mercredi 14 octobre 2015 15:39

Aurous : le Spotify du piratage dans le viseur des maisons de disques

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Action, réaction ! Lancé cette semaine, le logiciel de piratage Aurous permet d'écouter illégalement des millions de titres à la manière de Spotify ou Deezer. Mais la riposte de l'industrie ne s'est pas fait attendre : les trois majors Sony, Universal et Warner ont d'ores et déjà déposé plainte.


Le croisement entre Popcorn Time et Spotify vient de naître et il ne fait guère que des heureux. Disponible depuis quelques jours sur la toile, Aurous est une nouvelle plateforme de streaming déclinée sur Windows, Mac et Linus. Comme le géant suédois ou son pendant français Deezer, celle-ci propose à ses utilisateurs d'écouter en ligne des milliers de titres en bonne qualité, d'ajouter ses propres fichiers et de créer des playlists thématiques. Mais comme le logiciel qui fait frémir le monde du cinéma, Aurous s'appuie sur le réseau peer-to-peer BitTorrent, et permet ainsi de consommer gratuitement, sans publicité et sans limite d'écoute un catalogue musical enrichi, en prime, des titres disparus ou retirés pour des questions de droits, comme ceux de Taylor Swift ou des Beatles. Simple donc, pratique certes, mais complètement illégal.

Un cauchemar pour l'industrie musicale


De quoi faire frémir une industrie musicale en perte de vitesse et de repères, à la fois fragilisée par la chute des ventes de disques (physiques et digitales) et embourbée dans la problématique liée au streaming sur la rémunération des artistes, qui cause une véritable fracture entre ces derniers et les distributeurs. Avec Aurous, personne ne sera payé puisque l'application pioche ses fichiers sur toutes les sources légales disponibles sur le web, de SoundCloud à YouTube. Une fois récupérés, les morceaux sont ensuite stockés en ligne puis redistribués via BitTorrent vers les utilisateurs. En somme, un vrai cauchemar pour les labels et les maisons de disques.

Un lancement dans la douleur


La riposte ne s'est donc pas fait attendre. Les trois majors du monde de la musique, Warner, Universal et Sony, ont d'ores et déjà porté l'affaire devant la justice américaine et déposé conjointement plainte avec la Recording Industry Association of America (RIAA) contre Aurous pour violation de droits d'auteur. « Ce service est un exemple flagrant d'un modèle économique qui repose sur la violation de copyright à très grande échelle », a fait savoir un porte-parole de l'association, déterminée à faire interdire le programme.

Une action vaine, quand on sait que Popcorn Time continue de renaître tel un phénix grâce au soutien de développeurs pirates ? Pas si sûr. Si le concept d'Aurous a effectivement de quoi plaire à la communauté web, son lancement précoce pourrait déjà causer sa perte. Devant la forte demande, les serveurs du site officiel ont rapidement été saturés, bloquant la possibilité de se procurer le logiciel. Et pour l'heure, le manque de fonctionnalités d'Aurous fait grogner les internautes, comme son mode de recherche pour le moins chaotique. Dans tous les cas, le bras de fer est d'ores et déjà engagé.

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