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Chantal Goya n'oubliera jamais le vendredi 13 décembre 1985. A l'époque, la chanteuse pour enfants est au sommet de sa popularité grâce à une multitude de tubes populaires comme "Bécassine", "Pandi Panda", "Babar", "Davy Crockett", "Un lapin" ou "Bouba le petit ourson". Sauf que son passage dans l'émission "Le jeu de la vérité" pour Noël, en direct devant 15 millions de téléspectateurs, tourne au fiasco. Chantal Goya, qui vient de jouer son spectacle devant des milliers d'enfants au Palais des Sports de Lyon, est mise à mal par une enseignante jointe par téléphone qui voit d'un très mauvais oeil son influence sur la jeune génération, et lui demande d'un ton sec : « Pensez-vous qu'il soit nécessaire de paraître une toute petite fille aux yeux des enfants que vous confinez dans un système abêtissant ? ». Pour ne pas perdre la face, l'artiste reste ancrée dans son personnage et répond avec légèreté en faisant des grimaces, lançant notamment la phrase « les fées n'ont pas d'âge ma petite dame ». Une séquence lunaire qui causera beaucoup de tort à sa carrière, et sera même le début d'une « descente aux enfers » selon le documentaire "Que sont devenues les stars de notre enfance ?", diffusé mardi 11 juillet sur TF1.

"C'était le jeu du mensonge, plutôt !"

Près de 40 ans plus tard, Chantal Goya n'a toujours pas digéré le piège que lui aurait tendu l'animateur Patrick Sabatier, aux commandes de l'émission. Et elle a accepté d'en reparler pour le reportage. « Quand il y a eu l'histoire du "Jeu de la vérité", enfin si on peut appeler ça "Le jeu de la vérité"... "Le jeu du mensonge" plutôt parce que c'était malsain, Sabatier était malsain. Le sens de l'émission était malsain et les gens qui étaient autour étaient aussi malsains que Sabatier » dénonce Jean-Jacques Debout, le mari de la chanteuse et créateur de ses chansons cultes. Chantal Goya rappelle qu'elle est « la seule artiste qui [a fait l'émission] en direct après [son] spectacle », face à un public de 10.000 personnes : « Moi j'ai voulu à chaque fois défendre mon public qui m'aimait et qui était devant moi et je me disais : "C'est pas possible ce qu'ils me racontent tous, c'est effrayant" ».

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"J'ai tiré un trait"

D'après Jean-Jacques Debout, le bad buzz aurait été volontairement orchestré par Patrick Sabatier dans le but d'impressionner... Silvio Berlusconi, l'ancien président italien qui venait de lancer en France sa nouvelle chaîne, la Cinq, via la société Fininvest. « Il avait rencontré Sabatier qui était à la mode à l'époque et Berlusconi lui a dit : "Prouvez-moi que vous faites tant de téléspectateurs" et pour faire ce nombre de téléspectateurs qu'il voulait faire, forcément, il voulait flinguer Chantal de manière à faire un buzz » avance le parolier. Depuis cet incident, ils n'ont plus jamais adressé la parole à Patrick Sabatier : « J'ai tiré un trait. Je sais que c'est quelqu'un que je ne reverrai plus de ma vie et ça fait longtemps que je n'ai plus envie. Il a essayé de revoir Chantal et il n'y a rien eu à faire ».

En 2015, Patrick Sabatier avait affirmé dans les pages de Télé Star que Chantal Goya avait « pété les plombs » ce soir-là. « Ce sont les risques du direct. Elle a tout dit Chantal, notamment que ce n'était pas une vraie institutrice. Je l'ai laissée dire... J'ai tout fait pour préserver sur le moment son image de star des enfants. Mais il y a des soirs comme ça... » déplorait-il, sans présenter d'excuses. L'année précédente, le présentateur de télévision avait sous-entendu dans l'émission "Salut les Terriens" de Thierry Ardisson que Chantal Goya ne se trouvait pas dans son état normal lors de cette fameuse émission : « Tout ce que je peux dire c'est qu'elle n'était pas à 20h30 comme je l'ai vue à 19 heures. Il s'est passé quelque chose ».