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dimanche 04 juillet 2021 12:29

Texas en interview : "Si le groupe avait un leader masculin, on serait des dieux du rock"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Texas rayonne avec son nouvel album "Hi". En interview pour Pure Charts, la chanteuse Sharleen Spiteri évoque avec honnêteté la conception particulière du disque, son succès intemporel en France et surtout sa place de femme leader d'un groupe de rock dans l'industrie musicale. Rencontre.
Crédits photo : Julian Broad
Propos recueillis par Théau Berthelot.

"Hi", votre 10ème album, est sorti il y a un mois : comment vivez-vous son accueil ?
C'est incroyable ! C'est notre dixième album, on fait ça depuis 35 ans. En Angleterre, l'album a été numéro 3, ici en France il a été dixième... Pour être honnête, c'est pas que je suis déçue, parce qu'on est quand même dans le Top 10, mais comme notre précédent album "Jump On Board" a été numéro un, j'étais mitigée. Mais ça reste très bien ! Je pense que comme je viens faire de la promo en France, et que ce n'était pas possible auparavant, ça va être différent désormais. Peut-être que l'album va se maintenir pendant quelque temps parce que c'est vraiment un bon album. On ne va pas se contenter d'un seul ou de deux singles, on va continuer de nourrir le public en singles. Je préfère que l'on fasse les choses doucement mais sûrement plutôt que de faire tout d'un coup puis de disparaître. L'album se maintient bien dans le monde entier, on n'a jamais eu autant d'écoutes en streaming, ce qui n'était pas vraiment le cas auparavant. La semaine dernière, on a eu une réunion et on nous a montré des statistiques. J'étais choquée parce que ceux qui écoutent le plus Texas sont les 24-42 ans. J'étais très surprise parce que je ne pensais pas que des personnes aussi jeunes nous écoutaient. Les retours des gens sont très positifs, tous ceux avec qui je parle me disent que cet album sonne comme si c'était un best-of, ce qui m'a étonné. Mais c'est vraiment un très bon album et chaque fois que j'en joue des chansons, j'ai l'impression que ça transmet de la joie, que les gens sont heureux en l'écoutant.

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« Les gens me disent que cet album sonne comme un best-of »
Vous avez toujours la pression à la sortie d'un album, même après 30 ans de carrière ?
Oui je suis toujours aussi terrifiée ! Tu peux sortir un album et il sera peut-être mort dans une semaine. Et c'est une chose flippante car il y a énormément de facteurs : télé, radio, airplay, ceux qui vont sortir leur album au même moment... C'est bizarre car on espère toujours avoir une haute place dans les charts mais le plus gros test, c'est la deuxième semaine pour voir si le disque se maintient ou s'il s'effondre. Ça fait un mois maintenant et je me dis "Ouais c'est bon" (sourire). Je suis très positive et je pense que ce disque a encore de la route à faire !

La pression a-t-elle été plus forte au vu du contexte sanitaire ?
Pas vraiment ! C'est la même pression. Le disque était prêt avant le Covid de toute façon. On a fait quelques changements durant le confinement, en ajoutant trois nouvelles chansons. La maison de disques voulait sortir le disque et j'ai dit non. Vous savez, tout le monde a dit que le gens avaient besoin de musique, que ça allait les réconforter... Je ne sais pas ce qu'ils comprennent pas : les gens meurent dans le monde entier et vous voulez sortir un nouvel album de Texas ? J'ai perdu ma mère la semaine avant le confinement et je suis devenue très sensible aux gens qui perdaient leurs proches. C'est pour ça qu'on a attendu.

On dit souvent que le 10ème album sonne l'heure d'un bilan, d'un cap important : ça a été le cas pour vous ?
Je pense que passer le cap du 10ème album est important. Il n'y a pas beaucoup de groupes qui font autant de disques et qui ont une carrière aussi longue, surtout pour un groupe avec une chanteuse, ce qui est assez rare. Je n'ai jamais pensé à faire une sorte de bilan, je préfère me dire "On est arrivés là, qu'est-ce qu'on fait ensuite ?"

