Crédits photo : Sarah Barlow
Avec "1989", Taylor Swift est sur le point de briser à nouveau des records. L'intense promotion médiatique menée par la chanteuse de 24 ans et les excellentes performances du lead single "Shake If Off", numéro 1 aux Etats-Unis, ont payé. Selon les dernières estimations, le cinquième album de la star américaine devrait s'écouler à 1,3 million d'exemplaires en première semaine outre-Atlantique. Du jamais vu depuis... "Oops!... I Did It Again" de Britney Spears en 1999 ! Mieux : en franchissant le seuil du million d'unités vendues pour la troisième fois consécutive, après les 1,05 million de "Speak Now" (2010) et 1,21 million de "Red" (2012), Taylor Swift devient la seule artiste de l'histoire à réaliser cette performance, d'autant plus impressionnante dans un contexte économique sensible pour l'industrie.

"La musique ne devrait pas être gratuite"

Face à une telle popularité, Taylor Swift impose ses propres règles. La chanteuse et son équipe artistique se sont toujours montrés hostiles au streaming, en dépit de l'ascension croissante de ce mode de consommation de la musique. Dans un éditorial paru en juillet dans le Wall Street Journal, l'interprète de "22" donnait sa vision des choses. « Le piratage, le partage de fichiers et le streaming ont fait chuter les ventes de disques de manière drastique. Chaque artiste a dû s'adapter. A mon sens, la musique ne devrait pas être gratuite, et je suis persuadée que les labels et leurs artistes décideront un jour par eux-mêmes du prix de leurs albums. J'espère simplement qu'ils ne sous-évalueront pas le prix de leur art », écrivait-elle avec conviction.

Un moyen de faire grimper les enchères ?

Taylor Swift a donc décidé de joindre le geste à la parole. Dans un communiqué publié sur son blog, Spotify révèle que le catalogue entier de la star américaine a été retiré à sa propre demande. Même sanction pour Deezer, le leader français du marché. La seule chanson encore disponible ? "Safe & Sound", son duo avec The Civil Wars enregistré pour la B.O. du premier "Hunger Games".

D'après Billboard, deux raisons pourraient justifier cette décision. Partenaire de longue date d'Apple et d'iTunes, à qui elle offre régulièrement l'avant-première de ses nouveaux titres, Taylor Swift pourrait être l'un des principaux atouts de la firme à la pomme pour sa refonte de Beats Music, le service de streaming racheté en mai dernier. D'autre part, cette décision serait un moyen pour le label de la chanteuse, "Big Machine Label Group", détenteur des droits de sa discographie, de faire monter les enchères avant sa mise en vente. Reste que les principaux lésés dans l'affaire sont les fans de Taylor Swift, comme le souligne justement Spotify. « Taylor, nous étions tous les deux jeunes lorsqu'on s'est rencontrés, mais nous sommes maintenant plus de 40 millions à vouloir que tu restes. It's a love story, baby, just say yes », a glissé avec humour la société suédoise, en référence au hit "Love Story" de la chanteuse. Changera-t-elle d'avis ?