Aller au contenu

Madame X • Madonna


Marceau

Madame X te plaît ?  

126 membres ont voté

  1. 1. Vos titres favoris ?

    • Medellin (feat. Maluma)
    • Dark Ballet
    • God Control
    • Future (feat. Quavo)
    • Batuka
    • Killers Who Are Partying
    • Crave (feat. Swae Lee)
    • Crazy
    • Come Alive
    • Extreme Occident
    • Faz Gostoso (feat. Anitta)
    • Bitch I'm Loca (feat. Maluma)
    • I Don't Search I Find
    • Looking For Mercy
    • I Rise
    • Funana
    • Back That Up To The Beat
    • Ciao Bella
  2. 2. L'album dans son ensemble :

    • Un bon album, bourré d'influences et de titres intéressants ! Un retour surprenant après l'album précédent...
    • Un album fun, varié et qui apporte de la nouveauté et un peu de fraîcheur dans sa disco, avec cependant pas mal de points noirs.
    • Mi-figue, mi-raisin, faut faire du tri et puis il y a énormément de défauts.
    • Quelques titres valent le coup, mais la direction et la réalisation ne sont pas terribles.
    • Mauvais de A à Z, tout est à jeter.


Messages recommandés

Je me suis remis sur l'album cette après-midi après avoir visionné une vidéo qui incluait un remix d'I Rise. Et bien je reste sur mes positions. J'ai beau m'être habitué à l'album, je le trouve grossièrement produit, plat et chiant, et même si c'est + recherché/inspiré que tout ce qu'elle a sorti depuis COADF, ben je trouve le tout très largement mal exploité, exécuté, et donc sans réel intérêt. C'est pas agréable à l'oreille quoi.

 

I Rise et Crave sont 2 titres qui ne me dérangent pas, mais que je préfère dans un de leurs remixes tant ils sont insignifiants. Le Thomas Gold Remix pour I Rise et le Trace Young Dangerous pour Crave. Ça dénature leur "ambiance" de base (ce ne sont pas les titres avec les ambiances les plus intéressantes), mais au moins ça bouge, et donc ça a un intérêt.

Come Alive est la plus réussie du disque (God Control et I Don't Search I Find sont un chouïa trop longue), et Dark Ballet et Batuka sont encore plus infectes que durant mes premières écoutes...en juin dernier.

 

Rebel Heart, trié, restera mon préféré de cette décennie. MDNA restera l'album de Madonna que j'aime le moins. Madame X n'est pas encore l'album du niveau de ses pré-Hard Candy que j'attendais, mais cela augure du bon. Elle se remet en tête l'idée que peu de producteurs pour un album c'est bien, qu'après un certains temps de nouvelles influences c'est cool aussi et qu'avec un concept c'est encore mieux. Maintenant, faut qu'elle marie tout ça comme il faut et qu'elle arrive à en faire un album sans défauts aussi gros qu'ici.

  • Like 2
  • Thanks 1
Lien vers le commentaire

Je complète mon post précédent au sujet des influences musicales de l'album grâce à la vidéo sur le livre VIP que j'ai postée sur le topic de la tournée. On y apprend davantage d'informations.

 

Ainsi, on trouve des influences disco (God Control), fado (Killers, Extreme Occident)gnawa (Come Alive), morna (je dirais Funana et Ciao Bella mais pas sûr), batuque (Batuka) et le plus surprenant des influences de musique rajhastanie. Juste pour en parler un peu, cette musique vient de l'état de Rajhastan qui fait partie de l'Inde. Autre info du livre VIP, un instrument de musique à percussion appelé tabla jouée dans la musique rajhastanie aurait été utilisé durant l'album. Je n'ai aucune idée de la chanson en question mais je pense que c'est Extreme Occident. Précisément au moment où Madonna chante ("No, I wasn't lost. It was a different feeling..."). Encore une fois, je n'en suis pas sûr.

 

Bref, c'est toujours sympathique de constater qu'elle s'est inspirée de musiques d'autres pays pour cet album !

  • Like 5
Lien vers le commentaire

"Madame X" est classé 45ème meilleur album de l'année par NME.

 

 

In a nutshell: The ultimate pop icon taps into the Latin pop zeitgeist

 

On her best album in years, Madonna returned under the guise of ‘Madame X’, an alter-ego that encompassed roles of a mother, child, teacher, spy, nun, saint, and more. The album that shared her new pseudonym was similarly imaginative, pulling together inspiration from the Latin-pop and Batuque music she’d been exposed to since moving to Lisbon, Portugal. Ultimately, ’Madame X’ represented an eclectic, masterful new phase that stood tall amid her inimitable back catalogue.

