Amine

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Propos recueillis par Yohann Ruelle.

Ça fait un moment qu'on t'avait perdu de vue. Pourquoi as-tu mis ta carrière entre parenthèses ?
Je fais partie des rares personnes qui aiment la musique comme jamais, mais qui ne l'a jamais mise au premier plan. Ce n'est pas tout dans ma vie : il y a d'autres choses qui sont importantes, et à côté desquelles je ne voulais pas passer. Ces dernières années, je me suis occupé beaucoup de mes enfants, de ma famille. Je voulais surtout voir mes gosses grandir.

Tu as connu des déceptions vis-à-vis de l'industrie musicale ?
Je pense qu'il y a du bon et du mauvais, comme dans tout. La musique, ce n'est pas un monde qui est parfait mais je n'ai pas eu de souci là-dessus. C'est plus venu d'une remise en question. Il fallait que je passe par là pour revenir encore meilleur et avec un esprit plus frais.

Financièrement, quand tout s'arrête, comment tu fais pour t'y retrouver ?
J'ai de la chance, j'ai des musiques qui ont énormément perduré dans le temps. Certaines ont plus de 20 ans d'existence ! Comme je suis auteur et compositeur, que je fais des concerts, je n'ai jamais eu de problème avec l'argent. C'est un choix que j'ai assumé, sans faire d'histoires, sans en parler. C'était juste pour moi et je l'ai fait.

Tu devais sortir un album intitulé ''Casablanca''. Pourquoi il n'est jamais sorti ?
C'est tombé au même moment où j'ai eu cette grosse remise en question. J'ai tout stoppé. Des fois, on a du mal à être en accord avec soi-même. C'est ce qu'il y a de plus difficile... C'était pour moi comme un reset, une façon de reprendre tout à zéro, en laissant mes acquis de côté. Je n'ai pas jugé le facteur temps. Je me suis dit : ça prendra le temps qu'il faut et quand je me réveillerai de tout ça, ça voudra dire que c'est le bon moment pour moi. Et on y est !




Pourquoi ce fut si long à mettre en place ?
J'ai dû me recentrer sur moi-même et sur mes projets, avec l'idée d'amener quelque chose de nouveau et de différent par rapport à tout ce que j'ai fait. Ça m'a pris énormément de temps parce que je suis quelqu'un d'assez perfectionniste sur les bords. (Rires) Là, ça arrive ! Je suis toujours dans le speed, je passe ma vie au studio. Je prépare un très, très gros projet, avec énormément de trac. C'est un concept assez spécial, vous en saurez plus d'ici très peu de temps...

Tu peux m'en dire plus ?
Je ne pars pas sur un album mais sur un concept bien précis où je vais sortir une musique et un clip par mois. C'est une grosse charge de travail, un très gros projet, avec un rythme assez intense. Ça fait longtemps que je travaille dessus. C'était comme une sorte de défi. J'avais envie de me dire : est-ce que je suis capable de le faire ? On est à l'aube de ce projet, qui a démarre vendredi avec la sortie du titre "Immunisé". Les festivités vont commencer !




Ça te fait quoi de revenir pour la tournée ''I Gotta Feeling'' où tu vas chanter tes tubes ?
Je suis très heureux de revenir, parce que la scène, c'est ce que je préfère le plus. J'aime le studio parce qu'il y a la création, l'écriture mais la scène, c'est ce qu'il y a de plus important en vérité. C'est là où on s'exprime le mieux, face aux gens. Moi j'aime bien cette vérité. C'est que du kiff ! Je n'ai jamais eu peur d'être oublié. Quand on est honnête avec ce qu'on fait, on est écouté.

"Raï'n'b Fever" va revenir avec DJ Kore. Tu vas y participer ?
"Raï'n'B Fever", ça fait partie de moi, c'est mon identité première. Les gens m'ont connu grâce à ce projet. Le Raï'n'B s'est complètement démocratisé et est devenu un style à part entière. Il appartient un peu à tout le monde aujourd'hui. Voir maintenant ce que c'est, comment c'est apprécié... On a déjà gagné le pari depuis très longtemps. Maintenant, ce serait une opportunité. J'ai toujours fait les choses selon la manière dont je vais les sentir au moment où ça arrive. Si ça arrive, ça arrive et on fera ce qu'il faut. (Sourire)

Tu pourrais refaire un duo avec Leslie ?
Ce n'est pas impossible. Rien n'est impossible...