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Cinq ans après l'émergence du mouvement #MeToo, y a-t-il de réelles avancées pour soutenir la parole des femmes dans notre société ? Âprement débattue par les spécialistes, la question revient sur le devant de l'actualité à la faveur du jugement rendu dans l'affaire de viol impliquant le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin. L'homme d'Etat, accusé par une femme, Sophie Patterson-Spatz, de lui avoir réclamé une relation sexuelle en échange de son soutien dans un conflit judiciaire, a vu le non-lieu prononcé en première instance être confirmé par la cour d'appel de Paris, qui a estimé qu'il n'était pas possible de prouver que l'acte sexuel n'était pas consenti. Une affaire très médiatisée qui relance les débats autour du manque de considération des potentielles victimes d'agressions sexuelles en France. Tout le monde ou presque a son mot à dire sur le sujet, qui déborde plus largement sur la notion de patriarcat et la place du féminisme. Interrogée dans l'émission Bonus Track sur RTL, Véronique Sanson a apporté sa pierre à l'édifice en observant l'évolution du rapport entre les hommes et les femmes.

"Je n'ai pas envie de terroriser les hommes"

« C'est bien d'être une fille, c'est difficile aussi. Très difficile, surtout quand on n'a pas l'âme d'une fille. J'ai des côtés très masculins en moi. Il faut toujours prouver quelque chose » a d'abord noté l'artiste de 73 ans, alors que son titre "J'ai l'honneur d'être une fille" (1998) était diffusé à l'antenne. À la question "Qu'est-ce que tu penses du féminisme aujourd'hui ? Tu penses qu'on est sur la bonne voie ?", Véronique Sanson a répondu, très franche : « Je trouve que c'est vraiment très bien, mais il ne faut pas exagérer ». L'interprète de "Chanson sur ma drôle de vie" a pris l'exemple des Etats-Unis pour appuyer son propos. « Maintenant, si un bonhomme prend l'ascenseur avec une dame, il ne va pas monter tout seul avec elle. Il y a des frontières de plus en plus larges qui s'installent. Les hommes là-bas font super gaffe et ça commence à être comme ça en France » a-t-elle regretté, en soulignant la difficulté d'entretenir « une amitié tactile » : « C'est une forme d'empêchage (sic) de séduction ».

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« Moi je n'ai pas envie de terroriser les hommes » a poursuivi Véronique Sanson, en reconnaissant néanmoins que, selon « les milieux », « les hommes vous regardent comme si vous étiez de la chair à pâté ». Ce qui l'indigne réellement, ce sont les inégalités salariales qui subsistent encore aujourd'hui. « Je ne trouve pas ça normal qu'une femme soit payée moins qu'un homme. Qu'on m'explique pourquoi ! » s'est-elle emportée, avant de prendre pour exemple le monde du cinéma : « Les actrices aux États-Unis, et en France pareil d'ailleurs, on les paye moins ».