Crédits photo : France 2
Les professionnels et acteurs du secteur culturel sont dans une « incertitude insupportable ». Samedi soir sur France 2, le chanteur Soan a résumé le fond de la pensée des artistes face à la situation économique catastrophique dans laquelle la crise sanitaire a plongé le monde du spectacle. Malgré des concertations avancées et des expérimentations bientôt menées à Paris et Marseille pour analyser le flux de transmission du Covid-19, les musées, théâtres, cinémas et salles de concerts sont toujours fermées en France. Face à Laurent Ruquier dans l'émission "On est en direct", l'ancien finaliste de "Nouvelle Star" a pris la parole, après une reprise au piano du titre "Lily" de Pierre Perret, pour dénoncer la condition des intermittents du spectacle, qui souffrent d'un manque de visibilité. L'interprète de "Colocation", venu avec sa compagne enceinte, a d'abord fait de la pédagogie en rappelant comment fonctionne le statut des intermittents, qui nécessite de percevoir 43 cachets ou de cumuler 507 heures de travail en 12 mois pour en bénéficier. « Nous faisons partie de ceux qui payent le plus de charges sociales » a expliqué Soan, soucieux de tordre le cou à des préjugés tenaces : « On fait partie des gens qui cotisons le plus et on est en train de nous faire passer pour des parasites ».

"On ne peut pas vivre comme ça"

Depuis près d'un an, les opportunités de travailler se sont considérablement réduites pour les intermittents. Pour les soutenir financièrement, le gouvernement a repoussé d'un an, au 31 août 2021, la validité des droits. Mais beaucoup s'inquiètent de ne pas réussir à atteindre les seuils requis à cette date butoir, compte tenu du contexte incertain : « Quand on a plus de bars et quand on a plus de concerts, c'est archi compliqué de rencontrer des gens. Je me sens très esseulé. J'imagine qu'ils ont un plan A, un plan B et un plan C... On a eu une année blanche, c'était très bien, mais là on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé ». « Je vais être papa, j'ai très très peur pour l'avenir. On se demande ce qu'on va faire » a poursuivi Soan, anxieux, évoquant une « injustice », avant d'interpeller Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture : « Roselyne si tu nous écoutes. J'aimerais bien discuter. Je pense que tout le monde devrait être un peu plus solidaire (...) On ne sait pas où on va, personne nous rassure. On ne peut pas vivre comme ça ».

Regardez l'intervention de Soan dans "On est en direct" :


Un peu plus tard dans l'émission, une autre séquence impliquant Soan a fait parler d'elle. Alors que l'humoriste Constance apparaissait sur le plateau pour débuter un sketch, le chanteur, dans un état visiblement second, a créé le malaise en ne cessant de l'interrompre, l'empêchant d'entamer sa chronique face à un Laurent Ruquier qui tentait tant bien que mal de recadrer son invité. « Ca va être très long... » a fini par lâcher la comédienne, à deux doigts de jeter l'éponge.