 

Key track: ‘Medellín’.

Best moment: The glittery pop waltz of ‘Crazy’’s chorus. RD

  • Like 3
  • Thanks 1
Lien vers le commentaire
  • 1 mois après...
  • 3 semaines après...

Up ! A tous ceux qui liront jusqu'au bout : merci ! ?

 

image.png.cf821f4ee7bb91f4dd1e280d9ae01263.png

"I DECIDED TO CALL

MY RECORD MADAME X."

 

MEDELLÍN

Coup de cœur à la première écoute pour cette espagnolade passée à la moulinette de Mirwais.

Alors, pour un premier single, ça manque peut-être un peu de punch et il faut attendre le second refrain chanté par les deux M pour que la machine s’emballe vraiment. Mais pour moi, la chanson vaut surtout pour les petits détails dont elle fourmille : les "One, two, cha-cha-cha" chuchotés obsédants, les effets/bidouillages dont Mirwais a le secret (le "Ven conmigo" trafiqué du refrain❤️) ou bien encore l’atmosphère des couplets dans lesquels on découvre une M en mode lâcher prise.

Le côté latino n’est pas si évident que ça, je trouve, et est surtout assuré par les passages en espagnol et la présence de Maluma, qui ne me dérange pas tant que ça au final. Sans doute car son rôle du bel hidalgo de service a une fonction essentiellement décorative et ne détourne pas l’attention de la vraie star du morceau, à savoir la production de Mirwais, qui s’est bien amusé à détourner le morceau estival d’inspiration latino à l’aide de ses gimmicks habituels (le vocoder est de sortie et ça ne fait que commencer !).

Dans le cadre de l’album, je trouve toujours que le morceau arrive trop tôt. Alors, j’ai bien compris les raisons stratégiques pour lesquelles il est placée en première piste (premier single, présence de Maluma), mais du point de vue de la cohérence de l’album et de l’enchaînement des chansons, il se serait beaucoup mieux inséré dans la partie pop, à la suite de Crazy par exemple.

 

DARK BALLET

J’aime bien l’idée de mettre en scène trois "voix" distinctes, comme autant de protagonistes qui se succéderaient et se répondraient. Alors, la première voix n’est pas belle à proprement parler et plutôt irritante, mais le parti-pris semble être ici d’utiliser le vocoder pour accentuer la dureté et l’amertume des paroles. Pour le coup, je trouve ça bien vu et intéressant.

J’adore l’irruption de Jeanne revenue d’entre les morts, qui vient en renfort de cette Madonna qui refuse de s’assagir et de se taire : c’est totalement WTF, mais l’utilisation à outrance du vocoder, tout comme le passage piano + Casse-Noisette qui lui sert d’intro, apporte à ce message d’outre-tombe un décalage et une sorte de second degré bienvenus qui évitent à Madonna de tomber dans le ridicule et le pathos. Un morceau déroutant et surprenant, pour sûr.

 

GOD CONTROL

Là encore, je trouve les choix vocaux intéressants. D’abord, la voix "bâillonnée" qui balance sur l’incapacité de la société américaine à aider et protéger ses citoyens ("Our nation lied , we lost respect", "When they talk reforms/It makes me laugh/They pretend to help/It makes me laugh" : il fallait quand même oser !). Puis, la voix "disco" pour le climax du morceau ("It’s a weird kind of energy"), avant la voix chuchotante (qui semble directement empruntée à Impressive Instant) pour le retour du pamphlet du début.

Entre les paroles tantôt graves, tantôt perchées (le passage "People think that I'm insane" : si quelqu’un a une traduction-interprétation, je suis preneur !), les différentes voix, l’enchaînement des chœurs, des violons, du passage disco, ce morceau est un joyeux bordel. Un morceau casse-gueule, un peu maladroit et foutraque, sur le fond comme sur la forme, mais tellement réjouissant.

 

FUTURE

Bon, là, rien à faire, je n’aime pas le traitement de la voix de M. Ça passe sur le refrain, mais alors le couplet et le bridge, j’ai toujours autant de mal. Et j’ai l’impression que le texte dit un peu tout et rien à la fois, ça manque de force après l’enchaînement Dark Ballet/God Control. Sans compter l’intervention pas vraiment nécessaire de Quavo...

