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dimanche 21 juin 2020 17:05

Hervé en interview : "Ce premier album, c'est toute ma vie"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Hervé se lance dans le grand bain. Le talentueux chanteur français dévoile son premier album "Hyper" et se confie à Pure Charts. Ses textes personnels, sa passion de la musique, sa collaboration avec Johnny Hallyday... Rencontre avec la nouvelle sensation pop.
Crédits photo : Romain Sellier
Propos recueillis par Théau Berthelot.

Comment s'est déroulé ton confinement ?
Ça a été assez intense. Je suis resté deux mois et demi en Bretagne. C'était l'endroit où j'avais écrit et enregistré l'album. C'était assez étrange parce que j'étais confiné l'hiver pour enregistrer, puis je me suis déconfiné pour tourner le clip du "Premier jour du reste de ma nuit", je m'apprêtais à commencer ma tournée et à sortir mon album. Et puis finalement non... Du coup on a décalé, mais j'ai quand même décidé de sortir des titres et des clips, faits maison.

« J'ai tout donné dans cet album »
Tu as été très actif puisque tu as sorti deux vidéos durant le confinement, "Si bien du mal" et "Maelstrom". D'où sont venues ces idées ?
Avec "Si bien du mal", je voulais un vrai moment de vie. J'avais composé cette chanson dans la cuisine où a été tournée le clip. J'avais fait un mémo vocal, et quand je composais le titre, je dansais dessus. Pour le clip, je voulais donc catalyser un moment de la vie quotidienne, auquel tout le monde pourrait s'identifier. Du coup, j'ai pensé crêpes party (rires). Pour "Maelstrom", c'est venu des paroles : « Redis-moi combien cette vie est belle / Tu sais pas à quel point j'ai besoin de l'entendre ». J'avais vraiment besoin de sortir. Je me suis dit que l'allégorie la plus significative de la liberté était d'aller courir dehors, de faire le con, d'aller danser. Pour "Si bien du mal", j'avais scotché l'iPhone au mur, pour "Maelstrom" c'était à la voiture.

Regardez le clip spécial confinement de Hervé, "Si bien du mal" :


Tu viens de sortir "Hyper", ton premier album. Comment te sens-tu ?
Ça change d'heure en heure. Je suis très content qu'il sorte. J'ai tout donné dans cet album, tout fait pour qu'il soit le mieux possible, donc je n'ai pas de regrets, pas de choses sur lesquelles je veux revenir. Et c'est une grande victoire pour moi. Comme je produis, j'écris, je compose et je m'enregistre, c'est un accomplissement pour moi et mes équipes. Je suis surtout très heureux qu'on ait décidé de le sortir même s'il n'y a pas de concerts ou de promo live avec des gens en ce moment. Le feu orange sera un feu vert.

« Je ne me considère pas comme la révélation du moment »
Que représente ce premier album pour toi ?
C'est toute ma vie ! A la fois sur ce qui se passe aujourd'hui, mais cela résonne avec certaines périodes de mon enfance, surtout au niveau des sons que j'ai utilisés, et que je peux affilier à des sons que j'écoutais gamin. Je voulais avoir un 11-titres qui résume tout ce que j'avais envie de poser comme décor pendant la durée de cet album.

Tu es qualifié comme l'une des nouvelles sensations de la pop française, ça ne te met pas trop la pression ?
C'est une appellation à laquelle je ne peux pas croire personnellement. Je ne peux pas me considérer comme "la révélation pop". C'est quelque chose qui me fait plaisir. Si les gens peuvent le penser, ça me touche mais sinon, ça ne me met pas de pression particulière. Ça m'en mettrait une seulement si j'y croyais.

Tu faisais précédemment partie du duo POSTAAL. A quel moment as-tu su que c'était le moment de lancer le projet "Hervé" ?
Dès que l'album de POSTAAL est sorti et qu'on l'avait défendu. Je ne pouvais pas faire les deux choses en même temps. J'ai fait mon projet pendant celui de POSTAAL, puis c'est venu quand c'est venu. J'ai voulu tout faire pour que ce soit sain, étant donné que je vis les choses à fond. C'est la vie de la musique, tu fais un groupe puis un autre et ainsi de suite... J'ai suivi mes envies et POSTAAL, ça reste tout de même un quart de ma vie.

Regardez le clip de "Le premier jour du reste de ma nuit" de Hervé :


« La scène électro de Manchester a été hyper inspirante »
La musique, ça a été une façon de t'échapper du quotidien durant ta jeunesse ?
Complètement ! Ça a été une bulle ultra-précieuse. Dès que j'ai découvert ce que ça me faisait d'en faire, je me suis dit "banco". Quand j'en fais, je ne vois pas le temps passer et j'aime tellement ça, mais je n'ai aucune ambition. Au départ, j'étais producteur et avec POSTAAL on était un peu "sous des capuches". L'idée de faire de la musique et d'ensuite découvrir la scène était primordiale. Découvrir la scène, c'est découvrir mon métier et découvrir la vie. Il n'y a pas le Hervé à la ville et à la campagne (rires). Je suis pareil. La musique, les concerts, ce sont des moments de bulle. Et c'est un privilège de faire ces morceaux-là.

Faire danser les gens sur des textes qui parlent de ruptures, c'était l'objectif de l'album ?
Danser, c'était sûr. Je voulais que les émotions soient facilement identifiables. Quand j'ai envie de faire danser, je le fais au maximum. Quand j'ai envie de pauses ou de moments plus tendus, je cherche à ce qu'on ressente des émotions le plus rapidement possible. Les textes, ce sont des moments de ma vie, des projections, des fantasmes, des photographies...

