Crédits photo : Montage Purecharts / Bestimage
Depuis le début de sa carrière, Renaud n'a jamais caché son engagement pour des causes sociales, politiques ou humanitaires. Le racisme, la lutte contre la famine éthiopienne (le single "Ethiopie" en 1985), les Restos du Coeur, la libération d'Ingrid Betancourt... Il en est de même en cette période très controversée de la réforme des retraites, et où les manifestations se multiplient pour protester contre cette loi vivement contestée aux quatre coins de la France. Ce 1er mai, 2,7 millions de Français sont encore descendus dans la rue selon la CGT. Un chiffre bien supérieur aux traditionnelles marches de ce jour férié. Très engagé, Renaud a-t-il participé aux manifestations de ce 1er mai ? « Non, je suis trop vieux pour ça. Je laisse la place aux jeunes… Et la politique ne m'intéresse plus du tout. La classe politique me désespère, je n'ai même plus envie de la critiquer » répond-t-il dans une interview accordée au Parisien il y a quelques jours, à l'occasion de sa tournée "Dans mes cordes".

"Je regrette d'avoir voté pour Macron"

S'il est revenu sur les critiques émises contre sa voix durant l'entretien, l'interprète de "Mistral gagnant" a rappelé qu'il est fermement opposé à cette reforme, faisant passer l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. « Je le suis toujours. Cette réforme, c'est une connerie. La France entière est contre et Macron la maintient » déplore Renaud. Et s'il ne participe pas physiquement aux manifestations, il pourrait apporter une pierre à l'édifice en musique. En effet, l'artiste de 70 ans va « peut-être écrire une chanson sur lui ». Il prendrait exemple sur son célèbre tube "Miss Maggie" (1985), qui avait fait polémique de l'autre côté de la Manche : « J'en dirai du mal avec humour, comme j'ai fait avec Margaret Thatcher. Pour moi, c'est le même style ». Aussi, Renaud « regrette » d'avoir voté pour Emmanuel Macron, même s'il s'y voyait contraint : « Face à Le Pen, je n'avais pas le choix ».

Au cours de l'interview, Renaud dit être également déçu par le manque d'engagement de la nouvelle génération de chanteurs. S'il sauve Gauvain Sers, Benabar, Grand Corps Malade ou les Cowboys Fringants, il préfère se tourner vers des institutions comme Francis Cabrel, Georges Brassens ou Hubert-Félix Thiéfaine. Mais chez les jeunes, « il n'y a plus du tout d'engagement » : « La peur de déplaire aux radios, aux réseaux sociaux, ils veulent faire le buzz à tout prix… ».