Dommage car le passage à la trompette au parfum de reggae est très réussi et confère à l’ensemble une ambiance dépaysante et mélancolique qui offre une transition parfaite avec les morceaux suivants.

 

 

BATUKA

Du point de vue des paroles, j’ai l’impression que Batuka débute là où Dark Ballet s’achève : l’orage annoncé se rapproche et avec lui le vent de la révolte semble prêt à s’abattre ("There's a storm ahead/I hear the wind blowing").

Madonna s’associe aux Batukadeiras pour nous faire revivre une période lointaine à laquelle le commerce des esclaves sévissait au Cap-Vert, le pays d’où sont originaires ces chanteuses et le batuque, qui désigne les danses et chants par lesquels les esclaves résistaient à la condition qui leur était imposée.

S’élever contre ses oppresseurs, avoir un idéal, conquérir sa liberté, autant de questions ici soulevées qui rejoignent les combats de toujours de la chanteuse.

Pour ce qui est de la voix métallique, froide et déshumanisée que la chanteuse adopte ici, je la trouve toujours aussi déstabilisante, mais ne traduirait-elle pas l’intransigeance et la volonté de fer que réclame la lutte pour la liberté ?

Une nouvelle fois, je trouve que Mirwais fait des étincelles : il parvient notamment à donner un souffle épique et puissant au morceau en entremêlant autant qu’opposant des éléments qui imposent tantôt une certaine dureté (la voix de M, les percussions), tantôt une humanité poignante (le chant des Batukadeiras qui sonne brut et live, le final instrumental lourd et mélancolique).

 

KILLERS WHO ARE PARTYING

Un texte qui divise beaucoup, dans lequel Madonna s’émeut de tout ce que la planète compte de minorités et d’opprimés. Jusqu’à quel point est-elle sincère et dans quelle mesure se préoccupe-t-elle concrètement de son prochain, on ne le saura jamais vraiment.

Reste que la chanson est très jolie, à la fois dépouillée (c'est un des morceaux où sa voix sonne le plus naturelle, si l’on omet la brève irruption du vocoder à la toute fin) et sophistiquée (la production au départ très simple qui devient de plus en plus chargée à mesure qu'elle progresse, des beats électro mirwaisiens se frayant peu à peu un chemin entre la guitare et l’accordéon), qui possède une belle atmosphère mélancolique et se termine par ces paroles sombres et mystérieuses : "Wild is the world/And lonely is the path/To come to you".

 

CRAVE

Une love song très mignonne, un peu anecdotique (la sortir en "single" n’était peut-être pas indispensable), mais mignonne.

Dommage de ne pas être allé jusqu’au bout de ce qui semblait être l’idée de départ, une chanson toute simple à la guitare, et d’avoir rajouté ce coté urbain un peu cheap avec rappeur à la mode à l’appui. Cela étant dit, j’aime beaucoup la touche planante qu’apporte la voix de Swae Lee au morceau.

 

CRAZY

Un morceau qui rattrape un peu Crave dans sa volonté de proposer une chanson à la production minimaliste qui repose beaucoup sur la voix de M et l’accordéon. Texte on ne peut plus "madonnien", arrangement simple et efficace, en accord avec la voix plutôt brute, qui plante parfaitement le décor d’un petit club portugais dans lequel Madonna se produirait en toute simplicité : cette chanson sonne juste et authentique.

Ça n’est pas forcément mon titre préféré de Madame X, ni même celui que j’écoute le plus, mais j’aime beaucoup l’ambiance qui s’en dégage, ce côté très pop et Portugal de carte postale, un peu comme les photos prises devant la faïence bleue pour les besoins de l’album. Je pense qu’il y avait une carte intéressante à jouer en single avec ce titre : ça aurait pu faire un bon single estival, voire pour le début de l'automne en soutien de la tournée (quand je vois l’affiche, c’est cette chanson que j'ai spontanément envie de fredonner !).

 

COME ALIVE

J’aime beaucoup l’ambiance qui se dégage du titre, à la fois dépaysante (l’intro qui utilise les krakebs) et planante (les chœurs, le final avec ce côté atmosphérique).

Vocalement, les couplets sont sassez moches : le traitement de la voix de M donne l’impression qu’elle chante avec une épingle à linge sur le nez. C’est d’autant plus regrettable que sur le pré-refrain et le refrain, sa voix est au contraire très chouette et sonne plutôt naturelle.

