de gratitude pour les années passées aux côtés d'Aïda. Son amour et sa chaleur resteront à jamais avec nous » réagit sa famille, qui rend hommage à « une soeur et une tante bien-aimée » mais aussi « à une vie vécue dans la dignité et le dévouement ».
"La mémoire vivante de la famille"
La relation entre Aïda et Charles Aznavour, mise en lumière dans le biopic "Monsieur Aznavour" avec Tahir Rahim sorti en 2024, était véritablement fusionnelle. « Le lien entre Aïda et Charles Aznavour reposait sur un respect mutuel et une parenté artistique exceptionnels. Ils restèrent proches tout au long de leur vie, Charles évoquant souvent Aïda comme l'un des repères constants de son existence et la mémoire vivante de leur famille » rappelle la Fondation Aznavour. Dans le restaurant familial Le Caucase, ouvert rue de la Huchette par leur père Micha, Aïda jouait du piano et comme son frère, elle se lança elle aussi dans une carrière musicale à la fin des années 50, avec des chansons comme "Sarah" (1957), "Le jour où la pluie viendra" (1958), "Dansons, mon amour" (1959) ou "Frappe dans tes mains" (1960).
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Elle était aussi l'épouse de Georges Garvarentz, qui deviendra un compositeur de renom. Avec lui, Charles Aznavour forma un binôme prolifique : c'est à lui que l'on doit les mélodies de "Prends garde à toi" (1956), "Et pourtant" (1962), "Paris au mois d'août" (1966) mais aussi "Il faut saisir sa chance" (1961) et "Retiens la nuit" pour Johnny Hallyday, avec des paroles signées Charles Aznavour. On doit aussi à Georges Garvarentz les tubes "Daniela" des Chaussettes noires, "Cinq ans passés" de Michel Sardou et "La plus belle pour aller danser" de Sylvie Vartan, et des compositions pour de nombreux films comme "Un taxi pour Tobrouk" de Denys de La Patellière et "Pétain" de Jean Marboeuf.
Peu de temps avant sa disparition le 1er octobre 2018, Charles Aznavour se livrait avec légèreté sur l'affection qu'il portait à Aïda. « On a décidé avec ma soeur, qu'on allait passer les 100 ans. C'est acté, elle n'a pas le droit de lâcher et je n'ai pas le droit non plus » avait-il assuré dans l'émission "C à vous" sur France 5. Malgré la douleur de perdre son illustre frère à 94 ans, Aïda aura réussi à tenir sa promesse.