« "Hi", c'est pour nous réintroduire auprès du public »
Au départ, vous avez pioché dans des inédits de la période "White On Blonde", un album qui est un tournant important dans votre carrière : pourquoi des inédits de cette période en particulier ?
Alors, je dois apporter une précision car c'est une mauvaise traduction et tous les journalistes se trompent là dessus. Ce qui s'est passé, et je ne cesse de le répéter à tout le monde, c'est qu'on devait faire une réédition anniversaire de "White On Blonde". On nous a demandé de fouiller dans nos archives pour trouver des versions différentes ou inédites des chansons de l'album, à la guitare acoustique ou avec différents sons de claviers. En cherchant cela, nous avons trouvé trois chansons que nous n'avions pas fini à l'époque. On les a pris, on s'est dit qu'on devait les terminer et que si l'une d'entre elles était bien, elle pourrait finir en tant que titre bonus. Une de ces chansons était "Mr Haze" : on a écrit le refrain, le pont, on a mis le sample de Donna Summer. Et quand on l'a terminé, on s'est dit que c'était trop bon pour être juste une chanson bonus. Alors, on s'est dit "Continuons à écrire" car on était tellement inspirés par le fait de finir cette chanson. Du coup, on a préféré mettre sur pause cet anniversaire pour se concentrer sur ce nouvel album. Il y a deux chansons non finies à l'époque qui sont sur ce nouveau disque. On peut dire qu'on a été inspirés par nous-mêmes.

Quasi 25 ans après sa sortie, quel est votre regard sur ce disque ?
Ça reste un album génial. "White On Blonde" a totalement changé ma vie. On est passés d'un groupe qui marchait bien à un tout autre niveau. J'écoute toujours cet album et je me dis toujours que ça reste un super disque. Il ne sonne pas du tout daté ou marqué d'une certaine époque, il sonne comme si on l'avait fait hier.



Pour avoir appelé ce nouvel album "Hi", comme pour dire "bonjour" ?
C'est pour dire "Hi", "salut, on est de retour". C'est pour nous réintroduire. Ça parle d'atteindre le plus haut niveau pour différentes choses : l'amour, la vie, le succès, la reconnaissance... Ce mot a tellement de significations et ça veut dire toutes ces choses-là. C'était donc le titre parfait !

« Ma récompense, c'est de vendre des millions de disques »
L'album commence sur un titre soul, un deuxième pop urbain, puis de la country, une ballade, de la synthpop 80's... "Hi" est donc un album très éclectique ! Vous avez toujours l'envie de surprendre et de ne pas rester dans un seul et même registre ?
Toujours ! Personnellement, j'ai toujours voulu écrire de grandes chansons. Sur cet album j'ai fait un duo avec Clare Grogan d'Altered Images sur "Look What You'Ve Done", on a collaboré avec Richard Hawley sur "Dark Fire", on a fait une version de "Hi" avec le Wu-Tang Clan... On avait envie de célébrer la musique, l'art de la composition, l'amitié entre musiciens... Tout est à propos de la musique. Je me fous d'être à la télé ou non, de faire de la radio ou des interviews. J'écris des chansons parce que c'est mon rêve. Quand j'étais adolescente, je rêvais d'écrire ne serait-ce qu'une chanson qui puisse toucher les gens. Et quand nous avons fait "Hi", j'ai l'impression que nous avons fait ça un peu de manière inconsciente. On a écrit les chansons les unes après les autres. Et c'est pour ça que j'ai crée Texas au début avec Johnny [McElhone, ndlr]. Pour moi, c'était la liberté, le fait d'avoir zéro règles dans la musique. Ça s'appelle bien le "rock 'n' roll" pour une bonne raison. Il y a ce côté un peu rebelle et le fait de se dire "Je fais ce que je veux", il n'y a pas de règles préétablies. Et c'est comme ça que sonne notre nouvel album : on peut mettre côte à côte country, gospel, électro, soul, blues, folk... Il y a tout ça dans ce disque ! Si on mettait ça à plat, si quelqu'un me disait "Mon disque sonne comme ça", c'est sûr que je serais étonnée et que je vais me demander comment tout cela fonctionne ensemble. Mais là, c'est mon coeur qui parle !

Sur "Mr. Haze", vous samplez "Love's Unkind" de Donna Summer. D'où est venue cette idée de sample à l'époque ?
Quand on a enregistré "Mr. Haze" on avait cette mélodie au saxo (elle se met à la fredonner). C'était la base. C'était drôle car on n'arrêtait pas de se la passer et on se disait que ça ressemblait à du Donna Summer (rires). En vérité, c'est qu'on a mis ce sample de Donna Summer car on était flemmards et on voulait voir comment ça sonnait. Et tout d'un coup, on s'est rendu compte que ça marchait du tonnerre ! On n'y croyait pas. A l'époque, Giorgio Moroder avait fait une version de "Summer Son" et on l'a appelé pour savoir si on pouvait utiliser le sample ["Love's Unkind" étant produit par Giorgio Moroder, ndlr] et Dieu merci il a dit oui. C'est né assez accidentellement. Ce qui est marrant aussi, c'est que beaucoup de journalistes m'ont dit que ça ressemblait à du ABBA et c'est super (rires). D'autres trouvent que ça sonne très Motown. Je pense que "Mr. Haze" est une chanson qui rend les gens heureux et que ça leur rappelle ce genre de musique.