Niveau paroles, je ne suis pas sûr d’avoir bien tout saisi, mais grosso modo elle invite une nouvelle fois son auditoire à s’exprimer et à agir sans craindre le jugement des autres, à ne pas rester en retrait (avec ces paroles qui reviennent comme un leitmotiv : "Front line, I won’t stand in the back"), bref à vivre pleinement sa vie, un peu comme elle s’emploie à le faire depuis le début de sa carrière. Rien de bien nouveau, me direz-vous, mais au moins est-elle toujours convaincante et légitime dans ce registre.

Un bon morceau qui offre une transition parfaite avec le suivant, aussi bien du point de vue musical que du point de vue thématique.

 

EXTREME OCCIDENT

Bon, on ne va pas tourner autour du pot : ce titre, c’est LE joyau de l’album, son point d’orgue, son point culminant, son centre de gravité !

J’adore le texte, qui paraît tourner en rond et ne pas dire grand-chose au premier abord, mais qui prend tout son sens avec l’éclairage apporté par la principale intéressée dans différentes interviews (notamment celle parue dans le magazine Mojo). Ce que je trouve intéressant, c’est la façon dont elle chemine vers ce "I wasn’t lost" à la fin du deuxième refrain, tel un cri du cœur catégorique et sans appel. En fait, on a un peu l’impression d’être dans sa tête quand elle a écrit la chanson : d’abord, elle tâtonne, elle tourne autour de cette idée d’errances au cours de sa vie qu’elle tente de justifier dans un premier temps ("I tried to recover/My center of gravity", "I tried to discover my identity"), puis vient le déclic, elle parvient à mettre le doigt sur ce qui l’a atteinte et blessée. Non, elle ne s’est pas perdue, contrairement à ce qu’on lui a assuré, elle s’est juste arrogé le droit d’aller où son instinct la guidait et de choisir la façon dont elle souhaitait vivre sa vie ("I’ve got the right/To choose my own life"). A-t-elle vraiment été incomprise dans certains de ses choix ou actes, ou bien est-ce surtout son ego qui en a pris un coup lorsqu’on l’a confrontée à ces mêmes choix ou actes, on ne le saura jamais et quelque part, cela ajoute au charme du titre de pouvoir l’interpréter dans un sens ou dans l’autre.

Un peu comme Killers, j’aime la façon dont progresse le titre : il démarre de façon très dépouillée avec le piano (et un autre instrument, sans doute oriental, dont j’ignore le nom) pour progressivement se complexifier et accueillir d’autres instruments et influences musicales.

Et une nouvelle fois, je soutiens les choix vocaux opérés ici et les différents stades par lesquels passe sa voix : de la voix enfantine et vulnérable sans artifices à celle qui semble utiliser son grillz, un peu comme une arme, pour affirmer qu’elle ne s’est pas perdue ("No, I wasn’t lost/It was a different feeling").

Dans mes rêves les plus fous, Extreme Occident aurait été le premier morceau de Madame X dévoilé au public (d’une certaine manière, c’est d'ailleurs ce qu’il a été, vu qu’on en entend un court extrait dans le teaser présentant le concept de l’album, diffusé quelque jours avant la sortie de Medellín), comme une mise en bouche représentative du style musical du disque à venir, avant le lancement d’un vrai premier single plus commercial (au hasard, Medellín). Avec idéalement une vidéo sobre et classe. A cet égard, les images en noir et blanc utilisées pour la vidéo audio de I Rise auraient été parfaites, en même temps qu’elles auraient également permis d’annoncer la pochette de la version deluxe de l'album.

 

FAZ GOSTOSO

Première chose qui joue en défaveur de Faz Gostoso et qui fait que je l’ai longtemps boudé : on a là la pire transition de l’album, alors que jusqu’ici tout s’enchaînait parfaitement ou presque. Passer d’un titre sérieux et introspectif comme Extreme Occident à ce morceau, le plus futile et dansant de Madame X, il y a comme un problème de cohérence. Placé à la suite de Crazy ou Medellín avant Come Alive, ça aurait bien mieux fonctionné.

Pour ce qui est de la chanson en elle-même, il faut reconnaître une efficacité et une énergie certaines. A cet égard et sur d’autres points, c’est un peu l’opposé de Medellín : là où la production de Mirwais évitait au morceau de tomber dans les clichés d’un énième tube latino, quitte à ralentir le tempo, Faz Gostoso assume quant à lui totalement son inspiration brésilienne avec ce passage très Carnaval de Rio/plumes dans le c*l vers la fin de la chanson. Mais ça passe ! Et Madonna qui chante avec la voix de J.Lo, pourquoi pas, allons-y, tant que le dépaysement est au rendez-vous et que l’on remue le popotin, pourquoi bouder son plaisir ? Vous cherchiez le guilty pleasure de l’album ? Le voici.

