Crédits photo : Montage Pure Charts
Et si Paris était devenue la nouvelle capitale mondiale du rap ? Selon le site spécialisé DJBooth, les rappeurs venant de Paris et sa proche banlieue ont vendu plus d'albums en 2019 que ceux originaires d'Atlanta ! La scène parisienne serait-elle donc plus forte que le vivier de la scène rap US (Migos, Future, Young Thug, Gucci Mane...) ? Il semblerait que ce soit le cas puisque le site explique que les artistes franciliens ont écoulé un peu plus de 2,6 millions de disques en 2019, un énorme score obtenu en grande partie grâce aux albums phénomènes de l'année dernière, signés PNL, Nekfeu ou Ninho. DJ Booth explique que 13 des 19 singles numéro un en France durant ces 12 derniers mois sont issus du genre urbain tandis que les albums rap ont passé 29 des 52 semaines de l'année au sommet du Top Albums fusionné.

Le fer de lance de la mondialisation du rap non-anglophone

Les certifications diamant n'échappent d'ailleurs pas aux cadors du genre. Du côté single, les tubes "Au DD", "A l'ammoniaque" de PNL ou "Médicament" de Niska et Booba ont déjà obtenu cette distinction. Côté albums, ceux de Nekfeu, Ninho et PNL devraient bientôt recevoir la leur. S'ils font tout juste mieux que les rappeurs d'Atlanta (eux aussi à 2,6 millions), le média explique que les rappeurs français pourraient même avoir un chiffre plus élevé en raison de la non-comptabilisation des écoutes en streaming via un compte gratuit dans les ventes, a contrario du système américain qui les prend en compte. Ainsi, le site explique que l'énorme démarrage de PNL, 113.000 ventes fusionnées pour "Deux frères", aurait pu être encore plus fort si l'on prenait en compte les écoutes issues de comptes gratuits. De plus, Ademo et N.O.S. auraient même pu faire une meilleure première semaine que les stars américaines Young Thug et Future, respectivement à 131.000 et 125.000 ventes pour "So Much Fun" et "The WIZRD".

Malgré cela, l'emprise du rap français sur le marché international grossit de jour en jour. Le rappeur MHD s'est déjà produit à Coachella en 2018 tandis que la pop urbaine d'Aya Nakamura devrait faire bouger les festivaliers californiens en avril prochain. Et nombreux sont ceux à se lancer dans des petites tournées nord-américaines : « Pendant des décennies, la France a été la plus gros marché hip-hop en dehors des Etats-Unis, mais une augmentation sans précédent du rap national durant ces cinq dernières années a fermement établi le rap français comme le genre musical le plus populaire du pays. Avec une scène parisienne florissante dépassant ses homologues américains en terme de ventes, la ville lumière se destine à être le fer de lance de la mondialisation du rap non-anglophone dans les années 2020 ».