Crédits photo : Abaca
Face au raz-de-marée provoqué par le retour de Daft Punk sur le plan international cette année, on aurait presque tendance à oublier qu'une autre de nos fiertés nationales est actuellement en plein comeback. Après quatre ans d'absence, le groupe Phoenix propose un successeur à "Wolfgang Amadeus Phoenix", son quatrième disque paru en 2009 et aussi celui de sa consécration internationale, remportant le Grammy Award du meilleur album de musique alternative lors de la 52ème cérémonie en 2010. Une récompense qui a aidé le disque à s'écouler à plus de 700.000 exemplaires outre-Atlantique !

Face à cette nouvelle reconnaissance sur le plan international, autant dire que la bande était attendue au tournant en avril dernier, lorsqu'elle a publié son nouvel opus "Bankrupt!". Malgré quelques avis partagés sur le premier extrait "Entertainment", l'album se classe sur la dixième marche du Top Albums en France lors de sa sortie et totalise un peu moins de 25.000 ventes à ce jour. Un score encourageant d'autant plus que son nouveau single "Trying to Be Cool" devrait lui offrir une visibilité supplémentaire, avec des sonorités proches de ses plus grands succès, mais surtout un remix effectué récemment avec... R. Kelly ! Il faut dire que le groupe fait partie de la cour des grands depuis quelques temps, recevant parfois des propositions hallucinantes de la part de l'industrie, comme l'a annoncé Thomas Mars ce vendredi. « On a refusé en début d'année un contrat faustien : 50 millions de dollars pour tourner pendant deux ans ! » a-t-il déclaré au quotidien Libération.

"On serait devenus une marque"

Pour un total de 37,5 millions d'euros environ et malgré une offre très alléchante, le groupe a donc décliné le contrat proposé, expliquant ses raisons. « Nous n'aurions plus été maîtres de notre temps. On serait devenu une marque » a confié le chanteur. Un comportement qui confirme une nouvelle fois l'amour de la musique et l'humilité du groupe, gage de succès selon lui. « Il faut oublier l'image, ne faire qu'écouter. La plupart des groupes français ayant marché à l'étranger, Daft Punk, Air, Cassius, etc. ont eu ce fil conducteur » a-t-il ajouté avant de revenir sur l'importance de ses origines et des galères du début, qui forgent le caractère. « On a été l'un des premières générations à enregistrer dans notre garage un album qui sonnait comme un album. Des contraintes, on en a fait un son » a-t-il dit.

Redécouvrez "Trying to Be Cool", le dernier clip de Phoenix :



Et si le groupe parvient à garder les pieds sur terre, ce n'est pas sans oublier les privilèges qui lui sont accordés. Cet été, il s'est notamment produit au prestigieux festival de musique et d'arts de la vallée de Coachella, tandis que la scène musicale du monde entier lui ouvre ses portes. « On ira en mars 2014 dans des pays d'Amérique latine et centrale. On a dû vendre quatre disques en Colombie, mais on croise souvent des fans invétérés » a d'ailleurs rappelé Thomas Mars dans le journal. Avant de partir pour l'Amérique, c'est pourtant bien dans leur contrée française que les musiciens se produiront, notamment au festival Rock en Seine de Saint-Cloud ce samedi 24 août.