Avec le réjouissant "Loved", Parcels signe le meilleur album de la rentrée
Parcels prolonge l'été avec son troisième album "Loved". Le quintet australien poursuit son oeuvre électro-funk saisissante, tout en l'enrobant de touches électriques ou mélancoliques. Chronique du grand disque de la rentrée !

Marina Monaco
Curieux timing que de voir débarquer l'album de l'été un... 12 septembre. En ce jour musical ultra concurrentiel (Ed Sheeran, Florent Pagny, Twenty One Pilots et Feu! Chatterton ont aussi redébarqué aussi ce même jour), ce sont les Australiens de Parcels qui tirent leur épingle du jeu. Et arrivent à leur sommet créatif après de 10 ans de carrière. Un premier single explosif ("Overnight", signé Daft Punk), un EP fougueux ("Hideout"), un premier album laidback et un deuxième qui s'étirait en longueur. Jusqu'ici, les cinq musiciens de Byron Bay n'avaient pas réussi à trouver la recette discographique parfaite...

Mais s'il y a un domaine dans lequel Parcels a toujours excellé, c'est le live : des premières parties aux plus grands festivals, le quintet nous a toujours asséné une immense claque et fait preuve d'une grande leçon à chaque set, qu'il soit diablement funky (comme en juin dernier à We Love Green) ou résolument électro (Rock en Seine 2022, probablement leur meilleur concert). C'est justement dans les conditions du live qu'à été enregistré "Loved", troisième galette de la bande océanienne.

La bande-son de l'été, à retardement

Cocottes funky, choeurs à la Beach Boys et bonne humeur ambiante : "Tobeloved" (non, ils n'ont toujours pas trouvé la touche espace de leur clavier !) serait un peu comme si on enfilait nos pantoufles "parceliennes". Et donne le ton d'un 12-titres résolument hédoniste et lumineux. Ils l'ont toujours été, mais la recette est cette fois-ci poussée à son paroxysme. "Ifyoucall" et son intro hispanisante semble confirmer notre impression, quand survient la surprise "Safeandsound", mid-tempo doux-amer résolument 70's, aux guitares plus rock qu'à l'accoutumée. Disque de l'été ou du blues de la rentrée ?

Les expérimentations se poursuivent sur un "Sorry" plus électronique qu'à l'accoutumée et inspiré par Rihanna, avant la bombe "Yougotmefeeling". Décidemment abonné aux meilleurs titres de chaque album ("Somethinggreater" sur le précédent), le bassiste Noah Hill s'en donne à coeur joie cette petite ritournelle entêtante et diablement funky, qui fait déjà des merveilles sur scène. La chanson du disque et une des grandes compositions de cette année. Comme beaucoup d'autres titres de l'album, "Yougotmefeeling" est d'ailleurs parcellé de bouts de conversations, de rires ou de cris, pour renforcer cette impression d'enregistrement sur le vif.

Fête estivale et blues automnal

Une première partie de disque explosive qui anticipe une seconde toute aussi grandiose, mais qui ralentit toutefois le tempo. Mis à part sur "Thinkaboutit" ou le single (trop facile) "Leaveyourlove", le groupe se la joue contemplatif sur "Everybodyelse", suite spirituelle de "Theworstthing", "Finallyover" ou le final "Iwannabeyourlight". Ou comment symboliser en musique la fin d'un été solaire et le blues de l'automne en musique. Sur ce disque, que le combo a conçu après la première longue pause dans sa carrière, il y est donc question d'amour sous toutes ses formes mais aussi une célébration de l'unité des cinq Australiens. « J'imagine que c'est ça, Parcels - du moins pour l'instant : chacun suit son propre chemin, tout en cherchant à créer un espace commun où l'on peut canaliser nos vécus respectifs dans un univers partagé, et les transformer en célébration » résume le claviériste, guitariste et chanteur Patrick Hetherington. Tout est dit.

Qu'est-ce que "Loved" ? Une déclaration d'amour ? D'amitié ? La bande-son de l'été qu'on n'aimerait ne voir jamais s'arrêter ? C'est un peu tout ça et encore plus. Dix ans après ses débuts, le groupe australien Parcels livre son meilleur album, gorgé de titres forts qui feront sensation sur le meilleur terrain de jeu des Australiens : la scène. Dire qu'on attend leur concert à Bercy en octobre avec impatience est un doux euphémisme.
Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
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