« On a toujours eu des touches disco dans nos chansons »
Le disco revient à la mode avec les tubes de Dua Lipa ou Kylie Minogue. Ce sample semble donc aussi intemporel que d'actualité !
Oui, mais si vous regardez les derniers disques de Texas, et une chanson comme "Let's Work It Out", c'était déjà totalement disco (elle fredonne la mélodie). C'était purement disco et la vidéo l'était également. Il y a toujours eu des petites touches disco tout au long de notre carrière. Je suis née en 1967, donc le disco se devait d'être dans mon inconscient. Quand on a fait notre premier disque, on est allés chercher Bernard Edwards, Tony Thompson jouait de la batterie. On travaillait déjà avec Chic en 1989 donc il y a toujours eu ce côté disco dans notre carrière.

"Unbelievable" est une superbe ballade et vous expliquez vous-même ne pas avoir fait beaucoup de ballades dans votre carrière : pourquoi ?
Ce n'est pas vraiment dans notre nature. Avant ça, on avait juste fait "Put Your Arms Around Me" et "So In Love With You" comme ballades. "Unbelievable" est arrivée assez rapidement. On l'a écrite et elle nous a semblé juste. Elle est vraiment venue très naturellement. Mais je ne sais pas trop pourquoi on écrit pas plus de ballades... Je pense qu'un artiste soul va plus écrire de ballades par exemple... Mais c'est un bon changement pour le groupe.

Les paroles de pas mal de chansons évoquent le fait de relever la tête après une situation dramatique, comme une rupture amoureuse par exemple. Peut-on y voir un parallèle avec la période que nous avons vécu ?
C'était écrit bien avant ça. Vous savez, quand vous écoutez un disque et que vous me dites de quoi ça parle, c'est plus une réflexion personnelle. Parler des paroles, c'est un exercice assez inutile pour les journalistes. Ils peuvent faire des commentaires dessus mais... Depuis 35 ans, on me demande de quoi parle telle ou telle chanson et je réponds que c'est ce que chacun veut comprendre. Pour moi, en tant que fan de musique, je ne veux pas qu'un compositeur me dise de quoi parle sa chanson. Je ne connais pas sa vie, les gens dont il parle, donc je ne comprendrais pas pourquoi il écrit sur tel sujet. De plus, je ne veux pas vous voler ce cadeau. Vous prenez quelque chose de l'auditeur quand vous dites "Cette chanson parle de ma soeur, quand elle a vécu telle ou telle chose dans sa vie". On s'en fiche ! Je veux dire, vous vous moquez de ce que je ressens. C'est plutôt ce que vous, vous ressentez à propos de la chanson. Je me suis toujours dit que c'était une perte de temps de parler des paroles et de ce qu'elles veulent dire.

Chacun a donc sa propre interprétation de vos chansons !
Je pourrais mettre 100 personnes dans une pièce, leur jouer la même chanson et demander à chacun ce que veut dire cette chanson. Et je vous garantis qu'on aura 100 réponses différentes. Il y aura quelques éléments similaires mais les gens penseront à leurs amis, leurs familles et leurs propres vécus quand ils écouteront la chanson.



