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lundi 01 mai 2023 13:57

Freya Ridings en interview : "Ecrire et chanter, c'est comme ça que je me reconstruis"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Quatre ans après ses tubes "Lost Without You" et "Castles", Freya Ridings est de retour avec "Blood Orange". Au micro de Purecharts, la chanteuse anglaise se confie sur ce deuxième album, plus pop et disco, inspiré par une rupture. Confidences d'une artiste plus libre et honnête que jamais !
Crédits photo : Sam Kay
Propos recueillis par Théau Berthelot.

Lors de notre première interview en 2019, tu nous disais que tu avais "fantasmé" ton premier album. Trois ans plus tard, quel bilan fais-tu de ce premier disque ?
Tu sais, on dit toujours que tu as toute ta vie pour écrire le premier album et une année pour écrire le deuxième. Je me suis sentie tellement sous pression. Avant la pandémie, je me demandais toujours comment faire, j'étais un peu effrayée... Et pour moi, la pandémie est arrivée juste au moment où toute l'adrénaline a disparu, tout comme les distractions. J'ai vécu une rupture amoureuse très intense et j'essayais de fuir ça. Cette grosse pause m'a permis de prendre mon temps. Je suis retournée chez mes parents, j'ai retrouvé ma chambre. La semaine juste avant, j'étais en Australie et c'était complètement dingue. D'une façon assez belle, je bouclais la boucle et je revenais devant mon piano. Le fait d'avoir un peu de temps pour soi, c'était à la fois assez effrayant car je n'avais aucun retour sur ce que je faisais, mais aussi très libérateur car j'ai pu faire ce que je voulais. La pression a disparu. Elle est toujours là, mais, par exemple, pendant la pandémie j'ai fait plusieurs live sur Instagram. Je jouais sur le piano de mes parents des idées que j'avais, et les fans me disaient s'ils aimaient ou pas telle ou telle idée. Je pense que 10 des 14 chansons ont été choisies par le public. Les fans ont vraiment été là pour moi. Surtout à une époque où mon label ne s'occupait pas vraiment de moi. Tout était mis sur pause et j'avais vraiment envie de faire mon deuxième album sans l'aide de personne, mais en ayant tout de même le soutien de ma famille et de mes fans. Et ils ont été là pour ça !

Tous les artistes ont été touchés par la crise sanitaire, mais j'imagine que c'est plus dur quand on vient de sortir son premier album. Tu as senti que tu as été coupée dans ton élan ?
C'était assez bizarre. En fait, j'ai été signée en 2016. Et de 2017 à 2019, on a vécu trois années totalement folles. On a eu deux tubes, on a joué à Glastonbury, on a fait deux albums live et surtout beaucoup de concerts. Que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, je n'ai jamais arrêté de tourner. C'était fou car j'ai vraiment eu l'opportunité de percer en tant qu'artiste, d'avoir un vrai "moment". Alors que certaines personnes y arrivent et sont coupées en plein élan. Moi j'étais prête pour une pause, je ne vais pas te mentir. Quand j'étais en Australie, c'était épuisant, il faisait une chaleur de dingue, j'étais épuisée. J'étais devant le Sydney Opera House et je n'en profitais presque pas car j'étais fiévreuse. Mais en y repensant, je me dis que la raison pour laquelle j'étais dans cet état-là, c'est parce que je me mettais beaucoup trop de pression. Je m'isolais aussi parce que je pensais que c'était comme ça qu'on avait du succès. Cette fois-ci, je suis bien plus terre à terre. Ma relation avec mes parents, mes fans, mon mari... ça veut dire beaucoup pour moi. Je ne vais pas laisser le travail prendre le dessus. Je mets toute mon énergie dans les gens que j'aime. Donc la balance a été réajustée et je me sens plus heureuse aujourd'hui.



« Je me suis sentie tellement sous pression pour le premier album »
On dit toujours que l'étape du deuxième album est quelque chose de difficile. Ça l'a été pour toi ?
J'ai un ami dans l'industrie qui me dit que de nombreuses personnes sont impactées par la pression. Quand tu fais ton premier album, il est authentique, il est réel, tu y mets tout, même des trucs dont tout le monde se fout. Et quand tu arrives au deuxième album, tous les regards sont braqués vers toi. C'est comme si tu écrivais ton journal intime et que quelqu'un regardait par dessus ton épaule. Tu essaies de te restreindre et tu te dis que tu vas écrire des choses qui vont plaire aux gens. Ce n'est pas comme ça que ça peut marcher. Les gens sentent quand tu essaies de te forcer ou, au contraire, quand tu es authentique et vulnérable. Et mon but, c'était de dire dans chaque chanson quelque chose qui m'effrayait et essayer, musicalement parlant, de sortir de ma zone de confort. Ça aurait été trop facile si j'avais continué à faire la même chose, je n'aurais pas été aussi fière.