Quant à la présence d’Anitta, je ne peux pas dire que je suis fan, mais disons qu'à l'instar de Maluma, elle donne le cachet couleur locale au morceau et lui apporte une "visibilité" assez impressionnante pour un simple album track sur Spotify.

Ça n'était sans doute pas souhaitable, néanmoins un clip sur ce titre aurait pu donner lieu à quelque chose de fun : je les imagine bien, Anitta et M, la bimbo et la cougar, se disputer le même homme dans une sorte de remake de Femmes au Bord de la Crise de Nerfs façon telenovela brésilienne. A condition bien sûr qu’Anitta porte au minimum une jupe et qu’elle ne twerke pas, mais ça, ça n’était sans doute pas concevable !

 

BITCH I’M LOCA

Sorte de Medellín part II gentiment provoc qui s’écoute d’une oreille distraite et puis… c’est tout. Un duo Madonna/Maluma était suffisant. Et autant Medellín sonne très Madonna/Mirwais, autant ce titre me paraît sonner un peu trop Maluma à mon goût. C’est vraiment le featuring de trop sur l’album.

A la limite, on aurait été au temps des 45 tours, la chanson aurait été très bien en face B de Medellín, c’est dire si sa présence sur Madame X paraît tout à fait anecdotique et dispensable. La placer en bonus track de la version deluxe aurait été laaaaargement suffisant.

 

I DON’T SEARCH I FIND

Un titre un peu à part dans l’album avec son ambiance house/dance des années 90, qui le placerait presque dans la lignée d’un Vogue ou d'un Rescue Me.

Dommage qu’il n’y ait qu’un seul véritable couplet, qui constitue la partie que je préfère (dans laquelle la voix parlée de M, toujours aussi sexy, fait une nouvelle fois merveille), ça aurait un peu plus structuré la chanson qui tourne un peu en rond avec l’enchaînement des  "I don’t search".

Les petits bidouillages sur sa voix (les fameux "I don’t seaaaarch") ne me dérangent pas et je prends même un certain plaisir à tenter de les reproduire quand je fredonne la chanson ! ?

Quant aux paroles, difficile d’entrevoir une signification précise… Semblant d'interprétation hasardeuse : les paroles me font penser à une sorte de Drowned World/Substitute for Love dans lequel ce serait désormais l’amour du public qui lui servirait de substitut...

 

LOOKING FOR MERCY

Madonna qui implore la clémence ? Tout un programme. J’ai une affection particulière pour les textes où elle révèle sa fragilité : je pense à Love Spent ou Joan of Arc, pour ne citer que des titres récents de sa discographie.

Toute Madonna qu’elle est, on imagine qu’elle a, elle aussi, ses moments de doute et de vulnérabilité. J’aime beaucoup le côté humble et pieux, un peu dark aussi, qui se dégage de la chanson, en même temps que la fusée de détresse qu’elle envoie : on la sent quand même bien seule au final pour affronter les challenges de la soixantaine.

Sa voix est très belle sinon. En revanche, je ne suis pas très fan de la première partie du refrain ("Somebody to teach me/To love") qui fait un peu trop démonstration vocale pour mon goût personnel. Mais globalement, jolie chanson, qui représente bien la troisième et dernière partie de l’album, la plus personnelle et introspective.

 

I RISE

Quand le morceau a été dévoilé avant la sortie de l’album, j’étais un peu resté sur ma faim. Après la production foisonnante de Medellín, I Rise me paraissait plus passe-partout et générique. Mais au bout de quelques écoutes, on est vite emportés par le refrain aérien et le texte simple et efficace qui parle de résilience, dans lequel M évoque autant les survivants de fusillades aux Etats-Unis que son parcours ("Died a thousand times/Managed to survive", tiens ça rappelle un peu Nobody Knows Me, ça).

Et j’aime bien les passages vocodés qui contrastent avec la pureté de sa voix sur le refrain et donnent un côté robotique au morceau, renforçant le côté "warrior" des paroles ("Yeah we gonna rise up/Yeah we gonna get up").

