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Le tweet de Mgr Di Falco aurait pu être pris pour une mauvaise blague s'il avait été posté sur son compte aujourd'hui. Mais lundi dernier, l'évêque de Gap et d'Embrun n'était très certainement pas d'humeur à rire lorsqu'il a découvert dans les couloirs du métro parisien les affiches du prochain concert des Prêtres à l'Olympia, prévu le 14 juin. En effet, Mgr Di Faclo révèle que l'affiche originelle n'a pas été validée par la RATP. La première mouture comportait la mention « Au profit des chrétiens d'Orient », en référence à la situation préoccupante de la communauté, persécutée par l'organisation État islamique. Sur la photo postée par l'évêque sur Twitter, on remarque d'ailleurs les différents tags qui ornent désormais l'affiche, et notamment la question « Et la laïcité ? ».

La #RATP refuse les affiches avec : POUR LES CHRÉTIENS D'ORIENT,qui annoncaient le concert des #PRÊTRES à l'Olympia. pic.twitter.com/CzI4DChywm

— Jean-Michel di FALCO (@proteus2013) 30 Mars 2015

C'est justement la question qui inquiète la régie publicitaire de la RATP. « Le métro est un espace laïc, il n'y a pas de prise de position, ni politique, ni religieuse » a-t-elle expliqué à e-media05, un site d’information local des Hautes-Alpes. Pour Mgr Di Falco, l'interrogation soulevée n'est rien au regard de ce que vivent les chrétiens d'Orient. « Devant le drame que vivent les chrétiens d'Orient, les paroles ne disent plus rien. L'heure du silence est venue. Les regards silencieux, les larmes abondantes, les cœurs brisés sont un langage qui rejoint le cœur de Marie au pied de la croix devant l'agonie de son fils. C'est pour ces enfants, ces hommes et ces femmes qui sont persécutés parce que chrétiens que Les Prêtres ont décidé de donner un concert afin de leur venir en aide, eux qui ont tout perdu par fidélité au Christ » a-t-il déclaré, estimant que cette affaire est tout simplement « ridicule ».

"On a le droit de nous insulter publiquement"

Pour La Croix, il se souvient avoir déjà été confronté à une situation semblable en octobre dernier. L'affiche d'un concert qui devait avoir lieu au Palais des Congrès avait aussi été soumise à discussion à cause de la croix pectorale portée par l'évêque sur celle-ci. Elle avait finalement été autorisée mais le symbole religieux flouté. « En tant que chrétien, cela ne m'a pas du tout dérangé que des affiches promouvant un film intitulé "Qu'Allah bénisse la France" soit placardées dans le métro ! Au nom de la liberté d'expression, on a le droit de nous insulter publiquement, et nous n'aurions pas le droit de dire nos convictions au nom de la laïcité ? » a-t-il renchéri (La Croix).

Dans son combat, il peut compter sur le soutien de Joël Giraud, député PRG des Hautes-Alpes, qui s'est saisi de l'affaire et a écrit un courrier au Premier ministre, au ministre de l'Intérieur ainsi qu'à la ministre des Transports, pour obliger la RATP à revenir sur sa décision.