Oui et parfois, on sent que c'est souvent une suite logique du premier !
Exactement ! Mais c'est parce que tu aimes ça et que tu ne veux pas t'arrêter. Je peux comprendre la pression. Ce qui est drôle c'est qu'en grandissant, j'ai eu plus peur du deuxième album. Car sur le premier, tu as tout le temps pour dire ce que tu veux, tu n'as pas à te stresser et tu peux essayer des choses. Et sur le deuxième, notamment parce que j'ai fait tellement de concerts et parce que j'ai joué "Castles" pendant deux ans avant que ça devienne un tube, le fait de ne pas faire de concerts et de faire un album était complètement terrifiant. C'est pourquoi j'ai fait ces concerts en ligne avec les fans, car j'avais besoin d'un feedback, de cette connexion humaine. Et là, ce sont vraiment les chansons avec lesquelles je me sens le plus connectée.

Est-ce que le succès du premier album t'a conforté pour la suite ?
Oui à 100% ! En tant qu'artiste, j'ai l'impression d'avoir fait le plus dur. Je respecte énormément les autres artistes et c'est un privilège de faire ça à ce niveau. Le succès est quelque chose de facile quand tu as passé des moments difficiles à douter de toi-même. Le fait d'avoir pris un peu de temps, loin des gens qui vérifiaient, m'a donné une certaine forme de liberté. Une chanson comme "Wither on a Vine", ce n'est pas ce que le label aimerait entendre, j'en suis sûre à 100%. Mais je l'ai fait et j'en suis fière ! Et j'adore faire des concerts, et les gens sentent quand tu es une vraie artiste authentique. J'ai cru en "Castles" et "Lost Without You" des années avant que ça devienne des tubes, donc j'espère que ce sera la même pour ces nouvelles chansons. Je m'en fiche de combien de temps ça prendra, j'ai travaillé dur. Tu dois t'en tenir à ça !

« J'avais envie de faire mon album sans l'aide de personne »
Ce nouvel album sort près de 4 ans après le premier. Dans une industrie où tout va toujours plus vite, c'est dur de prendre son temps ?
Pas du tout, c'est même le contraire ! Ça fait très longtemps que j'ai envie de sortir de nouvelles chansons mais le label m'a dit d'attendre. Mon album devait sortir l'an dernier, mais ça a été repoussé. J'étais dévastée car j'étais tellement prête à le défendre ! Mais en fait, ça m'a donné plus de temps pour m'ouvrir encore plus et m'améliorer. Et je vois que tous les artistes que j'aime prennent au moins deux ans pour faire un album. J'étais prête pour prendre deux ans de pause, il y en a eu deux de plus à cause de la pandémie. Mais ça m'a tellement manquée, c'est dur d'être absente surtout quand tu ne sais pas combien de temps tu vas faire ça donc il faut en profiter.

Tu dis que ce nouvel album est né d'une rupture. L'écrire a-t-il été cathartique ?
Carrément ! Quand tu es au début de ta vingtaine, si tu as des moments difficiles ou des ruptures, comme ce que j'ai vécu, tu dois les utiliser pour te booster. Tu dois réparer ça pour que ça ne te tue pas. Pour moi, la musique a toujours été une forme de thérapie mais j'ai commencé à faire une vraie thérapie et c'est très sain. C'est une forme de bravoure, que d'être capable de transformer des choses douloureuses en quelque chose de puissant, c'est magnifique. Quand j'ai écrit ces chansons, je me sentais vraiment seule. Chacune de ces chansons est inspirée de quelque chose de réel et c'est tout ce que j'avais. Mais je m'en suis sortie en me disant "C'est comme ça que je vais faire et que je vais me reconstruire".

