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jeudi 31 mars 2022 17:26

Rufus Wainwright au Grand Rex : un concert d'une élégance rare avec Catherine Deneuve

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Hier soir au Grand Rex, l'artiste canado-américain Rufus Wainwright a redoublé d'esprit et de vivacité pour présenter, avec l'élégance qui le caractérise, son dernier album "Unfollow The Rules". Calogero et Catherine Deneuve sont venus le rejoindre sur scène le temps de deux duos. On y était, on vous raconte !
Crédits photo : Bestimage
Rufus Wainwright est un oiseau rare dans la pop internationale. Initié à la musique dès sa plus tendre enfance par ses parents, également artistes, ce passionné d'opéra a connu son premier choc musical à l'âge de 6 ans à New York, comme il l'a raconté mercredi soir aux spectateurs venus l'applaudir au Grand Rex, salle parisienne très chic du boulevard Poissonnière, dans le cadre de sa tournée européenne "Unfollow The Rules". Une soirée à Broadway avec son père l'avait alors aiguillé vers son rêve le plus fou : devenir Annie, la petite fille de la célèbre comédie musicale américaine du même nom ! Depuis, il n'a jamais perdu son âme d'enfant et les (nombreux) traits d'esprit qu'il a lancés à la foule dans un français quasi impeccable (« Achetez mon merchandising, j'ai besoin d'un batteur »), entre ses chansons duveteuses, ont assurément régalé les invités de marque présents dans la salle (Benjamin Biolay, Denis Podalydès) comme le public, qui n'a pu que succomber au charme insolent du musicien.

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"C'est une folie, un challenge dingue"


Personnalité exubérante à l'oeil vif, le troubadour romantique a d'abord entonné quelques-unes des pépites de son dernier album, d'une voix de velours à se pâmer, avant de reprendre "Harvest" de Neil Young ou "Ziggy" de "Starmania" avec ses formidables musiciens, dans une version à fleur de peau n'ayant rien à envier à celle de Céline Dion. C'est alors que deux guests de renom ont conféré à cette soirée déjà magique des airs de rendez-vous immanquable. Calogero, aussi humble qu'à son habitude, a partagé avec son « ami » Rufus le très beau duo franco-anglais "Le temps" avant de s'éclipser pour laisser place à la seule et unique Catherine Deneuve. L'icône du cinéma français, divine en robe léopard, a été accueillie par une longue standing ovation à la hauteur de l'événement, puisque l'actrice n'avait jamais, jusqu'alors, chanté sur une scène. Grande admiratrice de Rufus Wainwright, elle s'est autorisée cette « folie incroyable », non sans afficher une timidité qu'on ne lui soupçonnait plus. « C'est une folie oui pour moi. C'est lui, c'est sa voix, son nom, c'est ce qui m'a décidé. Je ne suis jamais montée sur scène, je n'ai jamais chanté en direct. J'ai beaucoup chanté au cinéma en play-back évidemment. Mais c'est lui qui m'a lancé un challenge dingue » a-t-elle glissé avant d'entonner, fébrile et émue, "Dieu fumeur de havanes" qu'elle partageait avec Serge Gainsbourg en 1980. Un instant unique.



Annie, en chair et en os !


Depuis la loge incrustée dans le décor du Grand Rex qu'elle a regagnée après ce moment suspendu, Catherine Deneuve a pu admirer, comme les spectateurs, tout le pouvoir d'attraction et la dextérité vocale de Rufus Wainwright, aussi agile dans un registre country que durant ses déclarations élégiaques pour sa fille ("My Little You") ou son mari (le superbe "Peaceful Afternoon"), notamment lors d'une session piano-voix d'une beauté abyssale offert durant le deuxième acte. Homme de tous les arts, l'interprète de "Out of the Game" a pris soin de diffuser, durant ses nouveaux morceaux, des dessins qu'il a réalisés lui-même durant le confinement, temps qu'il a également a mis à profit pour écrire son propre musical.

Le crooner, définitivement pas comme les autres et de toute évidence enchanté de poser ses bagages dans la ville lumière, a proposé quatre chansons durant le rappel, où il en a profité pour réaliser son voeu le plus cher : sans crier gare, il s'est appliqué du rouge à lèvres sur les joues pour se grimer en... Annie, avec ses musiciens revenus déguisés sur scène ! Ensemble, ils ont recréé, en playback, une scène culte de l'oeuvre avant que Rufus, délicieux dans sa petite robe rouge, reprenne "Maybe" en piano-voix. Clou du spectacle, qui n'en finissait plus de nous éblouir ? Sa fameuse reprise de "La complainte de la butte" de Jean Renoir, qu'il fredonnait sur la BO du film "Moulin Rouge" de Baz Luhrmann avec Nicole Kidman. Une conclusion pleine de tendresse pour un concert qui restera pour longtemps gravé dans nos mémoires.



Setlist du concert de Rufus Wainwright


Acte 1
Damsel in Distress
Unfollow the Rules
You Ain't Big
Only the People That Love
Harvest (reprise de Neil Young)
Ziggy (reprise de Céline Dion)
Le temps (avec Calogero)
Dieu fumeur de havanes (avec Catherine Deneuve)
Romantical Man
Peaceful Afternoon

Acte 2
This One's for the Ladies (THAT LUNGE!)
Argentina
My Little You
The Art Teacher
Poses
Hallelujah (reprise de Leonard Cohen)
Early Morning Madness
A Hard Rain's A-Gonna Fall (reprise de Bob Dylan)
Devils and Angels (Hatred)

Rappel :
Alone Time
I Think I'm Gonna Like It Here (du musical "Annie")
Maybe (du musical "Annie")
Going to a Town

Final :
La complainte de la butte (reprise de Jean Renoir)

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