 

------------------------

 

FUNANA

Sur le fond, la chanson est bonne : Madonna qui vante les mérites de la musique et de la danse comme des moyens de se rassembler et de communier, rien de neuf sous le soleil, mais ça prend à tous les coups. Et l’idée du petit name-dropping de chanteurs aujourd’hui décédés qui ont compté pour elle (grand absent de ce mini Hall of Fame : MJ...), vraiment sympa.

Sur la forme, en revanche, la chanson souffre de l’omniprésence du vocoder. Et contrairement à beaucoup de titres de l’album, son utilisation paraît ici gratuite, dans la mesure où elle ne vient pas soutenir ou appuyer une idée. Le garder sur le name-dropping, pourquoi pas, mais durant TOUTE la chanson, c’est un peu lourdingue. Dommage, car le titre, léger et entêtant, a beaucoup de charme.

 

BACK THAT UP TO THE BEAT

La démo était loin d’être inoubliable avec la production pas très excitante de Pharrell seul aux manettes. Là, la mouture finale me plaît déjà plus. Mais à l’instar du titre précédent, on se retrouve avec une nouvelle ode au vocoder, dont l’utilisation n’apporte à nouveau pas grand-chose à la chanson et traduit le manque d’inspiration des producteurs qui ont travaillé dessus.

Bizarrement, j’aime bien le couplet qui résume la facette un peu vaine et caricaturale de la Madonna des années 2010 : "I'll be drinking cool rosé and sometimes lemon drops/I'll be wearing diamond grills and chasing thrills a lot". Avec le vocoder, je sais pas, ça passe bien ! Et ça me rappelle un peu l'ambiance du clip Music avec une M bling-bling qui part s'encanailler en boîte...

Et le petit passage à la flûte à la fin est cool, mais bon, tout ça n'occulte pas le fait que ce titre est un filler sans grande envergure qui n'apporte aucune pierre à l'édifice Madame X.

 

CIAO BELLA

Fin de l’odyssée Madame X avec cette petite pépite planquée sur les versions super deluxe et box de l'album, alors qu’elle aurait mérité de figurer sur la version standard à la suite de I Don't Search I Find (titre auquel Ciao Bella apporte un contrepoint plus sombre intéressant).

Avec son mélange de dance/techno et world des 90s, la chanson distille une ambiance qui semble inviter autant à la danse qu’à la méditation. Et contrairement aux deux morceaux précédents, le vocoder est de nouveau utilisé à bon escient et crée même une sorte de distance et de détachement, comme si M n’était plus tout à fait parmi nous (bon, je suis peut-être influencé aussi par ce passage : "Have you ever been to the land/Where you can find yourself ?/Have you ever you been to a place/Where you can rest yourself ?").

Une impression renforcée par le texte laconique, très doux-amer, au travers duquel on sent poindre une M blasée ("Sometimes I despair/Sometimes I have hope", "All our lives we work in vain/For a little touch of grace"), voire peut-être fatiguée par le cirque médiatique qu’elle alimente et subit parfois depuis bientôt 40 ans ?

 

------------------------

 

J’ai beau avoir apprécié (voire avoir été très indulgent avec) les trois précédents albums en leur temps, je suis heureux de pouvoir dire que cet album leur est en tous points supérieur.

Plus abouti, plus cohérent, plus ambitieux, plus inspiré. Alors, on n’échappe pas aux featurings avec de jeunes artistes à la mode (parce que ça lui donne l’impression de rester dans le coup ou parce que ça rassure son manager et son label ? Sans doute un peu des deux), mais sur le reste des titres, on sent qu’elle court beaucoup moins après les tendances et qu’elle ne s’est pas forcée à proposer un son hyper commercial et formaté. C’est flagrant sur les productions signées Mirwais (qui représentent la moitié de Madame X), souvent mélancoliques et/ou torturées, qui ignorent la plupart du temps la structure traditionnelle couplet-refrain. Quant aux autres morceaux signés par les autres producteurs de l’album (Mike Dean, Jason Evigan, Jeff Bhasker pour l'essentiel), s’ils sont moins ambitieux et expérimentaux, ils ne déméritent pas pour autant en offrant des ambiances originales et inspirées (je pense surtout à Crazy, Come Alive ou Looking for Mercy).

Du coup, les morceaux légers et festifs se font plus rares qu’à l’accoutumée, mais son catalogue regorge suffisamment de dance numbers pour qu’elle s’autorise à ce stade de sa carrière à délaisser certains types de chansons pour varier les ambiances musicales de ses albums.