Tu as donc mis tout ton coeur dans cet album...
Surtout dans les ballades, comme "Someone New". J'étais totalement persuadée que la personne que j'aimais aimait quelqu'un d'autre. Et je me suis dit que c'était la fin, ça ne pouvait pas être possible ! Dans le premier album, c'était plus "Pourquoi est-ce que telle chose m'arrive ?", avec un côté plus gothique et mélancolique, là c'est plus organique, euphorique et plus terre à terre. C'est plus une question de "Comment je peux sortir grandie de tout ça ?".



A ce titre, la chanson "Dancing In A Hurricane" me semble la chanson la plus parlante de l'album !
Je suis d'accord avec toi ! Je pense qu'une grande partie de ma personnalité dicte qui je suis, même dans les moments les plus sombres. Tu sais, quand tu es allongée dans ton lit, que tu te sens seule ou isolée, je vais dans la cuisine, je mets mes écouteurs et je me mets à danser toute seule dans le noir dans la cuisine. Pour moi, c'est comme si je revenais à la vie. J'ai perdu beaucoup de poids, j'étais presque comme un papillon sortant de son cocon. Ecrire, chanter, danser, c'est comme ça que je peux me reconstruire dans des moments où je n'ai pas à attendre pour être heureuse. Je ne veux plus attendre, je veux le faire maintenant, et c'est de cette façon que j'ai écrit "Dancing in a Hurricane" : je ne veux pas demander la permission à quelqu'un pour être heureuse et je ne veux pas attendre le bon moment. Même quand ce n'est pas une époque heureuse, je vais transformer ça !

« Cet album est plus organique, euphorique et plus terre à terre »
L'album est divisé en deux parties : des titres pop-disco dansants, et des ballades plus mélancoliques. Pourquoi cette dualité ?
C'est drôle car quand "Lost Without You" a cartonné, je me suis dit que j'étais peut-être une artiste calibrée pour les ballades. Et quand c'est "Castles" qui a marché, je me suis dit que j'étais peut-être une artiste plus dansante. (Rires) Ces deux facettes sont complètement vraies donc c'est pour ça que j'ai voulu les mettre sur l'album. Je suis une femme qui écrit des ballades mais aujourd'hui je veux être heureuse, ce que je n'avais pas fait auparavant. C'est quelque chose qui n'est pas vraiment dans ma zone de confort. Normalement, je me dis juste "Je suis heureuse, j'en ai pas besoin". Mais je pense que j'en ai quand même besoin car j'ai cette peur... Je me définis comme une personne au coeur brisé, toute ma carrière s'est basée là-dessus, donc m'autoriser à être amoureuse ou heureuse, c'est quelque chose qui était assez effrayant à reconnaître au départ. Chanter "I Feel Love" ? Terrifiant ! "Can I Jump ?" ? Pareil ! Je ne voulais pas être dans cette position heureuse car ce n'est pas ce que les gens connaissent ou veulent de moi. Puis je me suis souvenue que les gens veulent surtout de la connexion, pas de la perfection. Ils veulent le vrai toi, peu importe ce que c'est. Et peu importe quelles sont tes émotions, tu es juste authentique à travers ta musique.

Pourquoi être partie dans cette direction disco-pop ?
Quand j'ai commencé à écrire l'album, j'étais très inspirée par les artistes des années 70. En même temps, tout le monde est inspiré par eux : Carole King, James Taylor, même Nile Rodgers pour cette touche disco. Je n'avais jamais fait de chanson disco et quand j'ai travaillé avec Steve Mac sur "Weekends", qui est l'un des mes producteurs préférés, il m'a poussé hors de ma zone de confort. Pour être honnête, je ne voulais pas que ce soit autant disco. (Rires) La première fois, j'ai chanté les paroles a cappella, je l'ai murmuré dans mon téléphone, c'est comme si ça venait de mon subconscient. Je traversais une période sombre et il me disait que c'était toujours trop triste. On aurait pu le faire d'un millier de façons mais les paroles restent authentiques. Et je voulais que ça sonne vraiment disco-pop, comme du Donna Summer ou ABBA. C'était ça de sortir de ma zone de confort, je ne sais pas si c'est vraiment pour moi. Je ne sais pas si je ferais plus de disco mais je suis vraiment heureuse que je puisse revenir avec un titre puissant et qui retienne l'attention des gens. Et maintenant, j'ai hâte de faire pleurer les gens avec les ballades ! (Sourire)

