Crédits photo : Montage Pure Charts
Actrice et it girl, Lou Doillon a ébloui le public avec son premier album "Places", en septembre 2012. Concocté avec la complicité d'Etienne Daho, le disque s'est écoulé à plus de 200.000 exemplaires, porté par les singles "I.C.U" ou "Devil or Angel". Deux ans et demi plus tard, la chanteuse, devenue égérie de la marque Chloé, a simplement révélé les premières dates de sa nouvelle tournée qui débutera le 23 octobre à Antibes, avant de s'arrêter à Nantes, Toulouse ou au Casino de Paris le 8 décembre. C'est au mois d'octobre que sortira son deuxième album très attendu, comme le révèle El Pais. Le quotidien espagnol a eu la primeur d'une interview avec Lou Doillon, qui a expliqué que le processus de ce disque, produit par Taylor Kirk, était « compliqué » et qu'elle désirait rester fidèle à un son « épuré ».

"Ma grand-mère a lutté pour autre chose que le droit de craner un string"

La chanteuse a également évoqué les relations entre les femmes et les hommes, prenant l'exemple de ses parents. « Quand on pense à Jane Birkin ou François Hardy, on les considère comme des femmes libérées. En réalité, elles ne l'étaient pas, elles le faisaient seulement paraître. Hardy dit que sans Jacques Dutronc elle n'aurait été rien dans la vie et ma mère dit qu'elle doit tout à Serge Gainsbourg. Dans les deux cas, c'est faux. Je pense que ma génération est la première a être vraiment libre » a-t-elle lancé, fière de son statut de femme émancipée. « Je suis la première qui peut foutre un mec dehors, parce que j'ai mon propre salaire, une maison à mon nom, et le droit d'élever mon fils seule. Ma mère, en revanche, pouvait envoyer promener Serge, mais la règle qui déterminait ses relations était la soumission »

D'ailleurs, Lou Doillon s'est indignée de l'attitude régressive de certaines popstars. « Les femmes, nous devons avancer avec prudence pour ne pas perdre de terrain. C'est pour ça que quand je vois Nicki Minaj et Kim Kardashian, je suis scandalisée. Je me dis que ma grand-mère a lutté pour autre chose que le droit de craner en string » a renchéri l'interprète de "Defiant". Pour elle, c'est comme « une espèce de syndrome de Stockholm ». « Comme les mecs ne nous tapent plus sur le cul, nous nous le faisons nous même. Comme personne ne nous appelle "chienne", nous nous appelons comme ça entre nous » a-t-elle tenté d'analyser en prenant exemple sur Beyoncé.

"L'attitude de Beyoncé ? Une catastrophe"

« Quand je vois Beyoncé chanter nue sous la douche, suppliant son mari, ivre, de la tirer, je me dis : "On assiste à une catastrophe". Et par dessus tout, on me dit que je n'ai rien compris, que c'est une vraie féministe parce que dans ses concerts il y a un énorme écran qui le dit. C'est dangereux de croire que c'est cool » a dénoncé Lou Doillon. « Elle n'en reste pas moins une femme qui chante des chansons écrites pour des hommes et qui répondent à un fantasme masculin. Ça me dérange que les gens prennent ça à la légère. Aujourd'hui tout le monde est si cynique et ironique... » a regretté la chanteuse, féministe et engagée.