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Il y a de l'eau dans le gaz entre Enrique Iglesias et son père Julio. Dans les colonnes de Icon, le supplément du journal espagnol El Pais, le chanteur s'explique sur la relation tendue qu'il entretient depuis des années avec son père. Une brouille qui a duré durant de très nombreuses années : « A 18 ans, je me suis complètement éloigné de ma famille. Et cela a été difficile. J'ai pris la fuite et pendant dix ans je n'ai eu absolument aucun contact avec mon père ». L'auteur de "Subeme La Radio" explique ainsi avoir quitté le cocon familial pour s'aventurer au Canada : « J'y suis allé parce que je savais que c'était comme si je vivais aux Etats-Unis, mais je ne connaissais personne. Comme ça, je pouvais me concentrer sur ma musique et mon travail ». Là bas, il fait ses premières maquettes, enregistre ses premiers titres sous un faux nom. La réponse de son père est sans appel, comme le confirme Alfredo Fraile, l'ancien manager de Julio Iglesias : « Enrique a envoyé l'album à son père et il a dit que c'était de la merde, qu'il n'irait nulle part. Que lui seul savait quelle musique était la bonne et qu'il ne devait compter que sur lui. Je pense que Julio s'est trompé ».

"J'ai beaucoup souffert"

Au cours de ce long entretien très direct, le chanteur de 44 ans ne mâche pas ses mots. Ce n'est qu'à la mort de son grand-père en 2005 qu'Enrique et Julio Iglesias vont reprendre contact ensemble. Une longue période d'absence qui a durablement marqué le Madrilène : « Cela représente beaucoup d'années. J'ai beaucoup souffert. Mais ce que j'éprouvais pour ma musique me donnait de la force. Et par dessus tout, je poursuivais un objectif comme je l'entendais ». Aujourd'hui, la relation s'est, semble-t-il, apaisée entre le père et le fils : « Nous avons un respect mutuel, plus qu'il y a 25 ans. C'est mon père et je l'aime de toute mon âme. Je le respecte et je l'admire, et je comprends ce qu'il a fait dans sa carrière et dans sa vie privée ».

Malgré cela, Enrique Iglesias assure que grandir sans figure paternelle a été une épreuve douloureuse pour lui : « J'ai beaucoup pleuré au début. Il y a eu un moment en particulier. Je suis allé à San Francisco pour mixer mon premier album. Je me rappelle être rentré à l’hôtel, seul et m'être mis à pleurer. Je pensais : "Qu'est-ce que je fais? J'ai complètement perdu contact avec ma famille" ».