Là où elle s’est clairement fait plaisir, c’est avec le traitement de sa voix qui change quasi d’une chanson à l’autre. Elle le dit elle-même dans le documentaire consacré aux sources d’inspiration de l’abum elle aime les voix robotiques et force est de constater qu’elle s’en est ici donnée à cœur joie sur beaucoup de titres de Madame X, au grand désespoir de certains ! Sur ce point, ce que je ne comprends pas, c’est qu’il lui est reproché d’avoir utilisé le vocoder pour cacher ses faiblesses vocales. Or, je n’ai pas l’impression que le vocoder soit utilisé ici pour arranger ou embellir sa voix (au contraire), mais plutôt pour apporter un effet bien particulier, appuyer certaines paroles ou une atmosphère.

Bref, j’ai peut-être manqué quelque chose et je ne maîtrise de toute façon pas ces questions de vocoder/autotune (s'agit-il de deux noms désignant la même chose ou bien deux choses distinctes ? Je ne sais plus !?), mais en ce qui me concerne je trouve que l'emploi qui en est fait est le plus souvent justifié et loin d’être gratuit. Je veux bien concéder que c'est sans doute moins fin et subtil que sur American Life,  mais c'est loin d’être dénué de sens et d’intérêt.

 

A présent, quelques considérations personnelles sur le concept de l'album, les clips, la promo peut-être pas indispensables à lire, mais si le coeur vous en dit...?

Révélation

Un point important qui fait aussi la différence avec les albums précédents, c’est la présence d’un véritable concept exprimé au travers du titre de l’album, qui implique que M est un peu toutes les femmes en une. Ce qu’appuie le manifeste de Madame X (dont j'aurais bien conservé l'audio en première piste de l'album?), qui liste toutes les identités/personnalités que ce personnage, un agent secret, est censé endosser et qui pour certaines ne sont pas sans rappeler certaines facettes de M, que ce soit la chanteuse ou la femme, celle-là même qui fut surnommée Madame X par Martha Graham, qui dirigeait l’école de danse où elle étudiait, car elle changeait (déjà) de look tous les jours.

Si l’on arrive à relier certaines personnalités de Madame X à quelques chansons de l’album ("cha cha instructor" et "cabaret singer" étant les plus faciles), il est dommage de ne pas avoir clippé d’autres identités pour pouvoir les associer à d’autres titres de l’album, cela aurait renforcé la cohérence du projet, ainsi que de l’album.

Le teaser (idée géniale pour lancer la promo de Madame X) mettait d’ailleurs très bien en scène ce concept de différentes identités, tellement bien que je m’attendais à ce que plusieurs clips viennent par la suite mettre en lumière les autres looks (entr)aperçus, bien trop furtivement pour certains, ce qui rendait en même temps ce teaser encore plus excitant !

On ne m’enlèvera pas de la tête que l’on est passé à pas grand-chose d’un video album… Qu’est-ce j’aurais aimé voir à l’œuvre la blonde à l’imper et découvrir ce que cachait le look évoquant The Handmaid’s Tale… A la limite, ça aurait été sympa de dévoiler d’autres personnalités de Madame X dans le clip de Medellín, sans avoir besoin de le rallonger de beaucoup : il aurait par exemple suffi de montrer M poursuivie par un ennemi à la fin, puis de la montrer prendre la fuite pour la retrouver ensuite dans un autre environnement, un autre pays, arborant un autre look/personnalité/identité de Madame X. Comme ça, M était libre de poursuivre ou non les aventures de Madame X pour les clips suivants et elle nous dévoilait un peu plus de ce personnage d’espionne qui méritait d’être bien plus exploité que ce qu’il a finalement été…

Derniers points qui font encore la différence avec les albums précédents : le travail fourni en matière de clips et la prise de risque que représentait le dévoilement de plusieurs chansons avant la sortie de l’album.

En ce qui concerne les clips, bel effort que de tourner plusieurs clips à l’avance, ce qui a permis à M de nous changer de la routine qui consistait depuis plusieurs années à tourner un vrai et bon clip pour le premier single, puis des choses nettement moins intéressantes avec peu ou pas de budget pour les suivants (le summum en la matière étant Hard Candy avec ses deux clips et demi…). Là, toutes les vidéos proposées ont un intérêt et servent véritablement la chanson qu’ils illustrent (Crave étant la plus faible des cinq ; je ne compte pas I Rise, qui n'est pas tout à fait une vidéo de promotion du titre). Petit regret pour Dark Ballet, dans lequel Mykki Blanco ne démérite pas, mais c’est M que j’aurais voulu voir se consumer sur le bûcher en provocatrice déchue de la Pop.

