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Bilal Hassani a indéniablement marqué la rentrée télévisuelle en participant à la saison 11 de "Danse avec les stars". D'abord, le chanteur âgé de 22 ans est le premier candidat de l'histoire de l'émission à danser avec un partenaire du même sexe, s'accompagnant de Jordan Mouillerac tout au long de l'aventure. « Je suis très très très fier de pouvoir participer à cette saison de "DALS" avec toutes les envies, avec tout ce que j'avais imaginé, dans les conditions que je voulais. J'espère, comme en 2019 avec l'Eurovision, pouvoir parler aux foyers et montrer d'autres formes d'identités. (...) Ça commence à avancer, à bouger. C'est vraiment une très bonne nouvelle » expliquait d'ailleurs l'artiste en interview sur Pure Charts. Si sa participation a initialement généré de nombreuses critiques, l'interprète de "Baby", avec ses perruques et ses tenues flamboyantes, a impressionné le public et les jurés de l'émission chaque vendredi soir à travers des performances bluffantes, tout en délivrant des messages contre le harcèlement scolaire ou pour dénoncer les codes de la virilité. Sans surprise, Bilal Hassani est parvenu jusqu'en finale, mais c'est Tayc qui a remporté la victoire avec Fauve Hautot.
"Le sujet ce n'était pas du tout de choquer"
Pour célébrer l'impact sans précédent de Bilal Hassani sur la représentation queer auprès du grand public français à travers son parcours dans "Danse avec les stars", le magazine Têtu a fièrement proposé au chanteur de poser en Une de son dernier numéro, titré "Bilal Hassani, la personnalité de l'année". L'interprète de "Lights Off" s'y affiche, tel une Madone, les cheveux longs, entouré d'une auréole de lumière, et arborant une gestuelle rappelant Jésus. Une incarnation religieuse qui n'a pas plu à tout le monde. Aujourd'hui, selon Arrêt sur images, « Mediatransports, qui gère les publicités dans les gares parisiennes de la RATP et de la SNCF, refuse de l'afficher » en raison de son caractère « confessionnel ». Une censure que Thomas Vampouille, le rédacteur en chef du magazine Têtu, ne saisit pas. « Il n'y a évidemment aucun caractère confessionnel. La réaction, on ne la comprend pas. (...) Il n'y a pas d'offense dans cette Une » a-t-il expliqué hier soir sur le plateau de "Touche pas à mon poste" sur C8.
"On est pas là du tout pour diviser"
Au passage, le rédacteur en chef de Têtu a expliqué l'intention derrière cette photographie avec Bilal Hassani : « Le sujet ce n'était pas du tout de choquer. On voulait l'installer comme une icône, comme la Madone. C'est un classique de la culture pop. Madonna l'a fait, Beyoncé l'a fait. (...) Au début, on était parti sur une représentation de Marie. Finalement, beaucoup l'ont pris pour Jésus, pour cette ambiguïté, qui lui va très bien ». D'ailleurs, il a tenu à rappeler que ce numéro important du magazine ne se résumait pas à sa couverture : « Derrière cette Une on a tout un dossier sur le harcèlement scolaire, on a plein de contenus, on a d'autres personnalités de l'année qui ont été nommées ». Et de marteler la démarche de Têtu : « L'idée c'est de faire un pont entre les gens. On est pas là du tout pour diviser les croyants des non-croyants, les homos des non homos, les garçons virils des garçons folles. On a plus à choisir aujourd'hui, la représentation gay elle est multiple. (...) Il n'y a plus une manière d'être un garçon ou une fille normal.e. On est comme on est ».
De son côté, Mediatransports défend sa décision auprès d'Arrêt sur images : « Dans nos contrats avec les opérateurs de transports et en l'espèce la SNCF et la RATP, il nous est impossible d'afficher des visuels où sont présentes des références religieuses ». Si Bilal Hassani n'a pas encore réagi publiquement à cette polémique, il se réjouissait dans Télé Loisirs, avant la finale de "Danse avec les stars", de sa volonté de faire évoluer les mentalités : « On s'habitue peu à peu à voir des personnes comme moi exister. C'est très rassurant. (...) On n'a pas encore gagné la guerre mais pas mal de batailles quand même ». Il ne pensait pas si bien dire !