D'ailleurs, je trouve pour "Weekends", si tu enlèves la partie dansante, on dirait un générique de James Bond !
Oh oui ! Et j'aimerais beaucoup faire ça à l'avenir, ce type de chansons un peu cinématographiques. Je suis en train de travailler sur une chanson pour un film en ce moment, et je suis si excitée. Je ne peux pas dire pour quel film mais c'est vraiment un rêve. "Weekends" est un peu soudain mais en même temps, le reste de l'album est quelque chose dont je suis tellement fière. Mais ça a en quelque sorte ouvert la voie pour les autres chansons. Sur "Weekends", les deux mondes vont ensemble : les paroles et les sonorités disco. C'était très intéressant et courageux de faire ça, car je ne l'aurais probablement pas fait de moi-même, je serais probablement allée vers quelque chose de plus acoustique. Mais j'ai été dans ma zone de confort pendant si longtemps et je voulais en sortir, pour voir ce que ça faisait. J'adore le disco donc c'était vraiment très amusant à faire comme expérience.

« J'ai dû m'autoriser à être heureuse ou amoureuse »
Dans ce cas-là, c'était plus facile d'écrire une ballade de rupture ou un titre plus dansant ?
Probablement les chansons plus heureuses. Avant, je pensais qu'elles étaient plus difficiles mais non. Car tu te sens heureuse en les faisant donc ça va plus vite et au contraire, tu as tendance à écrire les ballades de rupture dans un moment plus dur où tu es toute seule. L'un est plus difficile que l'autre mais ils ont des valeurs différents, notamment au niveau du message. Les retours que j'ai reçus sur "Lost Without You" étaient complètement dingues, certains me disent qu'ils l'ont joué à l'enterrement de leur fille... C'est dingue de me dire que je fais partie de la vie des gens, c'est un honneur. Et en même temps, quand tu es face à 40.000 personnes à un festival, tu sens une énergie pure, ça t'électrise. Que ce soit "Castles" ou même les nouvelles chansons que nous avons testées l'été dernier, comme "Can I Jump ?", tout le monde tapait des mains. J'étais hallucinée car c'est comme s'ils la connaissaient déjà. C'est vraiment quelque chose d'euphorique !



« C'est dingue de me dire que je fais partie de la vie des gens »
On t'a beaucoup comparée à Adele sur le premier album...
Je ne dirais pas ça ! (Rires) Non, sérieusement, elle et Florence Welch sont mes héroïnes. C'est assez dingue car elles ont inspiré ma génération : je n'ai que 6 ans de moins qu'Adele et 10 ans de moins que Florence, et quand je leur ai parlée c'était tellement dingue ! Plus jeune, je dansais sur leurs chansons dans ma cuisine. Rien que le fait d'être dans la même phrase est complètement dingue !

Et c'est amusant car il y a un peu un côté Adele dans "Wither on a Vine" qui sonne très "Rolling in the Deep" !
C'est aussi similaire à la soul des années 70, mais aussi à "Love Runs Out" de OneRepublic. C'est aussi ce vieux piano et ce côté "upbeat" des chansons de la Motown. Je voulais vraiment essayer d'écrire plus de la mélodie que du rythme et c'est comme ça que j'ai commencé à travailler dessus. Tu sais, la plupart des chansons ont été écrites a cappella. Mon père m'a dit que Sting et Seal faisaient ça et je comprends pourquoi. Les instruments peuvent limiter ton champ d'action. "Wither on a Vine" a un côté folk, tu peux le chanter ou juste taper des mains et ça a toujours du sens !

Dans le communiqué, tu parles du fait d'être une artiste solo, et non pas la chanteuse d'un groupe. C'est important pour toi ? C'est synonyme de liberté ?
Je vois à quoi tu fais référence... Ce que je disais, c'est que je suis une artiste solo, et non pas dans un groupe. Je parlais du fait que je voulais être en contrôle de tout. Sur le premier album, je voulais tout faire toute seule et je me suis rendue compte que c'était assez solitaire. Sur celui-ci, j'ai voulu faire venir des gens pour jouer du violon, faire des choeurs... Faisons un travail commun et laissons les gens m'aider. C'est une chose assez vulnérable, surtout dans la musique. Tu dois faire confiance à des gens et j'ai trouvé des gens incroyables qui m'ont élevée en tant qu'auteure-compositrice. Je n'étais pas dans le meilleur état quand j'ai commencé l'album, mais quand je l'ai fini, je me sentais comme une personne plus forte. C'est le cas avec une chanson comme "Can I Jump ?". Dans ma vie, j'ai gardé le contrôle sur beaucoup de choses, et quand tu te maries, tu dois un peu délaisser ça, ce qui a été difficile pour moi. Ce n'était pas facile. C'est pour ça que ces chansons sonnent très vraies.