Dans ce côté dansant, tu dis avoir été inspiré par la scène électronique, et notamment celle de Manchester. Pourquoi celle-ci en particulier ?
C'est une scène que j'ai découverte hyper tard, quand je tournais avec mon groupe. C'est à ce moment-là que j'ai découvert les Happy Mondays, New Order... C'était très bizarre parce que je connaissais personne qui écoutait ça et c'est une musique qu'on n'écoute pas beaucoup en France, de toute façon. J'ai complètement plongé dedans. Ça se voit puisqu'au dos du disque, il y a le logo de l'Hacienda [mythique boîte de Manchester, ndlr]. C'est une scène hyper inspirante pour moi. "Le premier jour du reste de ma nuit", c'est clairement le morceau le plus "Madchester" de l'album avec ce côté Happy Mondays et ce refrain qui est quasiment un chant de stade. C'était pour poser le décor. Et je finis l'album sur de la drum & bass, afin que ce soit riche de tout ça.

Ecoutez "Bel Air" de Hervé :


« Eddy de Pretto m'a donné ma chance »
"Bel Air", c'est une référence à ton passé ?
A mon passé, à mon présent et à mon futur. J'évoque mon arrivée à Paris, mon approche d'une éventuelle future paternité, au futur et au passé. Bel-Air c'est la clinique où je suis né et qui a été détruite un an après ma naissance. C'est pour moi le sens de la vie.

Le mettre en piste finale était important ?
C'est le titre de l'album qui porte le nom de la clinique où je suis né, et j'aimais bien cette idée de finir sur ma naissance. Ne serait-ce que par le titre un peu bilan. Quand je faisais l'album, j'étais certain que ce serait la dernière piste, et je finirais certainement les concerts là-dessus.

Qu'est ce qui "Hyper" dans ce disque ?
Tout ! "Hyper" pour mon hyper-sensibilité, ma façon de vivre les choses hyper fortes, hyper bien, hyper mal. C'est noir ou blanc avec moi, c'est pas gris. Et il y a ce truc-là chez moi. Ce sont les émotions, le flux d'émotion qui varie selon les gens. C'est ce que je voulais dire avec un morceau comme "Addenda", c'est ma façon de tout vivre hyper.

Tu n'as pas peur de la comparaison avec Eddy de Pretto ?
Ça me flatte, plutôt ! Eddy, c'est la première personne qui m'a invité en première partie, qui m'a donné cette chance. C'est un superbe auteur-compositeur et un mec de scène avant tout. Le fait d'avoir joué avant lui, ça m'a énormément appris. Les comparaisons je les prends toujours avec bienveillance, c'est toujours positif pour moi.

Découvrez le clip de "Coeur poids plume" par Hervé :


« Ma rencontre avec Johnny Hallyday ? Un accident heureux »
On le sait peut-être moins mais tu as aussi écrit pour Johnny Hallyday. Comment ça s'est passé ?
C'était assez rapide, c'est pour ça que je n'en parle pas beaucoup. Je traînais beaucoup en studio à l'époque de POSTAAL et je me suis retrouvé en studio avec Yohann [Mallory, auteur-compositeur] et Yodelice cherchait des textes pour Johnny. C'était un samedi et il partait le lundi. Il avait des musiques et ça nous a inspirés donc on a commencé à écrire quelques textes. Du coup, ce sont les premières chansons qu'il a enregistrées la semaine d'après. Après, on ne s'est jamais rencontrés. Je n'ai pas de lien avec lui si ce n'est le respect et l'admiration que je lui porte et surtout ce qu'il représente pour beaucoup de Français.

C'est pourtant loin de ton univers...
C'est ce qui m'a plu comme challenge. C'est la musique qui m'a inspiré. Dans toutes les situations, si je sens que ça m'inspire, j'y vais. Je suis sans calcul, je ne me dis jamais "Je n'y vais pas" parce qu'untel est cool ou ne l'est pas. Quand ça me parle, je le fais. Je pense que c'est pour ça qu'il les a chantés, il a senti quelque chose dans ce qu'on a écrit, Yohann et moi.

Pourquoi tu ne le mets pas plus en avant ?
Je ne fais pas de la musique pour le CV. Johnny c'est Johnny et si j'en parle, peut-être qu'on n'écoutera plus ma musique. Un fan de Johnny qui écoute ma musique, je ne sais pas s'il va se reconnaître là-dedans, et inversement. Je pense qu'il faut rester humble. Je ne l'ai pas rencontré, je ne l'ai pas connu, je n'ai aucun lien. Ce fut un accident fabuleux, que j'appréhende avec beaucoup d'humilité.

On doit beaucoup te solliciter depuis. Ecrire pour les autres, c'est quelque chose que tu voudrais développer ?
Non on ne m'a pas beaucoup sollicité. Mais ça peut-être intéressant d'écrire pour les autres. Aujourd'hui, je suis complètement sur mon album et je n'arrive pas à faire deux choses en même temps. C'est la musique qui me parle, je n'ai pas de posture ou de calcul. Je ne me dirais jamais que je n'écrirai pas pour telle ou telle personne. Si ça me botte j'y vais... Mais pour l'instant je me concentre sur cet album.

La scène, comment vas-tu l'aborder ?
J'ai tourné deux ans seul, là on va tourner à trois avec un batteur et un bassiste. Ils étaient sur la session live de "Trésor" qu'on a sorti. Ça va être physique et assez musclé. J'ai hâte de pouvoir y aller. La Maroquinerie en septembre est complète, la Cigale sera en janvier prochain, ça me paraît aussi loin que proche. J'aime aussi faire les clips ou les promos, mais la scène, ça reste central. Je n'attends que ça de remonter sur scène pour défendre mes chansons !
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