Crédits photo : Capture YouTube
Diam's est à l'honneur d'un documentaire baptisé "Salam", qu'elle co-réalise avec Houda Benyamina ("Divines") et Anne Cissé. Projeté en avant-première au Festival de Cannes, le film abordant son parcours et notamment sa descente aux enfers suivie de sa conversion à l'islam sera diffusé au cinéma les 1er et 2 juillet prochains. « Moi, normalement, je suis morte. Si j'étais restée comme ça à cette époque… Quand je raconte que j'ai voulu mettre fin à mes jours, c'était sérieux, c'est ce que j'ai voulu faire. (...) A ce moment-là de ma vie, je me dis que ma mort est préférable à ce que je suis en train de vivre » explique celle qui se fait appeler Mélanie Diam's dans une interview à Brut, dans lequel elle revient sur la photo volée d'elle, voilée à la sortie d'une mosquée, publiée en 2009 en Une de Paris Match.

"Ils mettaient des lames de rasoir pour qu'on se coupe"

« A ce moment-là, la grande difficulté c'est que quand je prépare ce dernier album, j'ai vraiment envie de faire de grandes choses avec Big Up, mon association. Je pense vraiment que ça va être fédérateur, qu'on va faire plein de trucs. J'imagine pas un instant que le scandale autour de mon voile va finalement tout chambouler » confie l'ancienne rappeuse, regrettant ces méthodes de la presse people : « Photo volée, moment volé, secret volé parce que c'était un secret. Et on m'accuse de prôner ça alors que c'est eux qui ont volé ce moment ». Les médias s'emparent de l'affaire et le violence se déchaîne alors contre Diam's, même si les réseaux sociaux n'existaient pas au même niveau qu'aujourd'hui. « Il y avait la haine quand même, mais elle n'était pas sous cette forme. A l'époque, la haine c'était des courriers écrits à la main, qui étaient piégés. On avait des colis piégés nous ! Ils mettaient des lames de rasoir pour qu'on se coupe quand on ouvrait l'enveloppe » révèle celle qui chantait "La boulette".

A LIRE : Diam's évoque sa relation avec Vitaa : "Notre amitié n'a jamais bougé"

« Quand je vois aujourd'hui le déferlement de haine qu'il y a sur les réseaux, je me sens concernée parce que j'ai vécu ce déferlement moi-même. Je l'ai vécu à une autre échelle. C'est à dire qu'il y a des gens qui ont reçu un harcèlement sur Twitter, moi j'ai eu un harcèlement médiatique » ajoute Mélanie Diam's, qui ne comprend pas cette haine : « Je me dis toujours que les gens qui parlent, est-ce qu'ils sont conscients des conséquences que ça peut avoir sur la personne dont il parle ? ». Maman de deux enfants, l'artiste se sent forcément concernée : « Ça fait partie des sujets qui me touchent le plus. Vraiment, tout ce qui peut conduire aux maladies psychologiques, c'est quelque chose qui me touche beaucoup ». Aujourd'hui, elle n'en veut pas à celles et ceux qui n'ont pas compris sa conversion à l'islam : « Avec le temps et le recul, j'ai appris à comprendre l'autre. Je pense que c'est nécessaire comme j'ai voulu qu'on me comprenne. J'ai eu besoin moi aussi de comprendre les gens ».