C'est pourquoi cet album sonne comme émancipateur ?
Oui je suis d'accord ! Une émancipation de ton propre esprit ! Tu peux être le geôlier de ton propre esprit, ce qui peut être dur, surtout quand tu traverses une rupture. Trouver une passion dans cette modération, en terme d'émotion, tu passes du bonheur extrême à la noirceur extrême... Je veux juste être moins extrême et maintenant je suis passée du torrent de vagues à une belle journée à la plage.

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« Adele et Florence Welch sont mes héroïnes »
Pourquoi ce titre "Blood Orange" ?
Le premier album était éponyme donc... C'était facile. (Rires) Pour le deuxième, je me suis dit que je n'avais jamais à choisir un titre d'album avant cela, ce qui était un peu effrayant. Une fois, mon père m'a dit ; "Tu l'as appelé 'Blood Orange' parce que tu as les cheveux orange ?" (Rires) Je voulais que ça ait ce côté très terre-à-terre. Le premier album avait un côté mélancolique, gothique et dark. Là, je m'autorise à goûter au fruit de ces années sombres. Et aussi, c'est parce qu'il y a deux périodes quand j'écrivais l'album : la première quand j'étais en pleine rupture et la seconde où je m'autorisais à être heureuse. J'aime aussi l'idée des instruments que tu peux placer autour d'un oranger ou d'un feu de camp. Je voulais que la plupart des chansons soient faites avec ce type d'instruments et j'espère qu'on y est arrivés.

"Lost Without You" a été la première chanson entièrement écrite par une femme à être dans le top 10 britannique depuis Kate Bush en 1985. C'est quand même terrible de dire qu'il n'y a eu personne depuis tout ce temps !
Ma mère était au lycée quand cette chanson est sortie. Elle l'avait en vinyle et elle l'écoutait tout le temps. Et elle me disait : "J'adore cette chanson et je ne pensais pas que ma fille serait la prochaine personne à faire ça". C'est totalement dingue ! Mais c'est triste en un sens. Ce n'est pas dû au manque de talent mais à un manque de femmes, en général, qui savent qu'elles peuvent écrire toutes seules. J'ai été élevée par mon père qui m'a dit que c'était mon pouvoir, que je pouvais écrire littéralement mon destin, qu'il fallait que je le crois. Il y a des comédiens dans ma famille et le storytelling est toujours la chose la plus importante. Quand j'ai écrit "Lost Without You", c'était vraiment un moment particulier. De toutes les chansons que j'ai écrites, je savais qu'elle était différente mais je ne savais pas à quel point ce serait le cas.

« J'adore l'Eurovision mais je n'aimerais jamais le faire ! »
Ces dernières semaines, la rumeur voulait que tu représentes le Royaume-Uni à l'Eurovision. Tu as nié l'information mais est-ce que tu as quand même été contactée ou approchée ?
Non, jamais ! Mais il faut savoir une chose : j'étais invitée de l'émission de Graham Norton au tout début de l'année. Il était si adorable, il m'a soutenu et m'a donné le dernier créneau de la saison, qui est normalement dédié à l'Eurovision. Il sait que je suis une artiste indépendante et que c'était la dernière émission de l'année, mais il a réussi à me l'accorder, je ne sais pas comment. Et du coup, comme j'étais programmée sur ce créneau, les gens y ont cru. Et comme "Weekends" est une chanson plus disco que ce que je fais normalement, avec ce côté ABBA, ça y ressemblait... Mais je suis excitée pour Mae Muller, elle va passer une grande soirée !

Ça te plairait de le faire en 2024 ou plus tard ?
J'adore l'Eurovision mais je n'aimerais jamais le faire ! J'adore le regarder avec ma famille. On a des petits papiers sur lesquels on note les chansons qu'on aime. C'est vraiment magnifique cette célébration des chansons, mais je n'ai jamais été attirée par ça. Chaque pays se soutient et a sa propre chanson, c'est vraiment magique. Ça réunit toute l'Europe. Mais je n'ai jamais rêvé de le faire. Ecrire des chansons pour des films ou pour la tournée, faire des albums ou des concerts, c'est plutôt ça mon rêve !
Toute l'actualité de Freya Ridings sur son site officiel et son Instagram !

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