« Malgré MeToo, rien n'a changé »
Vous êtes femme leader d'un groupe de rock : comment le vivez-vous, notamment aujourd'hui après le mouvement #MeToo ?
Je pense que ça fait longtemps que ça aurait dû arriver, que ce soit #MeToo ou Time's Up... Mais pour moi, rien n'a changé. C'est toujours la même connerie ! Maintenant, c'est juste que les gens font plus attention à ce qu'ils disent, ils doivent savoir à l'avance tous les mots qu'ils vont utiliser. Rien n'a changé. Ces choses se sont produites, il y a eu une grande vague et maintenant ça s'est un peu calmé. Nous devons continuer de parler librement et essayer d'avancer. Ce qui a été difficile c'est que quand il y a un gros débat à propos d'égalité des droits, que ce soit à propos de la couleur de peau ou du sexe, les gens peuvent sentir qu'ils font le bon choix mais ils vont vers les extrêmes. Et cela fait que les choses ne changent pas forcément. Ce que les gens doivent comprendre, et je l'ai déjà dit ouvertement, est que si Texas était un groupe avec un chanteur masculin, on serait probablement les dieux du rock'n'roll. Mais on ne l'est pas parce qu'on est un groupe avec une chanteuse en tant que leader. On n'a pas la reconnaissance et les éloges qu'on pourrait avoir depuis des années si on était un groupe entièrement masculin. On a vendu 40 millions de disques, on existe depuis 35 ans et je dois toujours faire face aux mêmes questions : "comment le groupe ressent le fait d'avoir une femme mise en avant sur les pochettes d'albums ?" Est-ce qu'on me poserait la même putain de question si j'étais un homme ? Les gens pensent que, soudainement, on veut que plus de femmes soient embauchées. Ce n'est pas ce que l'on veut : on veut que les femmes aient les mêmes opportunités que les hommes. Si deux personnes se présentent devant moi pour un job et que l'homme est plus doué que la femme, je vais embaucher le mec, mais si elle est meilleure que lui, elle devrait avoir les mêmes opportunités et chances d'avoir le job, puis elle devrait être payée au même niveau, avoir la même reconnaissance... On ne demande pas aux hommes de se battre pour nous, mais de se battre avec nous, de faire cesser ces préjugés et de se battre pour l'égalité. On n'est pas là pour dire "On veut de gros mecs forts qui doivent se battre pour nous". Merde ! On se bat nous-mêmes depuis toutes ces années. Depuis que je suis toute petite qu'on n'arrête pas de me répéter "Oh qu'est-ce qu'elle est mignonne !". (Elle souffle) Depuis que je suis dans l'industrie, je ne vous dit pas toutes les remarques sexistes que j'ai entendues. Maintenant, elles sont juste chuchotées plus discrètement. C'est toujours un aussi gros problème !

« On n'a pas la reconnaissance qu'on pourrait avoir depuis des années »
C'est aussi très rare de voir des groupes de rock avec un leader féminin cartonner autant !
Quand tu es leader d'un groupe en tant que femme, tu t'excuses sans cesse de l'être. Mais on doit le faire car on se fait appeler la diva, la "bitch", la problématique parce que tu as un avis, une opinion sur ce que tu veux faire et la façon dont tu veux que ton groupe soit perçu. Quand on a commencé Texas, je ne me suis consciencieusement pas mise sur la pochette du disque parce que j'ai compris comment ça allait être perçu. On a mis notre guitariste Ally [McErlaine, ndlr] sur la pochette du single de "I Don't Want A Lover". C'était en 1989 et le message était : "Voilà Texas, c'est le groupe, c'est la musique". Ce n'était pas "Hé ! Regardez la fille sur la pochette". Et j'ai fait ça toute ma carrière. Ce n'était que quand j'étais bien établie qu'en 1997 on a sorti le premier album avec mon visage sur la pochette. Et encore, ce n'était que mes yeux sur "White on Blonde". Donc ça a pris tout ce temps pour en arriver là, pour dire que Texas était comme une "marque", que ce n'était pas simplement moi. Il est là le combat, mais mon groupe se bat à mes côtés car ils ressentent aussi ces préjugés du fait d'être dans un groupe mené par une chanteuse. (Elle réfléchit) C'est quand la dernière fois qu'un groupe de rock mené par une femme a gagné un gros prix ?

Je dirais Wolf Alice quand ils ont gagné le Mercury Prize en 2018...
C'est vrai ! Après, le Mercury Prize est plus ouvert et reste assez "indé". Mais dans les cérémonies grand public, je veux dire... C'est quand la dernière fois qu'un groupe féminin a remporté un Brit Award ? Vous savez, j'ai eu beaucoup de réunions avec mon label et on me disait que je devais me mettre en avant en tant que chanteuse, comme ça on pourrait me mettre dans cette catégorie [artiste féminine solo, ndlr] car ça nous ferait gagner un prix. Je les emmerde ! Je suis une chanteuse féminine, mais est-ce que je dois être une artiste solo pour que je puisse gagner un prix ? J'emmerde ces prix, je n'en veux pas ! J'en ai marre de ces conneries de cérémonies dominées par les hommes. Je suis dans un groupe, si on gagne c'est en tant que groupe. Et j'ai déjà entendu cela : "Une femme ne gagnera jamais ce prix". Ce n'est pas que c'est horrible, ça se passe juste comme ça et cela doit changer. Les personnes doivent en parler pour que ça change. On me l'a dit des tonnes de fois, mais pour moi c'est comme un moteur qui m'anime. Je m'en fous. Gardez vos putains de prix car ma récompense, c'est de vendre des millions de disques. Et je vais faire en sortie que ça continue. Et pendant que ces personnes ne seront plus dans le métier car ils sont des connards sexistes, je serais toujours là pour faire le job. C'est ce que ce que je veux faire. Je me fous des éloges.



