samedi 04 septembre 2021 13:16

Soprano, Imagine Dragons, Drake : 3 albums au banc d'essai

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Pure Charts passe en revue trois albums phares de la rentrée musicale. Soprano sort l'artillerie lourde sur "Chasseur d'étoiles", Imagine Dragons fait simple mais efficace sur "Mercury - Act I" tandis que Drake déçoit avec "Certified Lover Boy". Critiques en quelques lignes !
Crédits photo : Florian Fusy / Eric Ray Davidson / Instagram de Drake

Soprano | "Chasseur d'étoiles"


Just an illusion. L'air est irrespirable sur notre planète ? Soprano est de retour et a pensé à tout. Souhaitant divertir petits et grands, loin des problèmes de notre monde, le rappeur invite le public à tout oublier en montant à bord du Frégate, son vaisseau, pour les 16 chansons de son album "Chasseur d'étoiles". Destiné majoritairement aux enfants comme en atteste une intro très Disney, ce disque s'inscrit dans la lignée des cartons "Cosmopolitanie", "L'Everest" et "Phoenix" avec ses grosses mélodies pour les stades, des refrains faciles et radiophoniques et des mots simples et répétitifs... qui parlent au plus grand nombre. Vous l'aurez compris, la recette reste la même ! Sauf que pour contrebalancer ce manque de nouveauté, l'artiste habille ses titres de productions tout droit sorties des années 80, avec ses synthés indémodables, des airs de Gold ou de "Maniac", et de nombreuses références pop culture un peu indigestes. Ses titres s'intitulent "Bruce Lee", "La boum", "Roi Lion", "Le grand bleu" ou "Forrest", au cas où nous n'aurions pas saisi... Mais là où Soprano est malin, c'est que sous cet emballage un peu grossier, il en profite pour aborder des thèmes forts comme la dépression ("Dingue"), le racisme et les violences policières sur le très engagé "Racine" ou la différence sur "Forrest". Avec une grande sincérité, une volonté de faire danser les foules mais d'envoyer des messages forts, le chanteur sait clairement y faire ! La recette est certes éculée mais terriblement efficace à l'écoute de "La boum" ou "Paranoïa", des tubes en puissance, ou de la ballade "Rappelle-moi", redoutable. Le reste, comme "Justine et Abdelkrim", "Bébé Love" ou "NKOTB", fera sans doute sensation en live, sur disque un peu moins. Mais le carton est assuré ! JG

Ça ressemble à un voyage peu subtil dans les années 80
A écouter : les hits "Paranoïa" et "Dingue", "Le grand bleu" (la voix de Solaar comme à la belle époque), le superbe "Racine", "Planète Mars 2021" sauf son refrain
A zapper : "Bébé love", au texte trop attendu, le bancal "Près des étoiles"


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Imagine Dragons | "Mercury - Act I"


Se débarrasser de ses "Demons". « On a tous besoin de musique ! » nous confiait récemment Dan Reynolds en interview. Et le leader d'Imagine Dragons n'est pas le seul à avoir eu cette idée tant la rentrée musicale s'annonce chargée. Le groupe américain espère tirer son épingle du jeu avec "Mercury - Act I", son nouvel album et le premier depuis "Origins" en 2018. Les fans d'Imagine Dragons ne seront d'ailleurs pas dépaysés : dès les premières notes au piano de "My Life", on retrouve bel et bien l'univers typique et indissociable du quatuor. Tout au long des 13 morceaux de l'album, Imagine Dragons propose une nouvelle fois sa formule qui fait mouche : une collection de titres pop-rock parés pour cartonner en radio et dans les stades, ainsi que des ballades intenses. Dans le premier cas, ça donne "Monday" ou le très bon "#1", dans le second, le single "Wrecked", véritable successeur de "Demons". Ainsi, "Mercury - Act I" ne dépaysera ni ne surprendra les fans d'Imagine Dragons. C'est plutôt dans ses thématiques que le disque intéresse. Dan Reynolds s'y livre à coeur ouvert sur ses doutes, ses faiblesses et ses insécurités face à sa propre personne. « J'essaie d'être quelqu'un d'autre (...) mais c'est impossible » lance-t-il sur le refrain de "My Life", un des titres les plus justes et les plus honnêtes de l'album. Pourtant, le leader charismatique semble relever la tête au fur et à mesure que le disque avance. S'il rend hommage à sa soeur décédée des suites d'un cancer sur "Wrecked", le chanteur clame que « c'est ok de ne pas être ok » ("It's OK") et veut tout de même être le "#1", avant de finir sur une note plus optimiste sur "One Day" : « Je sais qu'un jour je serais cette chose qui te rend heureux ». Rendez-vous à l'acte II ? TB

Ça ressemble à un album classique d'Imagine Dragons, ni plus ni moins
A écouter : les tubes en puissance "Follow You" et "#1", "Wrecked"
A zapper : "Cutthroat", "Lonely" et "Giants", oubliables





Drake | "Certified Lover Boy"


I need a one dance. Installé sur le toit du monde à la sueur de ses nombreux tubes, Drake n'a plus vraiment rien à prouver avec la sortie de son nouvel album ''Certified Lover Boy''. Mais asez curieusement, le rappeur canadien semble avoir bien des comptes à régler dans ce disque décrit comme une "combinaison de masculinité toxique et acceptation de la vérité'', peut-être à l'image de sa pochette représentant 12 émojis de femmes enceintes. Un clin d'oeil au battage médiatique autour de son fils caché Adonis, à qui il dédie les premiers mots de ''Champagne Poetry'', la piste d'ouverture qui sample ''Michelle'' des Beatles. Le morceau place d'emblée Dreezy dans un mood introspectif, lui qui disserte sur son rapport au succès, au mauvais garçon qu'il est dans sa vie sentimentale, tout au long de ces 21 titres où il s'éloigne des sonorités très pop et dancehall ayant renforcé sa popularité pour recentrer le débat sur le hip-hop. « Not sure if you know but I’m actually Michael Jackson / The man I see in the mirror is actually goin' platinum » lance-t-il sur ''You Only Live Twice'', son feat avec Rick Ross et Lil Wayne renouant avec l'excellence des ères ''Thank Me Later'' et ''Take Care'', avec un soupçon d'egotrip qui prête à sourire mais démontre finalement l'obsession du rappeur à répondre aux critiques et à vouloir plaire à tout le monde. Des insécurités qui font désormais partie intégrante du personnage Drake, avide de se flageller pour mieux rouler des mécaniques. Mais le package est moins complet, moins convaincant, moins palpitant que sur "Views" ou "Scorpion", avec des points forts qui manquent cruellement. Seul ''Fountains'' avec la chanteuse nigériane Tems amène un peu de couleurs et d'énergie à ce projet assez amorphe, alignant les collaborations XXL avec JAY-Z, Future, Toung Thug ou Ty Dolla Sign sans vraiment passionner - à l'exception de ''Fair Trade'' avec Travis Scott. Pour un artiste de son calibre, on aurait aimé voir un peu plus que des punchlines du niveau de « Say that you a lesbian, girl, me too ». YR

Ça ressemble à une longue dissertation smooth mais sans éclat
A écouter : "You Only Live Twice", "Fair Trade", le joli interlude "Yebba's Heartbreak, "Pipe Down"
A zapper : l'inaudible "Way 2 Sexy"


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