Crédits photo : France 2
La carrière de Grégoire est marquée par sa rencontre avec plusieurs figures paternelles. Alors qu'il défend son nouvel album "Vivre", le chanteur a rejoint Frédéric Lopez dans "Un dimanche à la campagne" sur France 2 pour évoquer son premier choc musical, les Beatles, puis le basculement insufflé par sa découverte du titre "Confidentiel" de Jean-Jacques Goldman, que lui avait fait écouter sa petite amie du lycée. « Je suis fasciné. C'est une sorte de déclic. J'écris des petits poèmes, des petites mélodies, je commence à façonner des chansons. Et là, c'est exactement le genre de chansons que je veux faire. C'est simple mais wow ! Ce mec-là peut comprendre ce que je fais. Je voulais tellement aller jusqu'au bout de mon rêve de faire de la musique » s'est remémoré l'interprète de "Le monde est à nous", invité à se laisser aller au jeu de la confidence aux côtés d'Eric Antoine et Noémie de Lattre.
"La douleur de mes parents est inexplicable"
À l'âge de 23 ans, alors qu'il vit de petits boulots en attendant de pouvoir exercer sa passion à plein temps, un drame vient secouer son existence : « Je suis chez ma maman, et là au milieu de la nuit, j'entends sa voix qui crie mon prénom. Je ne comprends pas trop ce qu'il se passe et elle m'annonce que mon frère Ludovic est mort dans un accident de voiture ». Un chagrin insurmontable car avec « un père un peu absent », Ludovic est pour lui un « guide ». « Il m'a appris le piano, il m'a tout appris. C'est un monde qui s'effondre. Il n'y a pas de pourquoi. C'est comme ça, c'est la vie » raconte-t-il face caméra, très ému : « À ce moment-là, je me dis surtout que perdre un frère c'est moins affreux que de perdre un fils. La douleur de mes parents est inexplicable donc je ne vais pas leur rajouter une épreuve de plus en sombrant dans la drogue, l'alcool, en faisant n'importe quoi ». À son enterrement, il lit un poème écrit de sa main et une amie l'encourage à persévérer dans la voie artistique, avec cette phrase : "Fais-le pour lui, fais-le pour toi. Tu sais sa mort, c'est peut-être ta naissance". « Je prends vraiment conscience que la vie s'arrête comme ça, du jour au lendemain » se souvient-il.
INTERVIEW - Grégoire de retour : "La vie m'a appris qu'il y a une urgence à vivre"
"Il y a des gens qu'on ne peut pas forcément sauver"
Trois ans plus tard, alors qu'il travaille dans une maison de disques à Paris pour tenter de se constituer « un carnet d'adresses », Grégoire est frappé par une nouvelle tragédie. « Un jour, ma mère n'a plus de nouvelles depuis deux semaines de mon frère Nicolas et me demande d'aller voir comment il va. J'arrive à son appartement, je frappe, j'ouvre la porte et finalement il a décidé de s'en aller » relate-t-il à Frédéric Lopez, la voix étranglée par l'émotion. C'est lui qui doit annoncer la terrible nouvelle à sa mère et son père. « Nico a toujours été assez torturé. (...) Je pense qu'il y a des gens qu'on ne peut pas forcément sauver et que s'il a fait ça, c'est qu'il ne pouvait plus... Il ne pouvais plus » ajoute-t-il, encore très touché par cette disparition. De ces épreuves successives, Grégoire en tire un élément positif : une chanson, "Toi + Moi", qui devient son premier succès et lui permet enfin de toucher du doigt son rêve d'artiste.