Enfin, je trouve qu’elle a pris une forme de risque en dévoilant plusieurs extraits avant la sortie de l’album. Là encore, elle est sortie de sa zone de confort en s’éloignant du schéma habituel consistant à sortir un single, puis un autre x mois plus tard. Elle a essayé de s’adapter au schéma de promo actuelle et c’est tout à son honneur, même si ça s’est au final retourné contre elle, car aucun des extraits de Madame X ne passera à la postérité. Ce qui fonctionne pour les artistes de la génération streaming/Youtube n’est peut-être pas totalement adapté à une chanteuse avec presque 40 ans de carrière à son actif. Cela dit, le choix des chansons a sans doute aussi joué un rôle dans ce désintérêt/désamour du grand public : entre les featurings, qui diluent qu’on le veuille ou non la présence de M, et des titres indéniablement originaux mais peu accessibles et pas assez immédiats pour passer en radio, il y avait peut-être moyen de choisir des titres plus accrocheurs tout en étant représentatifs de l’album (Crazy, par exemple). Et dommage de ne pas avoir poussé un peu plus Medellín pour l’imposer davantage auprès du grand public : c’est ce titre qu'il fallait interpréter à l’Eurovision, plutôt que Future qui sortait de nulle part ; et quelle idée d’avoir repris la mise en scène du MET, certes intéressante, mais bien trop dark et compliquée pour un événement comme celui-ci, alors qu’il lui suffisait de reprendre celle des BMAs, bon, en supprimant peut-être les hologrammes qui n’apportaient pas grand-chose.

 

Tout ça pour vous dire, que j’aime donc beaucoup (beaucoup !) Madame X  : alors, oui, il n’est pas parfait de bout en bout, il comporte quelques maladresses (vocales, notamment, n'est-ce pas ??) et des featurings qui n’étaient pas indispensables au projet, mais un album avec une Madonna qui s’implique vraiment, bosse, prend des risques et rappelle Mirwais pour assurer la moitié du disque, je ne peux qu’approuver, encourager, soutenir et applaudir. Qu’on se le dise, je suis Madame X !?️‍♂️

  • Like 6
  • Thanks 3
Lien vers le commentaire

j'ai enfin écouté les chansons bonus pour feter les concerts, et la version finale de "back that up" est exactement comme les chansons de rebel heart "produites" par kanye west dans rebel heart : totalement surproduites, jusqu'à flinguer le coeur de la chanson, s'il y en a. vraiment les chansons dont on ne sait pas quoi foutre et on bosse dessus sans fin à rajouter des sons et tripatouiller des trucs.

  • Like 1
Lien vers le commentaire
Il y a 4 heures, Pol Ramirez Del Piu a dit :

Le concert est demain et je n’ai pas écouté l’album depuis juin, j’ai regardé la tracklist je ne sais même pas à quoi correspondent les titres :lol: je l’ai trouvé tellement mauvais à la sortie que ça m’a dégouté ...

 

J’espère du coup le redécouvrir sur scène positivement cette fois ci ?!

Pourtant Madonna x est son meilleur projet des années 2010, le plus recherché, les prods de Mirwais sont justes excellentes ?

 

  • Like 3
  • Confused 1
Lien vers le commentaire

L'album me paraît ultra inégal.

 

Une partie des titres se place largement au-dessus de tout ce qu'elle a proposé cette décennie ("God Control", "Dark Ballet", "I Rise", "I Don't Flop, I Smash"...) mais le reste est assez oubliable ("Future", "Crave", "Batuka *yikes*, "Crazy"...) 

 

Madame X me déçoit mais j'ai décidé de ne plus en vouloir à M. Quand on prend sa carrière dans l'ensemble, elle a passé quasiment 25 ans à être au top artistiquement. Elle a certainement la discographie la plus solide de l'histoire de la musique. Tous ses albums entre 'Madonna' et 'Confessions' ont marqué et ont inspiré de nombreuses artistes, encore aujourd'hui (Ariana, Dua....) 

 

Je pense que c'est normal, au bout d'un moment, de ne plus avoir le même niveau (même si elle l'a maintenu pendant presque trente ans) Elle est visiblement satisfaite de son travail, même si la majorité de ses fans ne la partage pas :ph34r:

 

Let it will be.

 

Ps: Faz Gostoso est génial. :happy_dance:

  • Like 2
  • Thanks 1
Lien vers le commentaire
  • Membres qui parcourent ce sujet   0 membres

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...