La nouvelle coqueluche belge fait son show. Arrivée il y a près de quinze ans à Paris, Annie Cordy signe cette année un très grand spectacle digne des plus beaux vus cette année et conquiert la capitale. Quinze ans, c'est le temps qu'il a fallu à cette artiste, Léonia Cooreman, pour triompher sur les planches de Bobino. Elle présente à la Gaîté une mise en scène soignée, où les costumes plus somptueux les uns que les autres mettront tout le monde d'accord. "Annie Cordy en deux actes et 32 tableaux", c'est un spectacle à l'impulsion de Maurice Chevalier pour lequel chaque chanson dispose d'une mise en scène propre. On dit que le succès de ce spectacle donnerait à Annie Cordy des envies de partir à l'international. On parle déjà de dates à Berlin, Madrid et Moscou.

Ce n'est pas la première fois qu'Annie Cordy foule la scène de Bobino. Mais c'est au Lido qu'elle a commencé, repérée par le directeur artistique du cabaret. Meneuse de revue, elle a ensuite voulu montrer les différentes facettes de son talent, s'improvisant chanteuse. On se souvient de ses débuts en 1952 avec les titres "Fleur de papillon" et "Léon", avant qu'elle se lance dans le cinéma en prenant part au tournage des films "Si Versailles m'était conté" de Sacha Guitry et "Poisson d'avril" avec Bourvil et Louis de Funès. C'est en 1953 qu'Annie Cordy a été présentée en tant que vedette à l'Olympia et à Bobino, pour la première fois, avant de recevoir le très prestigieux Grand Prix de l'Académie Charles-Cros pour sa chanson "Oh Bessie !". Et comment oublier sa mémorable prestation de 56, à l'occasion des fiançailles de Grace Kelly et du prince Rainier III de Monaco ?

Autant dire qu'Annie Cordy compte comme l'une des artistes majeures du Paris mondain. Les portes de l'avenir lui sont ouvertes !