« Quand tu es leader féminin d'un groupe, tu t'excuses de l'être »
A l'époque, pensiez-vous qu'une chanson comme "I Don't Want A Lover", et surtout ses paroles, soient aussi pertinentes, plus de 30 ans après sa création ?
Pas du tout ! Je venais d'avoir 18 ans et quand j'y repense je me dis que c'est incroyable. J'ai du mal à penser qu'à l'époque, mon esprit et mon coeur aient pu déjà comprendre ces choses-là. Je me souviens que quand on l'a écrit, je me disais vraiment « I don't want a lover, I want everything » ("Je ne veux pas d'un amour, je veux tout"). Et j'ai toujours été comme ça. Je veux que la personne de ma vie soit mon amoureux, mon ami, mon monde... et c'est ce que signifie la chanson. 35 ans plus tard, je continue de penser la même chose. Je n'aurais jamais pensé que ça devienne un tel succès parce que mon but à cette époque, c'était d'écrire une chanson qui puisse résonner avec les gens.

Cette chanson est sur l'album "Southside", dont vous fêterez désormais le 32ème anniversaire avec une tournée spéciale l'an prochain. Mais entre temps vous avez donc sorti ce nouvel album : comment cela va se dérouler sur scène au vu de ces nouvelles chansons ?
Ce sera vraiment Texas qui fait la première partie de Texas. Ça va être un show assez long (sourire). La première partie, on jouera "Southside" du début à la fin, il y aura une pause, on se changera et on reviendra pour l'autre partie du concert. Ça va être génial !

« Le public français nous comprend »
Avec cette tournée, vous avez de nombreux concerts en France, pays où vous restez toujours aussi populaire. Comment vous expliquez cette histoire d'amour avec le public français ?
On me pose souvent la question mais je ne sais vraiment pas pourquoi. J'adorerais que quelqu'un demande plutôt au public français pourquoi il aime Texas. Je serais vraiment curieuse de le savoir. Personne n'a vraiment la réponse mais le public français nous comprend. Les gens sont honnêtes, francs, ils sentent que ce n'est pas du chiqué. Les Français aiment ça. Ils sont très ouverts aussi. Vous savez, je viens en France depuis que je suis toute petite parce que mon grand-père vivait à Bordeaux, et je me rends compte qu'en France, on se fiche de la distinction homme/femme, ça n'existe pas vraiment ici. Vous vous fichez que ce soit un homme ou une femme, ce qui compte c'est la musique. C'est assez égalitaire. J'ai toujours eu l'impression que les Français aiment célébrer ses musiciennes et ses chanteuses. Ils les respectent et les comprennent.

La France a toujours été un marché difficile pour les artistes internationaux. Mais quand des groupes ou des artistes, comme vous ou par exemple Lenny Kravitz, cartonnent chez nous, le public va être très fidèle album après album.
Selon moi, les Français sont très classieux. Et puis la France est le seul pays qui exporte à l'international ses artistes. Il n'y a pas beaucoup de pays qui, continuellement dans le temps, ont des artistes qui ont eu du succès dans le monde entier. Vous faites de la musique et avez des stars internationales qui ont influencé et changé l'histoire. Ça n'existe pas vraiment en ailleurs. Regardez les Daft Punk : ce sont des stars mondiales qui ont vendu des millions de disques. Quand vous regardez aussi toutes les chansons écrites en Français et qui ont été traduites en anglais et sont devenues des standards... Pour ça, les Français comprennent l'art, la forme, le rêve. Ils comprennent ça. Et ils ne se cantonnent pas à un son, ils font de tout. Si vous regardez les Espagnols, il y a un type particulier de son, de rythme. En France, ce n'est pas le cas : il y a du classique, de la folk. Tout le monde peut nommer des artistes français ! Même dans le rap français : dans la langage c'est totalement différent du rap américain. Par contre, si vous écoutez du rap anglais ou allemand... C'est assez dur ! Avec la France, ça marche mélodiquement et rythmiquement.
Pour en savoir plus, visitez texas.uk.com et leur page Facebook.
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